Le Vendée Globe, « une des dernières aventures du monde moderne »

@Jean-Louis Carli / Alea
@Jean-Louis Carli / Alea

Il est l’homme « le plus heureux du monde ». Le skipper normand Charlie Dalin, 40 ans, vient d’exploser tous les compteurs en remportant ce dixième Vendée Globe, seulement 64 jours après son départ, le 10 novembre dernier.

 

Depuis plusieurs jours, journalistes et spécialistes de la course suivaient et calculaient la fameuse ETA (Estimated Time of Arrival). L’heure estimée d’arrivée était fixée entre 7 et 8 heures, ce 14 janvier. Dès 6 heures, les premiers bateaux ont quitté le port des Sables-d’Olonne pour aller à la rencontre du vainqueur et les images sont à couper le souffle. Sous les teintes orangées des premières lueurs de l’aube, le skipper MACIF, tout emmitouflé, franchit la ligne d’arrivée à 8 h 24 et devient officiellement le vainqueur de cette dixième édition. Il devra attendre les marées pour entrer dans le chenal à 14 heures, sous les acclamations d’une foule en liesse venue nombreuse saluer l’exploit.

@Mark Lloyd / Alea

« Je n’ai jamais vécu une telle émotion, jamais vécu ça de toute ma vie, s’enthousiasmait le champion, ce mardi matin. C’est la plus belle ligne d’arrivée de ma carrière, avec cette lumière du jour qui a percé. Ce Vendée Globe 2024, j’en ai rêvé depuis le lendemain de l’édition 2021. Pendant quatre ans, on s’est battus avec l’équipe, on a travaillé dur pour penser et mettre au point ce super bateau. Tout le monde s’est donné à fond pour avoir un bateau aussi parfait. Tous les membres de mon équipe sont des champions du monde, j’ai un bijou entre les mains. Je suis très heureux du résultat. Une victoire au Vendée Globe, c’est unique ! »

Ce mardi, Marion Maréchal réagissait sur ses réseaux sociaux pour féliciter à son tour le skipper vainqueur :

De belles et grandes histoires à vivre, célébrer et raconter

Quant à Philippe de Villiers, il confiait, en novembre dernier : « Moi, le marin d’eau douce, je ne savais pas qu’on pouvait faire une course sans escale, sans assistance et en solitaire. » Il écrivait que cet événement est l'« une des dernières aventures du monde moderne » (JDNews, 6/11/24). Initialement nommée le « Boc Challenge » puis, provisoirement, le « Globe Challenge », la course, en manque de sponsors, avait été sauvée par celui qui était alors président du département, à la seule condition que « la Vendée soit de l’aventure ». Le créateur du Puy du Fou « rêvait de donner au Double Cœur de la Vendée ses lettres de courses, de le faire claquer au vent dans les mers lointaines pour qu’un jour, les gens se disent : "La Vendée, c’est la demeurance et la partance. La célébration du haut patrimoine et de la haute mer". »

Mission accomplie au regard de la renommée internationale de cette compétition à la voile devenue une référence incontournable, un Everest des mers pour les aventuriers, symbole de l’effort et du dépassement de soi.
Mission accomplie pour celui qui a fait de la Vendée ce département si particulier, cette terre de « géants et de genêts en fleurs », mais aussi cette terre de culture et d’aventures, ce village d’irréductibles Gaulois où les crèches sont placardées sur les Abribus™ par « laïcité amoureuse », où le Puy du Fou est élu « Meilleur parc d’attractions au monde ».

Longtemps moqué par ses adversaires, le vicomte pourrait enfin se reposer sur ses lauriers, là-haut, sur son Aventin : chacune de ses apparitions sur CNews enregistre des audiences record et son livre Mémoricide (Fayard) est un best-seller. Le villiérisme a le vent en poupe, comme si le réel qu’il incarne si bien répondait aux aspirations du quotidien. Mais le Vendéen a bien compris que la France avait encore besoin de lui et poursuit inlassablement son combat culturel. Parce que ce dernier a su insuffler à la course les valeurs d’honneur, d’héroïsme et de courage, le Vendée Globe dépasse largement les rives de la mer : il rassemble désormais tous les assoiffés de belles et grandes histoires à vivre, à célébrer et à raconter.

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Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

6 commentaires

  1. N’en déplaise à « kerglien » et sauf erreur de ma part, le routage n’est pas autorisé. La seule aide, de terre, est une assistance technique pour guider les éventuelles réparations (Y. Parlier recollant son mat), de même que l’assistance médicale par radio est autorisée (B. de Broc qui se recoud la langue lui-même devant un miroir guidé par un médecin). Je crois donc qu’ils peuvent, à juste titre, se sentir très seul!

  2. Sans rien enlever du courage, de la force physique et mental de ces marins, je refuse les qualificatifs de course en solitaire sans assistance.
    Solitaire? Ils sont en liaison permanente avec leurs routeurs à terre qui les guides et les assistent dans leurs prises de décisions.
    Bravo toutefois au concarnois qui vient de franchir la ligne en tête et toute mon admiration à ceux qui sont encore dans sud et qui ont autant de mérite que la tête de course.

  3. Un grand bravo aux organisateurs, un méga bravo aux participants de cette belle aventure. Il reste encore des gens courageux et volontaires. Dommage que la diversité ne soit pas très représentée dans cette compétition : de la discrimination ? Et on n’a pas encore entendu l’extrême gauche s’exprimer à ce sujet.

  4. En qualité de descendant de vendéens, j’apprécie ce Vendée Globe tout en ne connaissant rien sur les courses en haute mer. J’apprécie les exploits de ces hommes et de ces femmes qui affrontent les éléments déchaînés seuls au milieu de nulle part sans assistance. La victoire de Charlie Dallin reste un exploit mais la participation à 23 ans de Violette Dorange restera l’exemple de la belle jeunesse française qui suscite des émotions et le plus grand respect. J’invite BV à nous la faire mieux connaître….

  5. Bravo au vainqueur mais également à tous les participants qui ont un sacré mérite pour braver ainsi cette immense masse d’eau avec tous les aléas , les imprévus .

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