
Jeudi, Emmanuel Macron a été désincarcéré de l’Élysée pour aller s’aérer dans les Hautes-Alpes au bord du lac de Serre-Ponçon. Sans doute une tentative pour essayer de reprendre la main en dérivant l’attention des Français sur d’autres sujets que celui des retraites. Vite, trouvez-moi un truc sur lequel je puisse surfer à mon avantage au gré du vent dominant ! L’eau, Monsieur le Président. Vous savez, de tout temps, l’homme a eu soif. Ah oui, c’est bien, ça, l’eau. C’est dans l’air du temps, alors qu’il y a le feu partout en France. Un plan d’eau pour parler du plan Eau au moment où les écolos de tout poil nous bassinent, c’est même trop bien. Banco, on y va !
Et l’Élysée de communiquer : « Le président de la République a souhaité un "plan eau" pour marquer un tournant dans la gestion de l’eau en France et répondre à deux grands défis : préparer l’été 2023 au regard sur l’état de nos nappes et les prévisions météorologiques et, ainsi, pouvoir faire face à un éventuel épisode de sécheresse, et engager une planification de l’eau à l’horizon 2030 dans le cadre de la planification écologique. » Bien sûr que tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut faire attention, qu’il va sans doute falloir faire preuve de plus de sobriété que par le passé, que le sujet de l’eau est par essence vital, mais entre nous, est-ce bien le rôle du chef de l’État que de se transformer en super-préfet pour préparer l’été qui vient ? Cela dit, lorsqu’on a mobilisé un président de la République pour dire aux Français qu’ils devaient se laver les mains et mettre un masque, alors, on ne voit pas pourquoi il ne nous dirait pas qu’il vaut mieux prendre des douches que des bains. Mettons. Et l’on ne peut qu’applaudir un Président qui fait la dame catéchiste, les cheveux violets en moins.
Mais, comme souvent, dans une France gouvernée par la technocratie, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Écoutez Emmanuel Macron : « L’eau est un bien commun. » Jusque-là, tout va bien. La dissertation commence par un lieu commun sur lequel tout le monde peut s’entendre (« de tout temps, les hommes », etc.). Mais d’emblée, le nouveau Jean de Florette nous met dans le bain en établissant un lien de causalité d’un raccourci sidérant : « Et, donc, il nous faut pour ça une tarification progressive. » C’est comme ça. « Responsabilisante », pour reprendre l’horrible mot de Macron. En français dans le texte, ça veut dire « punitive ». Un truc qui marche toujours bien, en France. L’idée ? « Garantir à tous les Français un accès à une eau potable de qualité pour ses (sic) besoins essentiels. » En clair, comme de l’eau de roche, lorsqu’un ménage dépassera un certain seuil autorisé (on imagine que l’on a déjà préparé les barèmes), le mètre cube d’eau coûtera plus cher. L’imagination de nos technocrates sauveurs de planète est un puits sans fond. Et si vous voulez recevoir, l’été, vos enfants et petits-enfants, vous faites quoi ? Vous leur dites d’aller se laver au plan d’eau ? Macron n’y a pas pensé, lui qui est pourtant grand-père par procuration ? Donc, on va nous réinventer les tickets de rationnement. Comme au bon vieux temps que vous savez.
Ce qui est formidable, dans tout ça, c’est que Macron est en train de réinventer le bidon de deux litres, pour reprendre une expression chère à mon ami Nicolas Gauthier. Du reste, David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, vient de rappeler que « la tarification est du ressort des autorités organisatrices de l’eau, c’est-à-dire des collectivités, donc est le fruit de la démocratie locale depuis le système inventé par le général de Gaulle en 1964… » En fait, l’État macronien, incapable par ailleurs d’assurer correctement ses missions régaliennes (sécurité, maîtrise de nos frontières, entre autres), veut imposer ses vues en tordant toujours un peu plus les libertés des collectivités locales, dans un domaine qui n’est pas de son ressort. On appelle ça comment ? Un État hydrocéphale.
La tarification est du ressort des
autorités organisatrices de l'eau, c’est-à-dire des collectivités, donc
est le fruit de la démocratie locale
depuis le système inventé par Le
Gal de Gaulle en 1964. Elle est
pertinente, «responsabilisante» et
modèle. Que l'Etat reste à sa
place. https://t.co/p34dmVKIVG— David Lisnard (@davidlisnard) March 30, 2023
Mais ; il va falloir m’expliquer , le gouvernement n’a t-il pas un(e) ministre de l’écologie et de l’environnement à qui cette tache ; celle de l’eau est dévolu ? Donc si je comprend bien « la » ministre de « l’écologie et de l’environnement » ne sert a RIEN ! Quoi que ;il faut dire que ce n’est pas une lumière . La FRANCE aura la même histoire que le « Titanic » . A part que chez nous l’iceberg , c’est Macron.
quand seront nous enfin délivrés de ce prétentieux égocentrique , élu par accident .
au secours!!!!!
Jamais un président aura autant « dirigé »la France en agitant les peurs primales celles de la maladie celles des pénuries eau alimentation énergie. méfiance car l asservissement du peuple français est en marche
Entièrement d’accord avec vous chère Edwige !
Et un nouveau plan d’arnaque. Quand les sem (sociétés d’economie Mixte)ont été dessaisies par des maires corrompus par des cadeaux de la part des veolia saur et autres,en 4ans la facture a triplé. Les antérieurs ne perdaient pas de sous. Je vous laisse en tirer lés conclusions.