Rachètera ou rachètera pas ? La saga Twitter/Elon Musk n’a pas fini de nous surprendre, tant par les rebondissements des négociations économiques que par la personnalité du protagoniste.

Versant négociations, rappelons qu’Elon Musk avait, fin avril dernier, conclu une offre de rachat du géant oiseau bleu à 44 milliards de dollars. L’entreprise étant cotée en Bourse, cela correspondait à une action à 54,20 dollars. La valorisation d’Elon Musk s’appuyait sur les données internes fournies par Twitter à la SEC (U.S. Securities and Exchange Commission), l’autorité des marchés financiers. Celles-ci répertoriaient, notamment, moins de 5 % des comptes utilisateurs comme faux, ou robots (bots).

Pourquoi cette donnée est-elle importante ? En raison du modèle économique de l’entreprise dont dépendent, par exemple, ses contrats publicitaires. Lors d’une vidéoconférence donnée par le patron de Tesla et SpaceX à Miami, mi-mai, celui-ci expliquait que la proportion de faux comptes parmi l’ensemble des utilisateurs quotidiennement actifs fait immédiatement varier le nombre de publicités « vues » par des humains « réels ». Or, Twitter négocie ses contrats publicitaires sur la valorisation de marque et non au clic.

« Je pense que le véritable nombre de faux comptes est au moins quatre à cinq fois le chiffre annoncé. L’estimation basse serait donc de 20 %. » « J’ai l’honneur d’être le détenteur du tweet le plus aimé sur la plate-forme. Ce tweet a fait 4,8 millions de likes. Pourtant, Twitter dit que les utilisateurs uniques actifs journaliers s’élèvent à 217 millions. Le tweet le plus populaire de tous les temps n’aurait attiré que 2,2 % de la base d’utilisateurs ? Cela me semble vraiment bas. Quelque chose ne colle pas là-dedans. »

La société spécialisée SparkToro propose des outils d’audits pour mesurer les audiences de divers réseaux sociaux. Cette semaine, elle publiait un rapport relatif à Twitter, commenté par le magazine Newsweek. Ainsi, près de la moitié (49,3 %) des 22,3 millions abonnés du compte officiel du président Joe Biden (@POTUS) sur Twitter seraient des faux (ou inactifs ou robots). Bien que cela soit une tendance générale, loin des 5 % déclarés par la direction de Twitter, le magazine poursuit : « L'outil de SparkToro a également révélé que le compte de Biden avait plus de faux abonnés que la plupart. »

Quoi qu’il en soit, ces rebondissements aux yeux du grand public sont sans doute la raison de la chute de l’action de Twitter, actuellement à 36,80 dollars. Serait-ce là la stratégie de l’homme d’affaires pour renégocier la valorisation de Twitter ? Si une possibilité puisse être l’abandon du rachat, le New York Post avance, lui, que SpaceX continue de lever des fonds en sous-main pour le rachat du réseau social.

Côté personnalité, il est toujours plus diabolisé par les médias. C’est, par exemple, le cas du magazine Forbes, qui accumule les papiers à charge. Le journal reproche au libertarien de se détourner de la gauche qui l’a tant soutenu, notamment depuis qu'il a déplacé l’usine Tesla de Californie vers le Texas. L’État progressiste lui avait pourtant ouvert le plus grand marché des véhicules électriques des États-Unis. L’État « indomptable », classé très conservateur, a vraisemblablement charmé l’homme d’affaires (comme beaucoup d’entrepreneurs fortunés, ces derniers mois, du reste) : fiscalité très accommodante, politique sociale pro-famille, etc. Dernière attaque relayée par Forbes, des accusations d’« agressions sexuelles qui pourraient affecter son rachat de Twitter.

Ces mésaventures auront-elles (pour de bon) ouvert les yeux du milliardaire sur l’idéologie insidieuse de la gauche ? À son public de Miami, il avançait sans détour qu’« actuellement, Twitter a un biais d’extrême gauche. Vous savez, je me classerais comme modéré politiquement, ni républicain, ni démocrate. Juste pour être clair, je crois n’avoir jamais voté républicain de ma vie. Pourtant, c’est ce que je ferai aux prochaines élections. » Retournement politique répliqué sur Twitter.

