L’ultra-gauche fait partout sa loi

black blocs - ACAB-Graffiti

L’ultra-gauche fait la loi dans la rue : elle casse, brise, pille et souille les rues de Paris, ses vitrines, son mobilier urbain, et même ses monuments, à intervalles réguliers, selon son bon plaisir. Black Blocs et antifas décident de qui est persona grata, dans les cortèges, et qui ne l’est pas. Une jeune journaliste de Boulevard Voltaire a ainsi été éjectée violemment de la manifestation du 17 décembre au cri de « Dehors les fachos ». Pour les violences faites aux femmes, tout ça, on repassera. Mais une jeune fille étiquetée de droite, cela ne compte pas, n’est-ce pas ?

Qu’une municipalité ait autorisé un événement sur la voie publique n’est pas suffisant si l’ultra-gauche en a décidé autrement : ainsi la crèche vivante de Toulouse, ses enfants déguisés, ses animaux et ses petits chanteurs ont dû tout remballer, effrayés, sous les huées, les crachats, les coups et les insultes d’individus masqués tout en noir : « Si Marie avait connu l’avortement, on aurait pas tous ces emmerdements », « à bas l’État, les flics et les cathos », « Stop aux fachos » (témoignage d'Aymeric et Mathilde présents sur place avec leur bébé de trois mois).

Il y a bien, à chaque fois, un froncement de sourcil, un tweet réprobateur, une petite condamnation verbale de toutes-les-violences-d’où-qu’elles-viennent, mais cela s’arrête là. Personne ne se demande si ces enfants, à l’instar de celui du conseil régional de Bourgogne, ont été traumatisés. Ces petits-là ne comptent pas, n’est-ce pas ?

Tiens, à Saint-Éloy-les-Mines, dans le Puy-de-Dôme, la crèche communale, installée près de la halle du marché, a été vandalisée, les têtes et les bras des santons - cathos donc fachos ? - ont été arrachés. Seul le roi mage Balthazar, lit-on dans La Montagne, a été épargné. Sauvé, qui sait, parce qu'issu de la diversité ?

L’ultra-gauche fait la loi, bien sûr, dans les universités. Là encore, antifas et Black Blocs sont les arbitres des élégances, ils fixent le programme des conférences. Finkielkraut est un facho. Sylviane Agacinski est une facho… et même François Hollande, c'est dire si la barque est large !

L’ultra-gauche fait la loi sur Internet : anonyme, sévissant sous le nom générique de Sleeping Giants, elle dénonce, vitupère, force des commerçants à cesser d’annoncer sur des médias qu’elle a marqués au sceau du fer rouge : « Fachos ! » Sa technique est toujours la même : l’exclusion, qu'elle soit physique ou sociale.

Ainsi l'obscur compte portant nom de « Jean Linus », arborant une photo de chat en guise de profil et comptant le nombre mirifique de… 3 abonnés interpelle le community manager de la société ManoMano (entreprise française sérieuse spécialisée dans le commerce en ligne de bricolage et de jardinage) : « Attention, votre pub se retrouve sur le site d’extrême droite Boulevard Voltaire » et rajoute, avec l'autorité du sachant tout-puissant : « Je ne pense pas que son contenu corresponde à vos valeurs d’ouverture, de solidarité ou de partage. Merci de votre réponse. »
Le community manager s'exécute précipitamment : « En effet, une erreur qu’on s’empresse de corriger avec nos équipes. » La peur étant mauvaise conseillère, il n’a pas anticipé le déferlement de commentaires mécontents qui s’ensuivrait. S’il n’avait pas réagi, « Jean Linus » et ses trois abonnés auraient évidemment pu aller se rhabiller et le bad buzz ne serait jamais arrivé.

L’ultra-gauche fait la loi dans les transports.
La CGT a décidé qu’elle n’en avait « rien à foutre de Noël » (comme stipulé sur une banderole dans le cortège) et, donc, des grands-parents esseulés, des familles séparées, des enfants restés sur le quai : les Français - légitimement inquiets, eux aussi, de cette réforme des retraites, mais qui ne se vengent sur personne - peuvent continuer à pleurer au micro de Jean-Jacques Bourdin.

La même CGT assume sans complexe les coupures d’électricité : un religieux lyonnais relate, sur Twitter, la panique d'un frère de 91 ans en insuffisance respiratoire qui a vu s'arrêter sa machine à oxygène pendant 45 minutes. Mais tous ces calotins ne comptent pas, n’est-ce pas ?

La CGT est aujourd’hui, pour ainsi dire, une coquille vide, et les persécuteurs masqués une poignée d’activistes d’ultra-gauche, en réalité ultra-minoritaires. Alors, par quel mystère sont-ils ultra-puissants ?

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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

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