Le Charnier de la République, horreur de la Grande Terreur

Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
Cet article a été publié le 13/05/2023.
Cet article a été publié le 13/05/2023.
L'été : l'occasion pour beaucoup de se plonger enfin dans ce livre dévoré des yeux toute l'année sans pour autant avoir eu le temps de le lire. À cette occasion, BV vous propose une sélection de ses meilleures recensions. Aujourd'hui, Le Charnier de la République.
À ceux qui se demanderaient (et ils sont sûrement nombreux) quelles sont ces fameuses « valeurs de la République » dont nous parle sans cesse le courageux et efficace Gérald Darmanin, Joachim Bouflet offre ici, indirectement, une réponse précise, complète et argumentée. Son livre, Le Charnier de la République, publié par les toujours excellentes Éditions Salvator, s'intéresse à la période de la Grande Terreur à Paris, en juin et juillet 1794. Du 14 juin au 27 juillet 1794, précisément, près de 1.300 personnes ont été guillotinées, le plus souvent après des parodies de jugement. Un grand nombre d'innocents, parfois arrêtés à cause d'une simple homonymie avec des « suspects » qui n'avaient, eux-mêmes, rien fait de mal.
Joachim Bouflet est méthodique, rigoureux. Il est remonté aux sources de la bienfaisante idéologie républicaine : « Le vaisseau de la République ne peut arriver au port que sur une mer rouge de sang », disait, en 1793, Bertrand Barère, rapporteur du Comité de salut public. Comme quoi la Révolution, ce sont encore ses partisans qui en parlent le mieux. Pendant ces six semaines immondes, des femmes enceintes, des vieillards infirmes, des jeunes filles gracieuses, des garçons à peine majeurs sont condamnés pour des conspirations imaginaires. Les procureurs de ces tribunaux d'exception ont des faces de gargouille, sont laids et sales, éructent, rabaissent tout : le plus connu est Fouquier-Tinville, mais l'auteur nous en fait découvrir d'autres, tout aussi cauchemardesques. C'est un tableau atroce de ce que la nature humaine peut produire de plus minable et de plus abominable.
Pour accueillir les dépouilles de ces victimes innocentes, la République a dû faire preuve d'une répugnante ingéniosité : à deux pas de la place du Trône-Renversé (aujourd'hui place de la Nation), une fosse commune est creusée. Le gouvernement républicain tentera de faire oublier sa soif de sang inextinguible, mais ce cimetière restera dans l'Histoire : c'est Picpus. Sous cette terre qui recouvrit tant de simples « citoyens », ceux à qui on avait écrit une Déclaration des droits mais qu'on maltraitait bien davantage que sous la monarchie, il y eut des pères tués avec leurs enfants, il y eut des royalistes et des indifférents, et même des républicains idéalistes. Il y eut des poètes, comme Antoine Roucher et André Chénier. Il y eut enfin, pour les lecteurs de Bernanos, les fameuses carmélites de Compiègne, inspiratrices des dialogues du même nom, qui montèrent à l'échafaud en chantant des cantiques.
Il faut lire ce livre bref, impeccablement documenté, qui remet le régime républicain à sa juste place, proche de la fosse commune. Joachim Bouflet n'en est pas à sa première enquête sur une imposture : il a démonté le mythe de Marthe Robin dans un ouvrage irréfutable. Il s'attaque désormais à cette autre « fraude mystique » qu'est la foi en la République, quel que soit le numéro qu'elle porte et les hommes, d'État ou de paille, qui prétendent la gouverner.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:22.

Arnaud Florac
Chroniqueur à BV
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31 commentaires
La description de cette période me laisse penser que l’on est plus trés loin de sa réédition, quand on voit depuis trois ans les atteintes aux libertés publiques et individuelles dont est victime le peuple, la dernière étant l’interdiction de la manif devant la statue de Jeanne d’Arc ! On peut même s’interroger si cette interdiction ne serait pas dictée par des considérations religieuses dans une république dite laïque !
Il est bon de rappeler que notre histoire de France a eu ses heures de Gloire mais aussi et surtout des heures sombres dont celle de la Terreur, cependant ne faisons pas un parallèle simpliste et irréaliste avec notre actualité , les temps ont bien changé , les atrocités de grande ampleur n’ont plus cours ( sur notre territoire s’entend, hélas encore bien présent dans de nombreux coins du globe) . Faut-il s’inspirer pour certains de cette période de la Révolution pour se donner une légitimité , comme d’autres les fastes de la Royauté , ou encore certains se reconnaitre dans la période napoléonienne , des parts de grandes innovations , mais en contrepartie des désastres humains.
