Les gilets jaunes méprisés par le show-biz : Pamela Anderson sauve l’honneur !
Dénombrer les consciences du show-biz qui soutiennent les gilets jaunes ? Le décompte est vite fait. D’autant plus vite fait que l’engagement fut souvent éphémère. Et l'on ne reviendra pas sur la valse-hésitation de Franck Dubosc, que notre ami Jany Leroy nous a brillamment décrite ici.
D’autres, dont l’engagement au début du mouvement fut sans lendemain, ont au moins la pudeur de ne pas accabler le peuple en colère, se contentant d’être aux abonnés absents : les chanteurs Pierre Perret et Michel Polnareff, les amuseurs Jean-Marie Bigard et Patrick Sébastien, sans oublier les rappeurs Jul et Kaaris, par exemple. De ce dernier ne reste que ce tweet primesautier, lancé le 17 novembre 2018 : "Monsieur l’agent je t’enfonce le triangle et le gilet fluo." Et c’est tout ? Oui, ou presque.
Si, peut-être l’inoxydable Michel Drucker qui, quoi qu’on en pense, connaît assez bien la France profonde, et qui expliquait, le 30 novembre 2018, à Jean-Marc Morandini : "J’ai connu Mai 68. Là, j’ai du mal à saisir. On sent que c’est quand même une vague qui monte, qui monte. […] Pour la première fois, les politiques sont bien embarrassés. […] C’est vrai que ça me touche d’entendre les gens. La France qui souffre, ce n’est pas seulement la France des banlieues."
Pourtant, et devant aujourd’hui se sentir bien seules, deux actrices, Brigitte Bardot, sans surprise, et Pamela Anderson, peut-être la plus militante du duo, persistent et signent. Deux femmes, figures féministes emblématiques, chacune en son genre – l’une issue de la Nouvelle Vague et l’autre sortant de celles de Malibu –, prendre la tête du combat, voilà qui devrait réjouir tout ce que le beau sexe compte de hordes progressistes. Pas du tout. Silence radio. De même, s’il y a manifestement plus de femmes sur les ronds-points que dans les thés dansants du mouvement #MeToo, il doit s’agir d’un malentendu. D’où la discrétion du féminisme mondain et officiel sur la question.
En attendant, Pamela Anderson fait feu de tout bois ; ce qui est pour le moins paradoxal pour cette Canadienne dont la seule attache française consiste en une liaison plus que médiatisée avec le footballeur Adil Rami, champion du monde millésime 2018. À Emmanuel Macron qui affirme, à propos "des gens qui sont en situation de difficulté" qu’il "y en a qui déconnent", elle dégaine illico son smartphone pour tweeter : "Le président Macron a lancé un débat national sur les gilets jaunes, mais la première chose qu’il a faite est d’offenser la classe ouvrière en disant qu’elle déconne. Le mépris pour les pauvres semble être l’unique succès de ce débat national jusqu’ici."
Dans la foulée, la chipie récidive en ces termes : "Au moment où le grand débat devait commencer, Macron a annoncé qu’il maintient les troupes françaises en Syrie, tandis que son ancien aide à la sécurité est mis en examen pour l’usage abusif de ses passeports diplomatiques. Alors, qui est-ce qui déconne, les gilets jaunes ou Macron lui-même ?"
Et la même de revenir sur la tournée présidentielle dans les « territoires » ; un peu comme s’il s’en allait jouer au zoologue dans des réserves indiennes : "Comment un débat peut-il se dérouler du haut vers le bas et pas du bas vers le haut sans discuter de tous les sujets, dont le mépris pour les pauvres par l’État français lui-même ?" Honnêtement, on a déjà lu plus incongru sur la question. Quant au diagnostic dressé par la bimbo, il aurait tout autant pu l’être par une Élisabeth Lévy, une Marine Le Pen ou une Natacha Polony.
Chez Pamela Anderson, il n’y a pas que son soutien-gorge qui soit bien rempli ; la tête aussi.
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