Lettre ouverte à M. Frédéric Mondolini, ambassadeur de France en Serbie
Votre Excellence,
La nouvelle du drapeau de l’entité sécessionniste du Kosovo, arboré dans la cathédrale de Notre-Dame et flottant au côté des drapeaux d’États belligérants et vainqueurs de la Grande Guerre, est à proprement parler invraisemblable et profondément scandaleuse.
Avez-vous, Votre Excellence, en tant que personne qui représente l’État français et défend ses intérêts en Serbie, mis en garde Paris de ne pas s’abaisser à ce point en réécrivant l’Histoire et en hissant le drapeau du Kosovo, « État » qui n’existait pas du temps des glorieuses victoires serbes et alliées dans la Grande Guerre, qui n’existe pas davantage aujourd’hui et qui n’existera jamais ?
Avez-vous, Votre Excellence, mis en garde les autorités à Paris qu’elles humiliaient, par ce geste vil et honteux, leur propre pays et non la Serbie ?
C’est ce qui était, Votre Excellence, attendu de votre part et ce, d’autant plus que vous devriez connaître l’histoire du pays hôte.
Vous n’êtes, en effet, pas sans savoir que le peuple serbe a toujours porté un réel sentiment d’amitié à l’égard du peuple et de l’État français, même si ce sentiment ne fut pas toujours fondé dans les faits.
Vous n’êtes pas sans savoir également qu’à l’emplacement même où trônait autrefois la statue de Karageorges Petrović fut érigé, en signe d’amitié et d’hommage à l’aide apportée par votre pays au cours de la Grande Guerre, le monument de la Reconnaissance à la France. Vous savez aussi les terribles épreuves endurées par l’armée serbe et son héroïsme. Vous pourriez en lire les témoignages dans les mémoires du maréchal de France et voïvode serbe Louis Franchet d’Espèrey, commandant des forces alliées sur le front de Thessalonique.
Au lieu de cela, le pays que vous représentez s’est, une fois encore, montré indigne de sa propre histoire.
Sachez cependant, Votre Excellence, qu’à défaut d’être à la hauteur de vos anciens, vous mériterez, en tant que pays, pleinement votre destin. Celui-ci s’incarnera, au mieux, dans une guerre civile, au pire, dans une islamisation et une disparition définitive de la scène historique « d’un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne », comme l’a jadis défini Charles de Gaulle.
Même s’il n’est pas trop tard pour retirer le « drapeau » du Kosovo de la cohorte des drapeaux d’États belligérants de la Grande Guerre, je crains, Votre Excellence, que les mots inscrits sur le voile noir dont a été recouvert le monument de la Reconnaissance à la France du temps de l’agression de l’OTAN à l’encontre de la Serbie ne soient à jamais justes : "Gloire éternelle à la France qui n’est plus."
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