L'économie française va mal, très mal. Et aujourd’hui, le ressenti de la base est sans appel : il n’y a plus d’argent. Voilà ce qu’on entend partout dans les rues de nos villes, dans nos villages. Tous les acteurs qui sont sur le terrain, dont je suis, le constatent : nous n'avons jamais connu une situation aussi dégradée, avec en particulier un cruel manque de liquidités.

Commerçants, artisans, PME, agriculteurs et même professions libérales font face à la baisse continue du pouvoir d’achat des Français qui obère les chiffres d’affaires et complique la situation de tout le monde. Et les statistiques idéalisées, sur le chômage, la consommation, n’abusent plus personne, car la France d’en bas voit bien que ça va mal, il suffit de regarder le tiroir-caisse pour comprendre que les chiffres annoncés sont biaisés.

Normal, Macron a poursuivi la taxation du travail, de l'emploi, de l'embauche. Les entreprises n’embauchent plus et, quand elles le font, c’est en usant de CDD, en comprimant des salaires trop lourdement chargés. Les soi-disant allègements fiscaux ne sont que des trompe-l’œil, car on ne s’attaque jamais au cœur du problème : la dépense publique la plus lourde de l’OCDE, 57 % du PIB, que la fiscalité la plus lourde de l’OCDE ne parvient jamais à combler. À ce compte, la baisse de tel impôt, annoncée à grand renfort de communicants, cache forcément la hausse d’un autre, pratiquée en catimini : avec Macron, nous jouons au bonneteau fiscal, à qui perd gagne, mais in fine, c’est la France qui perd toujours. Mieux même, pour tenter de limiter les déficits publics qui s'accumulent, on multiplie les contrôles fiscaux, URSSAF et autres : pas aux amis du CAC 40, rassurez-vous, mais aux artisans, commerçants et PME. Résultat : toutes les forces vives, celles qui travaillent et embauchent sur le sol national, sont saignées à blanc. À ce régime, leurs trésoreries sont exsangues, et c’est la machine économique qui est grippée dans son ensemble.

Mais ce n’est pas tout. En plus de tout cela, il faut subir l'agitation permanente, les conflits sociaux interminables, les émeutes à répétition, l'insécurité au paroxysme, qui démoralisent les Français, dissuadent la consommation, les envies de sorties. Notre pays, qui semble pris de convulsions à répétition, inquiète à l’étranger : entre délinquance et agitation, de plus en plus de touristes choisissent d’autres destinations. Et le gouvernement n’est pas pour rien dans la chienlit qui saisit le pays. Prenez le cas de la réforme des retraites : proposer un tel projet au mois de décembre, en sachant que cela paralyserait la France avant les fêtes, empêcherait les gens de faire leur shopping, nuirait au commerce, c’est de l’amateurisme au plus haut degré.

En moins de trois ans, Macron a achevé de mettre à terre une économie déjà mal en point à son arrivée au pouvoir. Dans quel état serons-nous à la fin de son quinquennat ?

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11 décembre 2019 à 22:34

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