Me dire comment faire pour l’offrir à Melenchon !!!!
Dans le même genre , je recommande la lecture de « Crois ou meurs » de Claude Quétel. Remarquable ouvrage.
C’est pourtant la République dont rêve Mélanchon . Si par malheur ce monsieur arrivait au pouvoir les rues seraient rouges de sang .
En Angleterre la monarchie a évolué mais avec aussi quelques épisodes sanglants. En France les oppressions et les injustices de l’arbitraire de la royauté et de la noblesse ont fini par rendre la vie du tiers états tellement terrible que ça s’est mal fini…. À force de titrer sur la corde … elle casse et Macron ferait bien de s’en souvenir lui qui aime tellement emmerder les français. Les rois et les nobles ont aussi éteint dans le sang les révoltes ou ce qui les gênait (jacqueries, guerres de religion etc). Cependant la révolution a été le début de simulacres de justice avec ces procès où, peu importaient les faits, on était condamné. Les juges d’aujourd’hui restent dans cette philosophie d’une certaine manière : on condamne les victimes et on innocente les coupables… sans parler du mur de la honte : le mur des cons. Je pense que Melanchon se verrait bien en Robespierre, Pol Pot ou Castro et Corbière /Garrido (les Thénardier LFI) en Fouquier-Tinville et consorts…
« Cependant la révolution a été le début de simulacres de justice avec ces procès où, peu importaient les faits, on était condamné. » Premier dérapage de la justice qui, au lieu de condamner les transgressions à la loi, sanctionnent des idées, puis des intentions. Etape suivante : remplacement de la loi par la vertu. Les juges décident du bien et du mal, sanctions à l’appui. Etape suivante : la vertu est définie par le gouvernement et gare aux contrevenants! Là nous y sommes en plein.
Ce n’est pas la « république » en tant que telle qui est condamnable, elle n’est que l’application de la démocratie. Par contre, la révolution française a été un mouvement qui a créé « la gauche », dans le sens général du terme. – – – –
La « gauche » prône l’égalité, valeur en soi très respectable. Mais l’égalité s’impose au peuple par la force car elle n’est pas spontanément acceptée par tous ceux qui possèdent plus que les autres. Donc la « gauche » est un régime plus liberticide. Et sa dérive, sa dégénérescence, est la dictature ; ainsi que l’Histoire nous l’apprend : Révolution française, Communisme, Fascisme (qui est de gauche, évidemment, ne faisons pas la faute historique de le croire « de droite »)…, bref, les pires dictatures, toutes « de gauche ». Et notamment celle actuelle de Corée du nord.
La révolution a surtout été l’occasion pour une poignée de voyous de s’emparer du pouvoir et de s’attribuer immédiatement les mêmes pouvoirs que sous la royauté, c’est pour cela que le peuple se sentant trhi s’est révolté un peu partout en France et plus particulièrement en Vendée ! Ce qui se passait à Paris s’est décliné en province contre le pouvoir et les excés commis par certains élus locaux, parfois otage du pouvoir central ! On croirait revivre la même période
« La révolution a surtout été l’occasion pour une poignée de voyous de s’emparer du pouvoir ». Allez, dites-le : c’est l’avènement historique de la mafia, enfant légitime mais non reconnu du puritanisme, base de la haute finance et de toute dictature totalitaire. Le problème, c’est qu’il sera impossible de la déloger.
Les charniers de la République d’aujourd’hui, ce sont les gauchistes politiques où médiatiques qui les creusent, et y jettent toutes celles et ceux qui ont l’audace de ne pas penser comme eux, de ne pas partager leur terreur.
Qui peux croire qu’une révolution peut se faire dans du velours.
Ces valeurs de la république si chères à Darmanin devraient être étudiées dans les écoles de la ripoublique, elles éclaireraient les français actuels sur les tristes méfaits de cette république sanguinaire dont se gargarisent nombre de politiciens français d’aujourd’hui !!!
Le vieux Royaliste que je suis, habitant à ce jour la Vendée, a quelques idées sur les menus plaisirs sanglants de la république , le rouge du drapeau a été teint avec des mares de sang indélébiles.
