JO de Tokyo : étrangers interdits de séjour et journalistes sous surveillance policière…

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Dans la tourmente planétaire du Covid, on les avait presque oubliés, ces Jeux olympiques millésime 2021 censés se tenir à Tokyo dans moins d’une quarantaine de jours. Comme on l’imagine, le public venant de l’étranger – c’est-à-dire à peu près le reste de la planète – n’y est pas le bienvenu. Ils pourront toujours regarder l’événement à la télévision.

Pourtant, même en restant là-bas dans l’entre-soi sanitaire, il y aura malgré tout quelque cent mille personnes à accueillir : sportifs, entraîneurs, sponsors et… journalistes. Et le gouvernement japonais de prévenir que tout ce joli petit monde se retrouvera illico sous haute surveillance. Ainsi, interdiction d’aller au restaurant, de faire du shopping et même de prendre les transports en commun ; sauf pour certains élus susceptibles de faire exception, à condition toutefois de présenter à l’avance leur feuille de route aux autorités compétentes.

Bref, tout cela s’annonce joyeux. Pour les journalistes plus haut évoqués, il devrait néanmoins y avoir une tolérance, nous dit-on. Sauf qu’il devrait leur être demandé de toujours garder leurs téléphones allumés afin de continuer à être en permanence localisés, grâce à cette merveilleuse invention qu’est le GPS, garant évident de nos libertés individuelles.

Du coup, nous affirme France info : « Laisser le téléphone à l’hôtel peut suffire à fausser les données de localisation. » Mieux, ou pire, c’est au choix : « Cela pourrait être plus inquiétant pour les étrangers vivant au Japon, qui risquent d’être regardés sévèrement partout où ils iront. » De cette information, on peut tirer au moins deux conclusions.

La première revient à Alain de Benoist qui écrivait, en ces colonnes, à propos d’immigration, passagère comme moins temporaire : « En Asie, la notion d’assimilation est inconnue, pour la simple raison que la citoyenneté se confond avec l’appartenance ethnique. Pour les deux milliards d’individus qui vivent dans le nord et le nord-est de l’Asie, en particulier dans la zone d’influence confucéenne, on naît citoyen, on ne le devient pas. C’est la raison pour laquelle la Chine et le Japon refusent de faire appel à l’immigration et ne naturalisent qu’au compte-gouttes (les très rares Européens qui ont obtenu la nationalité japonaise ou chinoise ne seront, de toute façon, jamais considérés comme des Japonais ou des Chinois). » Autant dire qu’en France, nous en sommes loin et qu’il y aurait peut-être là matière à réflexion, confucéenne ou non.

La seconde est qu’on voit mal comment nous pourrions nous scandaliser de telles mesures de flicage informatique, au Japon imposées, mais librement consenties en nos contrées ; là où tout un chacun accepte que ses données les plus personnelles puissent être soigneusement enregistrées à la première balade sur Internet avant revente à des sites marchands.

Là, surtout, où une masse apeurée accepte de vivre sous vidéosurveillance permanente, pour cause d’insécurité galopante, alors qu’il serait sûrement plus simple d’exiger de la Justice qu’elle permette à la police de faire le travail pour lequel elle est payée : arrêter les voyous.

Ce, d’autant plus qu’on n’a jamais vu une caméra se détacher de son pylône pour descendre arrêter les malfrats en question.

En attendant, il sera plus simple de regarder le Tour de France.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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