[MEDIAS] Gaza, « c’est Auschwitz » : Thierry Ardisson dérape, sur France 2

Après cette nazification, ni Léa Salamé, ni Apolline de Malherbe, ni les syndicats de journalistes n'ont pipé mot.
Capture d'écran X Quelle Epoque
Capture d'écran X Quelle Epoque

La stratégie du buzz permanent. Chaque semaine, l’émission de France 2 Quelle époque ! parvient à faire parler d’elle grâce à une nouvelle polémique. On pensait avoir atteint un sommet, samedi 3 mai, avec le mea culpa ridicule de Nicolas Bedos et les basses moqueries contre le fils Sarkozy, mais Léa Salamé et son équipe sont encore parvenues à se surpasser, samedi dernier.

Après une première heure déjà bien chargée en attaques contre CNews, Donald Trump et la droite française, le talk-show hebdomadaire du service public est allé plus loin encore dans le militantisme, sur le sujet du conflit israélo-palestinien. « Le gouvernement israélien annonce vouloir totalement détruire Gaza », a prétendu Léa Salamé, en ouverture, avant d’accueillir sur son plateau un certain Raphaël Pitti, « médecin humanitaire » de son état. Ce dernier a estimé que les habitants de Gaza étaient actuellement « affamés » par Israël et que pas moins de « 50.000 enfants » avaient été tués. « Vous avez raison, c’est Auschwitz, quoi ! », a alors acquiescé Thierry Ardisson, présent à côté du médecin.

Petit rappel historique : à Gaza, les terroristes du Hamas dénombrent 50.000 morts, tout compris, depuis le 7 octobre 2023 ; à Auschwitz, les historiens s’accordent sur le nombre d’un million de Juifs assassinés.

Si les propos scandaleux de « l’homme en noir » n’ont pas subi la moindre modération sur le plateau et ont au contraire été accueillis par des hochements de tête approbateurs, ils ont été condamnés par d’autres. « Je suis vraiment accablé. J’ai vu beaucoup de choses, mais ça, j’ai du mal à le qualifier, a réagi l’avocat Gilles-William Goldnadel, au micro de BV. Quelle époque ! ne fait pas partie de mes émissions préférées, mais ce degré d’ignominie, je ne m’y attendais pas. […] il s'agit d'une émission qui n'est même pas en direct, donc, qu’on puisse laisser passer cette comparaison obscène entre Gaza et Auschwitz sur une chaîne de service public, je n’en reviens pas. »

Le deux poids deux mesures de la nazification

Si Thierry Ardisson a présenté ses excuses dès la diffusion de l’émission et si la production a exprimé, de son côté, sa « compréhension » de l’émoi suscité, France 2 n’a semble-t-il pas jugé nécessaire de prendre la parole. Même silence du côté d’Apolline de Malherbe qui, deux jours plus tôt, avait pourtant fait amende honorable après avoir laissé « nazifier » Jean-Luc Mélenchon dans sa propre émission. « Lorsque Alain Jakubowicz compare Mélenchon à Goebbels, la chaîne présente ses excuses, Apolline présente ses excuses, les syndicats disent toute leur émotion et leur indignation. Mais je n’ai pas vu ça sur France 2 !, fulmine Gilles-William Goldnadel. C’est-à-dire qu’il vaut mieux nazifier l’État juif, victime d’un pogrom, plutôt que le patron du parti antisémite. Cela montre la folie du temps. »

Il se trouve, enfin, que M. Pitti, venu témoigner dans Quelle époque !, est loin d’être un observateur objectif. Présenté par Léa Salamé comme un valeureux « médecin humanitaire qui a soigné des malades partout sur la planète », l’homme est avant tout un militant politique de gauche, ancien candidat du Nouveau Front populaire, sur une liste de Place publique, le parti lancé par Raphaël Glucksmann, compagnon de Léa Salamé ! Il s’était d’ailleurs déjà illustré auparavant par un biais pro-palestinien pour le moins problématique. « Quelques jours après le 7 octobre, Raphaël Pitti avait comparé Gaza au ghetto de Varsovie, se souvient Gilles-William Goldnadel. Il avait considéré, sur Sud Radio, que le ministre de la Santé du Hamas était un homme admirable ! On a donc affaire à un militant de la pire espèce. »

Reste à voir, maintenant, si France 2 sera sanctionnée pour cette séquence. Mais rien n’est moins sûr. Voyez, par exemple, le cas du chroniqueur Jean-Michel Aphatie, qui a déclaré sur RTL que « la France a fait des centaines d’Oradour-sur-Glane en Algérie ». L’Arcom n’a pas prononcé la moindre amende, pas même une petite mise en demeure. Elle s’est contentée d’un simple appel « à une particulière vigilance », estimant que les propos tenus étaient tout au plus « susceptibles de contribuer à une forme de relativisation du nazisme ». À croire que tous les médias ne sont pas logés à la même enseigne…

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

58 commentaires

  1. Les Gazaouis ont élu les terroristes du Hamas pour les diriger. Le Hamas veut la destruction d’Israel et la mort des Juifs, ils ont provoqué Israel en massacrant des innocents et en gardant des otages dans des conditions atroces avec la complicité de Gazaouis tout en sachant qu’Israel n’hésite pas à venger les siens. Alors j’ai du mal à les plaindre.

  2. Changeons deux lettres de son nom et mr Ardisson sera l’effigie d’un hardi on vous savez ceux qui osent tout et c’est même à ça qu’on les reconnaît

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