Même chose en Touraine (on n’en parle pourtant pas), où mon arrière arrière arrière grand père (j’ai peut être oublié une génération) a perdu la vie (sans raison autre qu’il était royaliste) , selon l’histoire familiale. ET ce comme tant d’autres. Les révolutionnaires n’y ont pas déboulonné les statues mais ont saccagé/cassé leurs têtes, les sculptures des églises (et certains chemins de croix) et ont brûlé les livres d’état « civil » de celles ci!
Lisez les deux ouvrages historiques remarquables de Reynald SECHER: « La Vendée-vengé » et « Vendée, du génocide au mémoricide » L’auteur y parle également de la Touraine et des pays de Loire.
Personnellement, les Flandres (département de la Lys) ont également souffert de cette république et du petit empereur (Une chouannerie flamande au temps de l’Empire 1813-1814 auteur: Paul Fauchille)
Il faut comprendre l’histoire sur le long terme. Se concentrer juste sur quelques années hors d’un contexte est inutile. La monarchie n’a de légitimité qu’à travers une religion. Le roi est « sacré » et il devient le « représentant » du dieu sur Terre. Moralité, la noblesse a un tiers du pouvoir, le clergé l’autre tiers et le reste/ la majorité du peuple n’a rien à dire.
Les découvertes du 17eme siècle amènent à remettre en cause, avec des arguments scientifiques, la réalité de l’existence d’un dieu. La Terre est une planète, et ce que nous découvrons est aux antipodes des histoires bibliques.
Soit on continue à croire en un dieu (donc obéir à une religion, et donc à un monarque) et on ne comprend pas la révolution française, soit on est athée, et il faut sortir de l’ancien régime. Il s’avère qu’il était peu probable que l’ancien monde féodal laisse la place a la république simplement en lui demandant poliment de se retirer (cf. Etienne Marcel quelques siècles plus tôt)
Je ne justifie pas la terreur, mais dans le contexte, elle peut se comprendre. Si Louis XVI était arrivé à s’enfuir, à lever une armée et reconquérir la France et Paris, pensez-vous qu’il ait fait preuve de mansuétude envers les révolutionnaires ?
Pour se débarrasser (momentanément) des Capets, il a fallu 500000 morts. Et il y eu plusieurs tentatives de restaurations, qui finalement n’ont pas abouties. Pour se débarrasser des Habsbourg, Hohenzollern et autres Romanov, c’est plusieurs dizaines de millions de morts dans deux guerres mondiales.
Aujourd’hui la grande majorité des pays sont des républiques. Certaines des monarchies sont des républiques (i.e. le premier ministre anglais a le pouvoir et il est élu), certaines républiques ne le sont pas (république islamique d’Iran, république « démocratique » de Corée du Nord, République Populaire de Chine). Il ne reste que quelques monarchies « religieuses » qui viennent nous polluer en finançant leur religion en France, et on s’en passerait bien. Ceci étant le pire des régimes sont les monarchies athées, vu que ne s’appuyant pas sur une religion leur légitimité est acquise par la force, certains de ces monarques (donc un pouvoir reposant sur une seule personne) n’ont pas laissé que des bons souvenirs (Staline, Hitler, Mao, Pol Pot, Fidel Castro, les Kim Jong machin trucs, etc…)
Et Mélenchon se veut Robespierriste, mais la Révolution a fini par dévorer ses petits !
Je suis royaliste et fier de l’être. Les Français sont quand même content de fêter le 14 Juillet en ignorant pour la plupart les horreurs de la révolution. Vive le Roi.
Moi aussi. Rassurez vous, nous sommes plus nombreux qu’on le pense.
Oui, mais attention, je connais des descendants de grandes familles régicides dont les ancêtres ont voté la mort du roi et dont les descendants « servent » avec beaucoup de zèle dans l’ombre du pouvoir actuel !
Vous avez raison malheureusement, mais ils ne sont pas légions.
Enfin un ouvrage qui met les choses au point et qui montre la Révolution telle qu ‘ elle est , violente , cruelle et injuste ; au fil du temps , la Terreur a toujours été minimisée , édulcorée , c ‘est tout juste si on ne fait pas de ces sanguinaires , des héros , un comble ! après la Vendée , il est temps d ‘ avoir une pensée pour ces malheureuses victimes ; à l ‘ heure ou l ‘ on commémore n ‘ importe qui , n ‘ importe quoi , j ‘ ai toujours été étonnée qu ‘ une journée ne leur soit pas consacrée ;
Mais , prudence , certains rêvent encore du grand soir …