La frénésie dépensière de Macron affole le Sénat et l’OCDE

macron

Pas moins de 38 millions de Français se réjouissaient de constater, pour une fois, un effet concret du moulin à vent macroniste. Le président de la République leur avait promis une indemnité inflation de 100 euros. Pas de quoi rouler en Porsche toute l’année ni même payer le chauffage, mais cette obole devait compenser la flambée des prix de l’énergie avant l’hiver. Et, accessoirement, améliorer les sondages du candidat Macron. C’était Noël en novembre !

Coût de la mesure : 3,8 milliards d’euros. Une paille ! Quand on aime l’Élysée et qu’on veut coûte que coûte y rester, on ne compte pas. Peu importe si l’on creuse encore davantage une dette colossale de quelque 110 % du PIB. Une fois de plus, Emmanuel Macron, Jean Castex et le gouvernement s’étaient déployés en communication. Mais voilà, patatras ! Le 17 novembre, les sénateurs ont saccagé le bel aspirateur à suffrages en supprimant la mesure en première lecture, par 145 voix pour, 30 voix contre et de nombreuses abstentions. Poubelle. Bruno Retailleau (LR) a exécuté, via Twitter, « un nouveau chèque en bois financé par la dette ». À la place, les sénateurs proposent d’autres mesures, moins coûteuses. Que feront les députés ? Le texte reviendra à l’Assemblée, la suite n’est donc pas écrite. Mais les voix se multiplient pour tenter d’expliquer au Président pas encore candidat que l’élection a un lendemain et que la stratégie de l’hélicoptère distribuant l’argent d’un État endetté jusqu’aux oreilles retombera un jour sur les Français.

Dernière en date de ces voix inquiètes, celle de l’OCDE, qu’on ne soupçonnera pas de rouler pour les très méchants opposants de droite - on sort l’eau bénite et les gousses d’ail ! Jusqu’ici, l’organisme tressait, chaque année, d’épaisses couronnes de lauriers au Président Macron, présenté en premier de la classe, bien mondialiste et bien coiffé. Changement de ton. Dans son dernier rapport, l’organisme constate que, après presque cinq ans de pouvoir macroniste, « l’emploi des jeunes et des seniors est faible », ce qui, dans le langage diplomatique de la maison OCDE, signifie désastreux. Que « la dette publique a augmenté de façon marquée pendant la crise ». Traduire qu'elle explose. Que « le niveau des dépenses publiques est élevé et que certaines dépenses manquent d’efficacité ». Comprendre que l’État dépense sans compter, à tort et à travers. L’OCDE recommande « des examens de dépenses et une meilleure affectation des dépenses ». Autant parler de gabegie hors de contrôle. « De nouvelles réformes du système de retraites s’imposent », fait remarquer la maison OCDE à Macron qui vient justement de repousser ce dossier majeur au-delà des présidentielles. Les écailles tombent des yeux de l'OCDE – il était temps. Les oreilles rougies, le souriant délégué de classe Macron apparaît soudain pour ce qu’il est : un méchant cancre, paresseux sur les réformes et prêt à dilapider la caisse pour obtenir sa réélection.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 25/11/2021 à 15:45.
Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

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