La politique étrangère de Macron tourne au fiasco

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2019 se fait proche, le paysage politique français, européen et mondial apparaît profondément transformé. On se souvient d'une des bourdes présidentielles françaises qui avait, en mai 2018, rejeté Borloo et son usine à gaz sur les banlieues en disant qu'une politique dans ce domaine ne pouvait être conçue par des "mâles blancs". C'est ainsi que "Jupiter", pas encore tombé de l'Olympe, se définissait, dans une soumission assumée à la mélasse intellectuelle, communautariste et racialiste qui sert de mode politiquement correcte à la caste qui règne dans notre pays. Il semblait ravi de dire combien il était branché sur les rumeurs du microcosme. Il est, maintenant, tellement débranché qu'il n'ose plus trop parler. Les mâles blancs continuent de dominer le monde et il sait que ses déconvenues intérieures ne lui permettent plus de faire partie du club.

Dans ce club, il y a Trump, jadis toisé par le seigneur de l'Élysée, vilipendé par tous nos médias et qui poursuit sa balade éléphantesque dans le magasin de porcelaine démocrate. Les commentaires se font moins méprisants : il n'a pas perdu les élections de mi-mandat et se livre à un duel avec l'État profond des États-Unis dans un mélange de brutalité et de finesse qui surprend sans cesse. Son dernier coup double a consisté à annoncer le retrait de Syrie des troupes américaines et à rendre visite, pour le réveillon de Noël, aux soldats présents en Irak, en affirmant qu'ils demeuraient assez proches de la Syrie pour intervenir en cas de besoin. Cela place un coin américain dans le triangle d'Astana. Vladimir Poutine s'est réjoui, mais pas trop, pour ne pas provoquer le clan antirusse de Washington. Recep Tayyip Erdoğan en a rayonné au point de mettre la France en garde si elle persistait dans son soutien aux Kurdes. Téhéran, qui est toujours considéré comme l'ennemi principal, sait désormais que l'armée américaine reste sur le chemin qui va jusqu'au Hezbollah libanais. Protéger Israël d'un côté, tirer l'Arabie saoudite des deux fossés où elle s'est embourbée, la guerre au Yémen et l'assassinat de Khashoggi ne sont sans doute pas des motifs étrangers à ces décisions.

Notre jeune "génie" national, dont les retraités sont la cible privilégiée, est paradoxalement condamné à une sorte de retraite à l'Élysée. Les grandes leçons données à la Terre avec, en contrepoint, de l'arrogance et un couplet de repentance nationale, sont autant d'avancées hasardeuses achevées en débâcles ridicules. Sa déclaration de guerre aux "nationalistes", autrement dit à la Hongrie, à la Pologne et à la Ligue de Salvini, et son intention de la mener en généralissime avec Angela Merkel à ses côtés lui reviennent en boomerang. Le ministre de l'Intérieur italien se moque ouvertement de lui. Mme Merkel, très affaiblie, est sur le départ. Les gilets jaunes, cet abcès populiste qu'il n'avait pas prévu, minent son image et sa position aux yeux du monde, et ce symbole de résistance populaire se répand aujourd'hui dans plusieurs pays européens.

La signature du pacte de Marrakech "pour des migrations sûres, ordonnées et régulières" a été un signal très net de l'échec de la politique internationale de notre pays. La majorité des membres de l'ONU a voté ce texte. Elle est constituée des pays d'origine qui n'y voient que des avantages, des États qui, n'étant guère concernés par l'immigration, et se souciant peu des règles du droit international, continueront à faire ce qu'ils veulent, et de quelques pays "d'accueil" gouvernés par des mondialistes impénitents, comme Macron ou Trudeau. Beaucoup d'autres, et non des moindres, ont vu le danger d'un engagement politiquement non contraignant, mais qui pourrait le devenir par le biais du droit et des juges. La coalition belge a explosé. De nombreux pays européens se sont retirés sous la pression des "nationalistes" qui ont acquis de plus en plus d'importance. Les États-Unis et l'Australie n'ont pas signé. La France l'a fait dans la discrétion, dans cette "humilité vicieuse" qui caractérise les gouvernements qui ont perdu de leur légitimité aux yeux de leur peuple. Lorsqu'on perd à la fois ses alliés et la confiance de sa population, s'obstiner à conduire une politique qui présente un risque pour la souveraineté et l'identité d'une nation ne relève-t-il pas de la trahison ?

Christian Vanneste
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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