La dissolution de Barakacity : un premier pas, mais pour aller où ?
Ça y est, l’ONG islamique Barakacity a été dissoute, par décret pris en Conseil des ministres, mercredi 28 octobre. Dans le collimateur de Gérald Darmanin depuis la décapitation de Samuel Paty, l’ONG, peut-on lire dans le décret, est dissoute en vertu du Code de la sécurité intérieure comme faisant partie d’associations ou de groupements de fait « qui se livrent, sur le territoire français ou à partir de ce territoire, à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger ». À lire le texte complet du décret, c’est plus à la nébuleuse islamiste radicale de Barakacity et à son président Idriss Sihamedi, fiché S, que s’attaque le ministre de l’Intérieur.
Mais qu’est-ce que Barakacity ? Créée en 2010, cette ONG qui revendique ses racines musulmanes intervient dans vingt-six pays, apportant un soutien financier considérable au Togo, aux Rohingyas de Birmanie, aux rebelles syriens, aux Palestiniens… À titre d’exemple, l’appel aux dons du ramadan 2013 en faveur de la campagne « L’eau, c’est la vie », « première campagne de communication humanitaire majeure de Barakacity », recueille un million d’euros… en une semaine. Toujours selon le site officiel, 2015 est l’année charnière où l’ONG manifeste la « volonté d’être active dans le domaine des droits de l’homme. Les élections en Birmanie fin 2015, les crises en Centrafrique sont autant de terrains où nous devons avoir une réponse diplomatique et politique forte. » Ils ne se cachent pas une seconde de vouloir agir comme un lobby et proposer une contre-société, d’opérer dans des pays où le système politique et l’appareil d’État sont déliquescents, voire inexistants, à coups de millions d’euros dont on ne sait pas trop d’où ils viennent.
Enfin, parfois si, on le sait : on a retrouvé la trace de dons faits à l’association par Larossi Abballa, le tueur des policiers de Magnanville, ou encore Samy Amimour, cet ancien chauffeur de la RATP parti rejoindre les rangs de l’État islamique en 2013 avant de revenir participer à la tuerie du Bataclan. Car, bien sûr, l’ONG intervient en Île-de-France, elle est d’ailleurs basée à Courcouronne, et entend, depuis sa création, développer « le social de proximité ». Comme par exemple quand, au plus fort de la crise sanitaire du printemps dernier, l’ONG a fourni, selon Le Parisien, des tonnes de matériel médical à une vingtaine d’hôpitaux de l’Essonne… palliant, comme pour les pays du tiers monde où elle intervient, les dramatiques carences de l’État français.
Le président de Barakacity, Idriss Sihamedi, l’homme qui refuse de serrer la main aux femmes, a bien compris les faiblesses de l’État français, dont le totem républicain brandi par les matamores du XXIe siècle n’est que le cache-misère d’un progressisme à bout de souffle et d’une modernité en faillite. Paralysé par un humanisme dévoyé qui s’est muté en idéologie – l’antiracisme et ses avatars –, l’État français laisse prospérer en son sein le monstre qui le dévore. Fort de ces faiblesses, Idriss Sihamedi, soutenu depuis des années par le CCIF, a beau jeu de dénoncer, à longueur de tweets - il a 40.000 abonnés sur Twitter -, la prétendue islamophobie de Darmanin.
Accusation d’islamophobie qui ne résiste pas une seconde à l’épreuve des faits : lorsqu’il était maire LR de Tourcoing, le jeune édile « a défendu la rénovation de notre quartier qui est majoritairement musulman. C’est lui qui a signé le permis de construire de la mosquée. Il nous a accompagnés », explique, au Figaro, Karim Leclercq, président de l’association musulmane du quartier de la Bourgogne, à Tourcoing. Le journaliste Jean-Marie Guénois, auteur de l’article, poursuit : « Signe des temps, cette mosquée jouxte l’église moderne Saint-Thomas où il n’y a plus qu’une messe par mois », tandis que Karim Leclercq poursuit : « Nous allons passer de 150 m2 de l’actuelle mosquée à 600 m2 pour la salle de prière. Le vendredi, il nous faut accueillir environ 650 personnes. La nouvelle mosquée va embellir le quartier. La mosquée, c’est notre âme ! »
Pas sûr que le ministre de l’Intérieur soit conscient que ce qui se joue n’est pas le séparatisme de la communauté musulmane radicale vis-à-vis de la République : l’affrontement à venir a les dimensions gigantesques d’un combat de civilisation.
En attendant, Idriss Sihamedi a demandé l’asile politique, pour son association et lui, à la Turquie d’Erdoğan.
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