Le candidat Macron porte un nouveau coup contre la famille

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Jeudi dernier, Emmanuel Macron déroulait son programme à Aubervilliers devant plus de deux cents journalistes. Pendant plus de quatre heures, le candidat à sa propre succession a alterné les airs paternellement rassurants et les évocations de guerre et de crises, ne cessant de rappeler au bon souvenir des citoyens l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête. Bilan des courses : voter pour lui apparaît comme la solution unique pour avoir une chance de s’en sortir alors que « le plus dur reste à venir ».

Inutile de préciser qu’Emmanuel Macron ne pouvait en rester là : il a tout de même un standing de père Noël à respecter. En quatre heures, il était tout bonnement impensable d’imaginer que toutes les œuvres de bienfaisance à venir puissent être évoquées. Le reste du programme sera donc étalé sur les trois semaines qui viennent, une dizaine de mesures devant encore être égrenées d’ici le premier tour de la présidentielle.

Premier cadeau annoncé ce lundi, les couples en union libre pourront - s’ils ont le bon goût de voter pour leur défenseur - faire une déclaration commune, cette démarche leur permettant de réduire le montant de leur impôt sur le revenu. Macron a beau être de la vieille école, marié comme à l’ancienne, il sait bien que la société évolue et qu’il est grand temps que les lois évoluent avec. C’est très beau, le mariage, mais on ne saurait reprocher aux gens d’avoir des horizons un peu plus larges, et surtout une vision de l’amour un peu plus poétique qu’une signature apposée en bas d’un contrat. Le PACS, c’était déjà une belle avancée, moins formaliste, plus moderne… mais il restait cette foutue signature, ce semblant d’engagement. Enfin, la solution a germé dans cet esprit fertile en idées de génie : et si on donnait un statut fiscal aux personnes qui n’ont pas même de statut social ? Ça sonne bien, c’est oxymorique… Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. La pêche aux voix vaut bien quelques petites entorses au bon sens. En résumé, les personnes qui déclareront vivre en concubinage bénéficieront d’une réduction de leurs impôts d’environ 12 %. Ça donne envie de s’inscrire, surtout si c’est sans engagement.

Les mauvais esprits murmureront que cette mesure pourrait bien occasionner une fraude massive, le principe même de l’union libre représentant une réalité proprement invérifiable. Certains commencent déjà à envisager les diverses possibilités pour bénéficier de cette réduction. « C’est parti pour trouver une union libre », trouve-t-on sur les réseaux sociaux, ou encore : « C'est moi ou c'est complètement con ? Je veux dire, n'importe quel célibataire va se déclarer en union libre avec un.e pote pour des raisons fiscales. » On ne peut pas penser à tout : nuire sans arrêt à la famille et proposer en plus des projets cohérents.

Après la déresponsabilisation du père, encouragée par la loi sur les pensions alimentaires mise en place le 1er mars dernier, c’est désormais un tir groupé contre la cellule familiale que souhaite instituer le gouvernement, donnant de multiples raisons aux citoyens de choisir une autre option que le mariage. Une institution bonne pour les cathos réfractaires, mais certainement pas assez évoluée pour les citoyens de la start-up nation.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Déjà, toutes les personnes vivant en colocation vont pouvoir se déclarer en union libre, même adresse, même appartement et vivant sous le même toit, personne n’ira voir qu’ils ne partagent pas la même chambre.
    Des cas comme ça, il y en a des milliers dans le pays et c’est autant de ristourne sur les impôts qu’ils pourront faire.
    Mieux, les concubines venant de pays exotiques pourront aussi se déclarer en union libre.

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