« Je me contrefiche de l’union des droites, seul compte le redressement de la France ! »

Jean-Frédéric Poisson était présent au séminaire de rentrée de Debout la France. Il s'explique sur ce rapprochement, et évoque également - autre facteur susceptible de faire bouger les lignes politiques ? - le départ de Florian Philippot du FN.

Vous étiez présent au séminaire de rentrée de Debout La France où vous vous êtes affiché aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan. Pourquoi ce rapprochement soudain ?

Nous partageons avec Nicolas Dupont-Aignan la volonté d'élaborer l'offre politique que les Français attendent.
Une majorité d'entre eux ne veut pas de l'Europe qui se construit sous nos yeux et en veut une autre.
Une majorité de Français souhaite voir contrôler les flux migratoires.
Une majorité de Français souhaite voir réformer l'école, humaniser le travail, s'adoucir les rapports entre les personnes et souhaite le respect des personnes, une très grande fermeté à l'égard de l'islam, et ne veut pas voir disparaître ce qui fait notre culture et nos traditions.
Cette autre politique-là est pour l'instant dispersée dans un certain nombre d'autres formations extrêmement cloisonnées.
Nous avons choisi avec Nicolas Dupont-Aignan d'abord de briser ce cloisonnement, démontrer que des rapprochements sont possibles et de le faire d'abord et avant tout en vue du redressement de la France sur et sur la base d'un programme commun de gouvernement.
C'est ce que nous avons initié dimanche matin.

Vous faites partie des nombreuses voix qui plaident pour un rapprochement des différentes droites. Est-ce que, selon vous, pour rejoindre l'actualité, le départ de Florian Philippot peut encourager un rapprochement des droites, au moins idéologique ?

Je ne sais pas si la conséquence du départ de monsieur Philippot sera la modification de la ligne politique du Front national.
Ce sont deux choses distinctes.
On a bien vu que cela réglait une question interne de gouvernance et sur laquelle je ne veux pas me prononcer parce que cela ne m'appartient pas.
Ce qui m'intéresse, en revanche, est la ligne politique défendue par le Front national.
On verra ce qui sera décidé à leur congrès dans six mois.
Observons cela tranquillement et sans précipitation.

Dans tous les cas, je me contrefiche totalement de la recomposition des droites, de la réunification des droites ou de l'union des droites. Ce n'est pas notre sujet.
Nous ne sommes pas là-dessus avec Nicolas Dupont-Aignan et un certain nombre de personnes qui d'ores et déjà tirent notre manche pour venir travailler avec nous.
Ce qui nous intéresse, c'est le redressement de la France.
Il se fera à la condition express que dès les élections intermédiaires qui viennent, la prochaine dans deux ans, puis l'élection majeure de notre système institutionnel, la présidentielle en 2022 pour cinq ans, les candidats qui sont attachés à l'indépendance de la France, à la sauvegarde de notre culture, à nos institutions, à notre conception de la liberté et à notre conception de la personne humaine soient portés petit à petit aux responsabilités.
Cela sera possible si nous arrivons à constituer cette offre politique susceptible de rassembler un grand nombre de Français. Beaucoup de Français sont d'accord avec cette orientation. Nous essayons et nous tâcherons de leur fournir un espace politique unifié qui puisse leur permettre d'exprimer cette volonté de manière majoritaire au moment de l'élection. Ce n'est ni une affaire d'appareils ou de partis politiques, ni de personnes. Tout cela ne compte pas. C'est une affaire de projet.

Quel poids comptez-vous avoir aujourd'hui avec le Parti chrétien-démocrate ? Qu'est-ce que le PCD, en tant que parti, peut faire avec peu d'élus, au moins au niveau national ?

On peut d'abord rester fidèle à l'esprit de notre fondation, c'est-à-dire continuer de défendre dans l'espace public les choses que nous nous sommes donné pour mission de défendre et que nos adhérents , nos sympathisants et nos soutiens nous demandent de continuer de défendre.
La deuxième chose est d'utiliser la notoriété et le crédit personnel que j'ai acquis au moment de l'élection de la primaire de la droite et du centre.
Je peux aussi mesurer ces acquis dans les nombreux commentaires et soutiens que je reçois sur les réseaux sociaux après l'histoire de dimanche matin.
Ce n'est pas nécessairement à l'Assemblée nationale, désormais, que le cœur battant de la politique se trouvera malheureusement. Je dis cela avec une infinie tristesse pour cette belle institution à laquelle je suis attaché.
Les Français nous attendent.
Il y a quelques milliers de journalistes, quelques centaines de milliers de militants politiques, il y a surtout 70 millions de Français et 40 millions d'électeurs.
C'est à eux qu'il faut s'adresser.
Il n'est pas nécessaire d'être membre du Parlement pour pouvoir le faire.
Nous allons donc utiliser nos forces, notre énergie, notre crédit, notre autorité pour faire en sorte que tous ces messages se propagent.
De toute façon, les Français choisiront.

Jean-Frédéric Poisson
Jean-Frédéric Poisson
Ancien député des Yvelines, président de VIA - La Voie du Peuple

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