Les jeunes incarcérés des cités sont-ils des « prisonniers politiques » ?

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On sait la phrase de Karl Marx à propos de l’Histoire : « La première fois comme une tragédie, la seconde comme une farce. » Mais que dire de la sortie d’Anasse Kazib à l’occasion de la manifestation contre les violences policières tenue ce week-end ? Il exige « l’amnistie totale de tous les jeunes de quartiers incarcérés qui sont des prisonniers politique ». Mascarade, simple foutage de gueule ? On est en droit de se le demander.

D’ailleurs, qui est Anasse Kazib ? Un cheminot. Il n’y a pas de sot métier, loin s’en faut. Un délégué syndical, il en faut. Mais, surtout, un membre de SUD Rail, organisation gauchiste taillant des croupières à son meilleur ennemi communiste, la CGT, aujourd’hui en porte-à-faux. La revanche posthume de Léon Trotski contre Joseph Staline, en quelque sorte.

Anasse Kazib, trop radical pour le NPA…

Pourtant, même chez ses amis de la Quatrième Internationale, Anasse Kazib paraît un peu trop radical. En témoigne le peu d’entrain du Nouveau Parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot, enfant de la Ligue communiste révolutionnaire d’Alain Krivine, à soutenir sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. C’est dire...

On ajoutera que le même Anasse Kazib n’est pas tout à fait un damné de la terre ou un « prisonnier politique » en puissance dont il conviendrait d’exiger, séance tenante, la libération : il a longtemps eu son rond de serviette dans des émissions telles que « Les Grandes Gueules » de RMC, radio assez peu versée dans l’agitation prolétarienne. Sans oublier sa participation récurrente à « Touche pas à mon poste ! » de Cyril Hanouna, émission souvent taxée de populisme.

Dans une époque sûrement aussi tragique que la nôtre, il y a eu de véritables « prisonniers politiques », venus de tous bords. Certains avaient du sang sur les mains et d’autres moins. La litanie est longue. De Nelson Mandela à Soljenitsyne, des militants du FLN, de l’OAS et d’Action directe à la bande à Baader, d’Angela Davis aux Black Panthers et aux Brigades rouges, on en oublie… Ces militants, malgré leurs opinions politiques, respectables ou pas, mettaient leur peau au bout de leurs idées.

Des rebelles subventionnés…

Nous voilà bien loin du monde des cités, de leurs dealers et de leurs maquereaux, de leurs « grands frères » reconvertis en militants associatifs et de leurs imams, bénissant les trafics des uns et des autres. Abaya et cinq prières par jour, mais drogues en vente libre à tous les étages : le Coran alternatif, en quelque sorte. Et puis, obliger à libérer qui ? Ceux que personne n’a jamais obligé à passer par la case prison ? Et dont la seule conscience politique, loin du marxisme, relève surtout d’une sorte de néo-libéralisme à base de trafics en tous genres et de subventions d’argent public.

Certes, il y a l’éternelle excuse de la misère, fort bien mise en avant chez une certaine gauche selon laquelle la pauvreté autoriserait tous les débordements. Mais à ce compte, Creuse et Lozère devraient se trouver en tête des départements les plus dangereux de France. Ce qui n’est pas le cas - même Sandrine Rousseau en conviendra.

Anasse Kazib aura offensé tous les authentiques prisonniers politiques, passés, présents et à venir, lui, le faux rebelle subventionné. Encore un effort, camarade, pour devenir un véritable révolutionnaire.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Hélas Monsieur Gauthier, votre humour n’efface pas la dramatique confusion que ces « révolutionnaires en herbe » sèment à travers le pays..
    Il nous reste cependant la conviction que la population française dans sa grande majorité ne SERA PAS DUPE de cet énorme ‘foutage de gueule ‘ !!!!

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