[L’œil américain] Cafouillage, Joe Biden confond Macron avec Mitterrand

biden

Alors qu’il prononçait un discours de campagne à Las Vegas, ce dimanche, le président américain a évoqué le souvenir d’un sommet du G7 en 2021 en Grande-Bretagne et confondu Emmanuel Macron avec… François Mitterrand. « C'était dans le sud de l'Angleterre. Je me suis assis et j'ai dit : L'Amérique est de retour ! Et Mitterrand, d'Allemagne… je veux dire de France, m'a regardé et m'a dit : pour combien de temps êtes-vous de retour ? », a-t-il raconté, relançant les spéculations sur l’état de sa santé mentale.

Les forces de l’esprit, auxquelles croyait le Président français, décédé en 1996, semblent, en effet, de plus en plus faire défaut à l’actuel président américain. La semaine dernière, Joe Biden avait également provoqué les railleries de ses adversaires après avoir qualifié Trump de « président en exercice ». Au Vietnam, en septembre dernier, face à une autre échappée des plus embrumées et à l’issue incertaine, ses équipes avaient tout simplement interrompu le président en coupant son micro et en annonçant que la conférence était terminée.

Comme à chaque fois, le plus risible s’observe dans les contorsions sémantiques auxquelles se livre la presse mainstream, de part et d’autre de l’Atlantique, afin d’esquiver de légitimes interrogations sur une éventuelle sénilité. Dans les colonnes des journaux bien comme il faut, on parle donc de « gaffes verbales », de « lapsus » ou encore de « signes de fatigue ». Et surtout, on rappelle que Trump lui-même s’est emmêlé les pinceaux, il n’y a pas si longtemps, en confondant Nikki Haley, sa rivale à l'investiture du Parti républicain, avec l'ancienne présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Des sondages accablants

Pour autant, même les plus dévoués à la cause du candidat démocrate doivent le reconnaître : l’opinion américaine doute plus des capacités de Biden que de celles de Trump. « L'âge et la forme physique de Biden sont en tête de liste des préoccupations des électeurs, selon un sondage », titre, ce mardi, NBC News. L’enquête d’opinion du média américain, réalisée fin janvier, révèle que 76 % des électeurs sont préoccupés par la santé physique et mentale de Biden, contre 48 % en ce qui concerne celle de Donald Trump.

Une autre enquête, réalisée également en janvier, a montré que l’inquiétude quant aux capacités cognitives de Biden touchait 31 % des électeurs démocrates et 65 % des indépendants. « Dans des conversations discrètes et des rassemblements officieux, les responsables démocrates reconnaissent souvent leurs inquiétudes concernant l'âge de M. Biden et la baisse des taux de satisfaction. Mais publiquement, ils projettent une confiance totale quant à sa capacité à diriger et à gagner », écrivait, en septembre dernier, le New York Times.

Peu de temps avant, un éminent éditorialiste du Washington Post, tout en proclamant son admiration pour le travail accompli par Joe Biden, lui avait conseillé de ne pas se présenter en 2024. « Monsieur le Président, c'est peut-être le moment où le devoir a été accompli », écrivait-il, s’inquiétant des sondages à la baisse.

La personnalité mais aussi la politique

Tout le paradoxe à propos de la question de l’âge et de la santé de Biden est qu’elle est, d’un côté, minimisée dans les médias, qui préfèrent parler de « gaffes » afin de ne pas favoriser Trump, et, à l’inverse, surévaluée lorsqu’il s’agit d’expliquer la désaffection de l’électorat à son égard.

En réalité, la cause de l’effondrement des sondages ne se réduit pas à un problème de personnalité. Elle est tout autant liée au jugement porté par les électeurs sur la politique menée par le président démocrate pendant son mandat.

Les résultats du sondage NBC News publiés ce mois-ci sont éloquents sur ce point. À la question de savoir qui ferait, entre Trump et Biden, le meilleur travail concernant plusieurs enjeux majeurs, les réponses ont été sévères pour le candidat démocrate. Sur la question de l’immigration, Biden est 35 points derrière Trump. Sur l’économie, 22 points derrière. Et sur la question de la criminalité, il est 21 points derrière l’ancien président.

