La « République » : que ce mot-là à la bouche !

macron conflans

Ils n’ont que ce mot-là à la bouche : « République ». Le terroriste islamiste de Conflans-Saint-Honorine « a voulu abattre la République dans ses valeurs », déclarait, vendredi soir, le président de la République. « Celles et ceux qui tiennent la République et, à leurs côtés, magistrats, élus, enseignants… toutes et tous, nous ferons bloc », ajoutait-il. Samedi matin, le ministre de l’Éducation nationale ne pouvait que plagier le Président : « Ce professeur a été assassiné à cause de ce qu’il représentait : la République. »

Et avec le mot « république » vient, évidemment, celui de « citoyens ». Le terroriste a voulu abattre « la possibilité de faire de nos enfants d’où qu’ils viennent […] des citoyens libres », scandait Emmanuel Macron, toujours vendredi soir. Mercredi soir, pour conclure son interview durant laquelle il annonçait le couvre-feu, ce même Emmanuel Macron affirmait : « La raison d’espérer, je vais vous dire, nous sommes en train de réapprendre à être pleinement une nation […] Nous sommes une nation de citoyens solidaires. »

Pas une seule fois les mots « France » et « Français ». Comme si ces mots devenaient tabous. Et c’est là que le « Ils ne passeront pas », lancé par Emmanuel Macron, faisant un étrange écho au « On les aura » du général Pétain à Verdun en 1916, justement, ne passe pas. Ne peut pas passer. D’autant, fait-on remarquer, qu’ils sont déjà passés. Comme si on avait renoncé. « Faire des petits Français », vous n’y pensez pas, c’est trop difficile. Cela va demander trop de sacrifices à « celles et ceux » qui ne sont pas nés ici et, souvent, malheureusement, à beaucoup de ceux qui sont nés ici. Alors contentons-nous d’essayer – ce qui est loin d’être gagné ! – de fabriquer des citoyens. Des citoyens attachés aux « valeurs de la République » que l’on peine, du reste, à définir clairement.

Le Président prétend que l’assassin islamiste voulait abattre la République. Il en sait quoi ? Mais puisqu’il est si affirmatif, alors le « simple citoyen » que nous sommes, le « Français moyen », comme on ne dit déjà plus aujourd’hui, a tout autant le droit qu’Emmanuel Macron d’émettre sa petite hypothèse à lui : ce terroriste a assassiné un professeur par détestation de la France. La France, le pays des Francs, c’est-à-dire des hommes libres. Tout simplement. Du reste, Emmanuel Macron se rend-il compte de l’ineptie de ses propos, que l’on mettra sur le compte de l’émotion, lorsqu’il affirme que l’école est là pour faire de nos enfants des « citoyens libres » ? Est-ce à dire que l’on peut désormais imaginer une citoyenneté en dehors de la liberté ? Il est vrai que…

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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