Les maires face à Le Maire. Et s’ils prenaient des arrêtés d’ouverture des commerces, le 27 novembre ?

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Si, mardi soir, Emmanuel Macron n’annonce pas l’ouverture, dès vendredi, de tous les petits commerces, le bon sens voudrait que les maires signent un arrêté en vue de l’ouverture de leurs commerces pour le vendredi 27 novembre ! Voilà ce que je recommanderais si j’étais responsable d’un parti politique d’opposition, d’un syndicat de salariés du commerce ou d’une association nationale de commerçants.

Car, même pour un référé, « procédure rapide en cas d’urgence », notre Justice doit prendre son temps pour en déterminer… l’urgence ! L’arrêté de Robert Ménard, maire de Béziers, du 31 octobre n’est passé en Justice que le 3 novembre ! Pour ce « vendredi noir », la justice ne serait opérationnelle qu’une fois le vendredi passé ! Un vendredi qui, ainsi, aura été bien noir pour le seul pouvoir, du moins si une telle opération était décidée par au moins plusieurs milliers de maires courageux sur les 35.497 de France !

De tels arrêtés seraient un camouflet pour ceux qui nous imposent un régime si autoritaire que Die Zeit, journal allemand de… gauche, a rebaptisé la France « l’Absurdistan », tant les mesures prises par un chef d’État, selon lui, « quasi monarchique » sont absurdes ! Pour ma part, j’ose aller plus loin : ce régime nous a ramenés au siècle passé par un transfèrement des Français de l’ouest de l’Europe à… l’est ! Là où un régime - certes sanguinaire et plus répressif que le nôtre, mais au formatage des esprits du même type - créait, pour tenir sa population, la misère et entretenait la peur de représailles au mieux liberticides au pire mortelles. Et n’est-ce pas ce qui se passe en notre France, depuis neuf mois, le temps d’une gestation ?

Le 16 mars, la petite graine - des misères économique, sociale, familiale aggravées par la peur aberrante de mourir - a été instillée abusivement dans les têtes, les corps et les cœurs d’une immense majorité de Français. Cette graine a grossi au fil des mois pour accoucher d’une énorme crise économique, sociale, familiale. Tout ce que je craignais, dès mes écrits du 17 mars : à l’époque, nous n’étions qu’une infime minorité - 15 % qualifiés d’« irresponsables » - à nous déclarer contre ce confinement généralisé parce qu’il allait engendrer, selon nous, des dégâts « collatéraux » - suicides, faillites, enfants martyrs… - pires que l’épidémie elle-même. Cette peur a anesthésié l’esprit des 85 autres pourcents de Français, dont ceux qui auraient dû être les premiers à se dresser en rempart face au pouvoir pour protéger les plus humbles d’entre nous. À savoir les chefs de partis politiques d’opposition qui, pour la plupart, n’ont pas joué leur rôle pour contrer les aberrations « sanitaires » du pouvoir. Ils se sont, quasiment tous, tus.

Pauvre France qui, en neuf mois, a été muselée, terrorisée, conduite à la ruine par, au choix, le simple désir ou l’aveugle incompétence de quelques hauts fonctionnaires, eux, à l’abri du besoin…

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Jacques Martinez
Journaliste - Ancien chef d’édition à RTL (1967-2001)

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