Macron : que le spectacle continue, mais sans nous !
Ces interminables séances du one-man-show présidentiel sont-elles encore légales ? Comment se fait-il que nos quatre chaînes d'info continue offrent, gratuitement jusqu'à présent, plus de 35 heures d'un spectacle devenu indigeste à celui qui n'a pas voté pour cet homme en bras de chemise ?
Certes, Emmanuel Macron a du talent. Il tient debout des heures, micro en main, répondant à de multiples questions dont la plupart lui ont été présentées avant, si l'on en croit certains témoignages de maires rapportés par Libération citant Le Point (Alain Lenormand, président des maires de l’Orne, "a été pressé – et il n’est pas le seul – d’envoyer sa question avant la rencontre").
Il a du talent, et il le sait. Très à l'aise, debout au milieu de son auditoire, il poursuit, avec assurance, sa campagne électorale en vue des européennes sans que le CSA, pourtant alerté par l'opposition, ni la presse ne s'en offusquent.
Jean Messiha a résumé cela à sa façon dans un tweet : « Plus on regarde #Macron faire son show plus on pense à ces télé-évangélistes américains qui par leur talent oratoire et leur sens du spectacle arrivent à embobiner un public en souffrance. Il faut dire que BFMacron y met du sien ! »
Louis Boyard, le bouillonnant président de l'Union nationale lycéenne, blessé à la République lors de l'acte XII, a quant à lui, rendu son verdict : « Je me suis finalement résolu à regarder le #GrandDebat avec “les jeunes”. En fait ce n’est pas un grand débat, c’est juste Macron sur une scène qui répond à des questions préparées en classe. Pas à un moment les jeunes peuvent répondre. Une démocratie directe sans démocratie. » Comme quoi le talentueux télé-évangéliste n'arrive pas à convaincre tous ses auditeurs.
Il reste au Président plusieurs régions à visiter. Donc, il va nous falloir fermer notre téléviseur encore pendant des heures et des heures pour ne pas subir ce cinéma dont chaque geste venant souligner telle phrase a été pensé.
Emmanuel Macron parle, parle, parle. Dalida nous avait charmés avec son « Paroles, paroles » qu'avait d'ailleurs singé Marine Le Pen lors de la dernière campagne présidentielle : « Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots, rien que des mots. » Et des promesses. Des centaines de promesses dans le style « Je vous ai entendus », aussi nombreuses que variées.
Ces interminables débats qui ne sont, en réalité, qu'un discours-fleuve risquent de se transformer, le 15 mars, en grenade dégoupillée.
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