Quant à la question de la protection de la démocratie, frénétiquement agitée par les démocrates et la plupart des médias comme le différentiel majeur entre les deux candidats, Trump fait quasiment jeu égal avec son adversaire : 41 % des électeurs le préférant, contre 43 % choisissant Biden. Seules les questions de l’avortement et de la protection des droits des migrants permettent à l’actuel président de marquer l’avantage.

À ce rythme-là, et au vu des « gaffes » et autres « lapsus » qui s’accumulent, les équipes de Joe Biden ont intérêt à beaucoup, beaucoup le faire répéter avant ses prochains discours.

Frédéric Martin-Lassez
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

32 commentaires

  1. J’essaye d’imaginer toute cette faune qui grenouille autour de lui , ce ramassis d’êtres malfaisants qui sont les véritables acteurs de la politique américaine . Lui ce Biden n’est qu’un sénile dangereux pour lui même, qui se prend les pieds dans n’importe quel tapis , incapable d’utiliser le moindre escalier sans rambarde , qui ne comprend même plus ce qu’on lui ordonne de lire , mais il est à la Maison Blanche ( qu’il faudrait d’ailleurs repeindre en noir car c’est à la mode ..) il est L’incontournable planétaire, le roi des King , the Best of de world du camp du bien …..bref , on n’a pas fini de rigoler

  2. Il est grand temps que Joe « crow » Biden cède son mandat calamiteux pour profiter d’une retraite où il ne doit surtout pas se mêler de politique…L’autoroute s’ouvre pour Donald Trump.

  3. Avec les démocrates en général et Joe, Robinet (ça ne s’invente pas) Biden, en particulier, l’Amérique est tombée bien bas. C’est le moins qu’on puisse en dire.

  4. Ça devient lamentable. Pensez que cet homme sénile et malade est le seul en bout de chaîne pour appuyez sur le bouton nucléaire. Heureusement qu’il y a tout un processus avant. Qu’attendent les américains pour déclencher la procédure d’empechment. Tout cela prouve la folie humaine sur notre planète. C’est du grand guignol. Sur un autre point ça ne vaut pas mieux en France.

    • C’est l’Etat profond, et Obama qui sont à la manoeuvre derrière Biden Et sont en train d’organiser l’inégibilité de
      Trump, pas mieux qu’en France ! Mais beaucoup plus dangereux pour le monde entier.

    • MmmH: remarquez qu’il y a un peu de ça : l’un passait des idées Socialistes anti-capitalistes à un Américanisme effréné du au virus Reagan, Macron est anti-Français dans l’Âme…La différence est minime ! Joe doit néanmoins continuer à prendre ses gougouttes, ça lui fait du bien !

  5. Ben moi, je dis que si on l’avait à la place de Macron, on verrait à peine la différence… L’un fait des gaffes à répétition, l’autre est capable de dire demain le contraire de ce qu’il dit aujourd’hui… Et à tout prendre, je préfère Biden. Même avec ses gaffes, il reste logique…

  6. Ca pourrait être comique, si les gens qui tirent les ficelles de cette marionnette ne faisaient pas exploser nos gazoducs, n’aidaient pas un génocide en ce moment même, et ne nous poussaient pas vers une confrontation directe avec la Russie.

    • Exact ! La Russie qui voulait faire une Grande Europe que les caniches de l’Amérique ont refusé !!! Des Guignols en Europe, voilà ce que l’on a !
      Et c’est pour cela que l’UE actuelle est une farce dictatoriale !

      • Euh, ni Wash ni Moscou pour moi. Chacun chez soi et les poules seront bien gardées.
        L’Europe que je propose est une Europe constituée de quelques entités genre Francitalie, Scandinavie etc. 6 ou 7 ensembles possibles à y bien regarder. Et on se réunit à Bruxxxelles pour faire le point un fois sur X autour d’un Orban et d’une Meloni pour la commission.

  7. Cela démontre au moins que les États-Unis d’Amérique n’ont pas besoin d’un président élu et que les fonctionnaires des administrations en place suffisent pour gouverner le pays.

    On se demande bien pourquoi ils se donnent la peine d’élire un président.

  8. Enquête NBC : 39% des sondés ! soit le plus grand parti, déclarent que les questions posées ne les intéressent pas, état mental de l’homme le plus puissant du monde?…ils s’en foutent.Ça promet pour la paix dans le monde.

  9. Joe Biden, chef de l’occident et du camp du Bien. De quoi se faire bien de soucis.Mais le plus inquiétant de l’enquête de NBC, est que 39%

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