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21 mai 2022 à 13:15

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20 commentaires

  1. je crois, chère Gaëlle, que « Retournement politique répliqué sur Twitter » n’est pas « approprié »… Il ne s’agit pas de « réplique », mais plutôt de confirmation, de (re)diffusion… Sauf erreur de ma part !
    notre langue est un outil d’être au monde infiniment précieux pour que nous la laissions devenir approximative, floue, bref peu compréhensible.
    BàV

  2. Musk est-t-il le… Must ?
    J’admire ceux qui osent « faire le ménage »…
    Il veut aller sur Mars ? Qu’il nous protège d’un Octobre noir !

  3. Souhaitons que Musk rachète rapidement Twitter de façon que la liberté d’expression reprenne de la vigueur.

    1. Et pour « pas cher » en plus de lancer une procédure judiciaire sur les dirigeants de Twitter pour avoir gonflé la valeur de leur « marchandise ». Et quand il aura gagné son procès, avec le pognon d’indemnité qu’il aura touché, s’attaquer à un autre Gaffam et recommencer, tant que.
      Fin du programme.

  4. E. Musk fait inévitablement penser au personnage de Hank Rearden du roman d’Ayn Rand, “Atlas Shrugged” (1957). Tardivement disponible en français sous le titre “La Grève” (aux Belles Lettres), c’est la deuxième oeuvre écrite la plus influente aux USA après la bible, où Rand développe sa pensée critique de la démocratie sociale interventionniste : que deviendrait le monde si ceux qui le font avancer, les « hommes de l’esprit », décidaient de se retirer ? (Comme les Français qui s’expatrient…)

  5. Tout le monde dénonce les fortunes des milliardaires américains, les patrons des fameux GAFAM qui achètent le monde en corrompant les dirigeants des états!
    Scandales et opposants y sont rapidement étouffés, et pourtant tout le monde adore de plus en plus le dieu Téléphone et ses réseaux sociaux…

  6. Les conservateurs sont amoureux de Musk, pourtant Musk est un libertarien et un libertarien c’est un individualiste radical, quasiment un anarchiste, qui n’a que faire des nations, des frontières et des familles. Un libertarien est nécessairement multiculturaliste et partisan d’un laissez-faire absolu en matière de mœurs; Elon Musk est même un très chaud partisan du transhumanisme ! Un libertarien est un libéral extrémiste, c’est à dire un partisan du changement permanent.

    1. Les libertariens sont favorables à un Etat minimal, mais défendent également le respect d’un minimum de lois qui préservent les libertés et que cet Etat doit faire respecter. Personnellement, je préfère ça au collectivisme dur que nous réserve Macron et les euromondialistes

    2. Vous préférez l’air socialo-dirigiste que nous respirons partout en France depuis des décennies ?

  7. Élon Musk met en pratique l’adage qui veut que l’on ait le droit de changer. Ce qu’il fait en passant de « démocrate » à républicain !!

    1. Les libertariens ont pendant longtemps été situés à la gauche du parti démocrate mais ils n’ont jamais réussi à imposer leurs idées quasiment anarchistes au Parti Démocrate. Depuis une vingtaine d’années, ils essaient de s’imposer au sein du Parti Républicain où ils réussissent plutôt mieux. Mais savez-vous qui sont les libertariens ? Ce sont des ultra du libéralisme, des individualistes radicaux qui rejettent en bloc les nations, les frontières, les familles, l’homogénéité culturelle…..

    1. En négociation, il n’y a pas d’amis. Que des gagnant gagnant. Mais lorsque le vendeur veut « niquer » son acheteur, alors l’acheteur a le droit de se transformer en loup (de Miami).

  8. Musk découvre que le wokisme n’a pas de limite et qu’il y a toujours plus offensé, plus extrémiste, plus mensongé.

  9. Musk semble être une personnalité difficile à cerner ;
    Cependant , intéressant de savoir que de nombreux comptes Twitter sont des faux ,dont celui de Biden …

    1. Musk est un libertarien, c’est à dire quasiment un anarchiste hostile aux nations, aux frontières, aux familles…..Un multicuturaliste et un partisan de la mondialisation généralisée. Il est aussi chaudement trans-humaniste; bref, il a tout pour plaire aux conservateurs !

  10. En attendant, depuis la menace de rachat de Twitter par E Musk, les comptes de Vrais intervenants sautent à qui mieux mieux, sont censurés (verrouillés pendant plusieurs jours) comme si les actuels dirigeants voulaient punir ceux qui expriment leurs opinions, idées, lesquelles ne transgressent pourtant aucunement nos lois. Twitter n’est pas un espace de liberté d’expression, des nouveaux inquisiteurs répriment notre liberté d’expression en faisant régulièrement des signalements abusifs.

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