Mohamed L., meurtrier présumé d’Alban Gervaise qui égorge « au nom d’Allah » : bientôt irresponsable pénal ?

poignard

Nous avons récemment appris qu’une première expertise psychiatrique, dans l’affaire du meurtrier présumé d’Alban Gervaise, aurait conclu à l’abolition totale du discernement du suspect. Du reste, l’expert aurait employé des termes particulièrement choquants pour la famille de la victime, évoquant par exemple une simple « bagarre ».

Rappelons que le 10 mai 2022, le docteur Gervaise, médecin militaire, allant chercher ses enfants dans une école catholique, avait été poignardé à de nombreuses reprises par Mohamed L., « au nom d’Allah ». Pour des raisons obscures, peu de médias avaient relayé cette information. Certains avaient même décidé de remplacer « Allah » par « Dieu » afin d’éviter, naturellement, tout amalgame fortuit.

L’évolution de l’instruction de ce dossier nous ramène à la malheureuse affaire « Halimi » du 4 avril 2017. L’homme qui avait roué de coups cette pauvre femme, avant de la jeter par la fenêtre, avait été reconnu irresponsable pénalement. L'auteur des faits ayant été victime d’une bouffée délirante aiguë au moment de l’acte, les médecins-experts avaient estimé que son discernement avait été totalement aboli.

La chambre criminelle de la Cour de cassation, en 2021, avait conclu à l’irresponsabilité pénale au visa de l’article 122-1 du Code pénal qui dispose : « N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. »

Or, la problématique, en l’espèce, était que l’origine du trouble psychique pouvait être considérée comme fautive, puisqu’il était lié à une consommation de cannabis de plusieurs années.

Beaucoup, à commencer par le président de la République, s’étaient émus de cette situation juridique. On pouvait alors lire ou entendre un peu n’importe quoi, et notamment que, désormais, l’ivresse, causée par l’alcool et les stupéfiants, pourrait être une cause de l’abolition du discernement et, donc, d’irresponsabilité pénale. Cette conclusion est évidemment fausse en ce sens que la consommation de ces produits est soit constitutive d’une infraction soit une circonstance aggravante d’un crime ou d’un délit. Ce qui permet de juger l’abolition du discernement est la « bouffée délirante » et non la prise de substances.

On comprend néanmoins parfaitement l’idée qu’une personne ayant contribué à l’origine du trouble psychique puisse être tenue pour responsable. Certains commentateurs juridiques y ont vu l’avènement d’une différence entre les « bons fous » et les « mauvais fous ».

Le gouvernement avait immédiatement réagi en créant une nouvelle disposition légale, comme un pansement supplémentaire. Aujourd’hui, on ne peut retenir l’abolition du discernement chez celui ayant consommé des stupéfiants dans le dessein de commettre une infraction.

Cela ne règle pas le problème de fond, s’agissant de la personne qui a contribué antérieurement et sur une longue période à l’anéantissement progressif de son discernement. La responsabilité de l’État, à la fois dans son échec à lutter contre le trafic de stupéfiants et dans sa tolérance judiciaire envers les consommateurs, est nécessairement à l’origine des drames de ce type.

Toujours est-il que pour les experts, il s’agit de démontrer que la personne ayant agi était hors d’état de comprendre ce qu’elle faisait au moment de passer à l’acte.

On ignore encore pour quelle raison le meurtrier présumé d’Alban Gervaise aurait eu son discernement aboli. D’autres expertises viendront confirmer ou infirmer la première, comme il est d’usage lors de ces instructions criminelles.

On peut être légaliste autant que l’on veut, il serait sans doute nécessaire d’avoir une approche différente de ces situations. Privilégier le soutien des victimes plus que la compréhension des circonstances de l’acte de l’auteur. La reconstruction des familles passe bien souvent par la sanction judiciaire du responsable. Il y a lieu, alors, de s’interroger sérieusement sur un traitement plus équitable de l’infraction pénale commise par le « dément ».

Me Alain Belot
Me Alain Belot
Avocat au barreau de Paris, chroniqueur à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Je crois qu’il est plus qu’urgent de modifier la loi, sinon (si ce n’est déjà pas le cas) nous allons dans un asile de fous à ciel ouvert….mais sans possibilité de riposter, à moins bien sûr d’expliquer que nous avons riposté dans un moment de bouffée délirante ! Sic !

  2. L’islam est incompatible avec les valeurs de la république, donc dehors à ceux qui ne veulent pas s’y conformer. C’est plus gentil que l’inverse; en terre d’islam,ceux qui ne veulent pas se soumettre seront tués.

  3. Comment ça « des raisons obscures » ? Lire le Coran entraine des comportements que l’Évangile condamne.

  4. Il est si irresponsable qu’il s’était placé devant une école catholique ! On le sait qu’avec le wokisme c’est abattre les religion, et en 1er celle qui a fait la France d’avant leur Révolution Française

  5. Tous ces prôneurs islamistes sont déclarés irresponsables pénalement, mais alors que font-ils en liberté , car il y a pléthore de des tristes individus, alors pourquoi ne pas les recenser et les lobotomiser avant qu’ils ne commettent leur délit.

  6. Les crimes commis par ces individus ont de beaux jours devant eux car ils ne sont pas condamnés étant déclarés malade de la cervelle.
    N’étant pas condamnable il faut les interner à vie .

  7. Tout est permis à ceux qui viennent de l’étranger pour tuer du français au nom de leur religion ! Par contre, le français qui ose se défendre est durement sanctionné ! C’est l’Occident qui devient fou !

    • Plus exactement tuer du Chrétien et du Juif comme indiqué dans leur Livre : les frapper au haut du col.

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