L’opposition de l’Assemblée nationale à l’avis du gouvernement n’aura été que de courte durée. Quelques heures durant lesquelles la démocratie a joué son rôle de contre-pouvoir à un gouvernement pressé d’en finir, quitte à faire mener « une vie de merde » aux non-vaccinés.

Ainsi ce 22 juillet, les parlementaires avaient refusé, par 70 voix contre 67, que l’accès aux établissements de santé et maisons de retraite soit conditionné à l’obtention du passe sanitaire, contre l’avis du gouvernement. Caroline Fiat, aide-soignante de profession et députée insoumise, d’indiquer la difficulté de réclamer un passe aux familles pour se rendre au chevet des patients vivant leurs dernières heures. « On saura protéger les patients », déclarait-elle, « qui mieux que les établissements de santé pour accompagner ces personnes qui n’ont pas encore achevé leur parcours vaccinal pour leur proposer un masque FFP2, une surblouse, ou leur dire comment faire pour protéger les patients. […] On sait habiller les familles, on sait leur dire comment porter le masque, leur mettre les surblouses, les protéger. » De son côté, le Républicain Philippe Benassaya  ajoutait : « Il est nécessaire de préserver le droit aux soins, quelles que soient les conditions sanitaires et quel que soit le statut vaccinal du patient. »

Mais c’était sans compter sur la détermination d’Olivier Véran à faire passer cette mesure, y compris dans les établissements de santé. Les députés ont voté contre ? Qu’à cela ne tienne, ils devront revoter. Le ministre de la Santé est donc revenu à la charge, demandant une seconde délibération. Et ce vendredi au petit matin, le passe sanitaire dans les hôpitaux a finalement été rétabli. Il ne sera pas exigé pour se rendre aux urgences mais bien pour tous les rendez-vous programmés.

La Fédération hospitalière de France (FHF) estime que l’application du passe sanitaire, qu’elle appelait de ses vœux, coûtera 60 millions d'euros par mois aux hôpitaux, puisque ces établissements devront recruter du personnel supplémentaire pour contrôler le passe. « Nous avons alerté le ministère sur ce point et avons demandé des garanties financières », précisait Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF à franceinfo. Pour l’heure, la Direction générale de la Santé ne leur a pas répondu.

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23 juillet 2021 à 11:35

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