Jeune Garde : soulagement des militants de droite après l’annonce de Retailleau

Traînant derrière lui une réputation sulfureuse, le groupuscule d'extrême gauche pourrait n'être bientôt qu'un souvenir.
Capture d'écran X
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Qui sème le vent récolte la tempête. À propos de la Jeune Garde, on pourrait dire : qui sème la terreur récolte la dissolution. Le groupe antifa, qui s’était hissé jusqu’à l’Assemblée nationale par l'intermédiaire du député NFP de Vaucluse triple fiché S Raphaël Arnault (Archenaud), est désormais visé par une procédure de dissolution que le ministre de l’Intérieur a annoncée ce mardi 29 avril. Pour les collectifs militants de droite, l’annonce a été reçue comme une victoire... et un « réel soulagement ».

Pour Raphaël Arnault, il faut dissoudre le RN

Une annonce qui a fait réagir, sur X, Raphaël Arnault : « Retailleau souhaite dissoudre la Jeune Garde pour une prétendue violence ? Pourquoi le RN n’est-il dans ce cas toujours pas dissous ? C’est le seul parti à être lié à au moins trois affaires de terrorisme/attentat, le seul qui contient des députés condamnés pour violences à l’arme à feu. »

« Une grande avancée », pour la droite militante

À droite, ce n'est pas le même son de cloche. « Nous sommes ravis de cette nouvelle qu’on attendait depuis longtemps. » Chez les étudiants de l’UNI, on salue la décision de Bruno Retailleau et, surtout, la pression exercée par les élus du Rassemblement national qui ont demandé expressément la dissolution du groupe antifa né en 2018 à Lyon et qui traîne, depuis, une réputation d’agitateur violent et agressif. Bien que les antifas de la Jeune Garde n’aient fait l’objet d’aucune condamnation dans les affaires d’agressions dénoncées par l’UNI, les militants du collectif de droite n’en gardent pas moins une image amère.

Auprès de Boulevard Voltaire, Yvenn Le Coz, son porte-parole, revient sur leurs déboires avec la Jeune Garde : intimidations, menaces, fichage, jusqu’à des poursuites au couteau au sein de l’université de Strasbourg... « On sait très bien que si on les rencontre sur le terrain, ce ne sera pas qu’une confrontation idéologique », continue-t-il. Parce que la Jeune Garde est là pour en découdre avec les « fascistes », c’est-à-dire toux ceux qui ne partagent pas ses idées.

Du côté de Némésis, les militantes peuvent souffler aussi. « C’est un groupe qui s’est montré extrêmement violent lors de manifestations », nous raconte Alice Cordier, présidente du groupe féministe identitaire, qui avoue que pour elle et ses militantes, « ça a toujours été une crainte, avant chaque action », de les croiser. La première fois qu’elles ont eu affaire au groupe « qui s’organise en milice », les militants avaient lancé sur les jeunes femmes des tessons de bouteille. Plus tard, lors d’un rassemblement en hommage à Dominique Bernard, c’est une menace de mort, avait rapporté Alice Cordier, que le porte-parole de la Jeune Garde, pas encore élu à l’époque, aurait proférée à l’encontre de la présidente de Némésis, sans en être inquiété par la Justice.

La fin d’une « institutionnalisation »

Pour la jeune femme, l’engagement de cette dissolution « est une reconnaissance de leur agressivité » et de leur impunité qui, selon elle, s’est renforcée par « l’institutionnalisation » de la Jeune Garde assumée par certains partis politiques comme LFI, le NPA ou le mouvement politique trotskiste Révolution permanente.

Un constat que partage Yvenn Le Coz, qui estime avoir vu les militants de la Jeune Garde se « décomplexer » à la suite de l’élection, en 2024, de Raphaël Arnault comme député de la première circonscription de Vaucluse (Avignon, Le Pontet et Morières-lès-Avignon). Pour le porte-parole de l’UNI, qui a fourni des éléments au ministère de l’Intérieur pour compléter le dossier de la procédure contradictoire nécessaire à toute dissolution, il est désormais nécessaire « d’aller plus loin ». Après les actions gouvernementales, il appelle la Justice à « sanctionner et mettre hors état de nuire » les militants impliqués dans des agressions et des actions violentes. Si la Jeune Garde peut encore émettre un recours dans les quinze jours suivant le contradictoire, tous les regards sont désormais tournés vers la Justice, sur laquelle les collectifs de droite fondent de grands espoirs. En attendant, cette annonce reste une victoire qu’ils célèbrent.

Vos commentaires

82 commentaires

  1. Il faut appeler chat un chat la jeune garde c’est des fascistes de la pire espèce déguisés en militant de gauche.Il est temps d’interdire la graine de terroristes

  2. La jeune garde n’est que le descendant, un siècle après, des Jeunesses hitlériennes. Même idéologie, mêmes méthodes.

  3. Ne nous réjouissons pas trop vite, quand ce sont des mouvements violents d’extrême gauche, c’est toujours plus difficile que de dissoudre des mouvements de droite pacifiques.

  4. Supprimer les groupuscules nocifs d’extrême gauche comme d’extrême droite va dans le bon sens.
    On se souvient notamment de la dissolution du GUD, mouvement néo-nazi.
    Malheureusement, cela n’empêche pas les idées de se propager …

  5. on dissout la jeune garde mais on ne dissout pas ses militants. Donc le problème reste entier et ils se reconstitueront sous un autre nom. Comme d’habitude Retailleau nous fait de la com…

  6. « Fonder de grands espoirs sur la justice… », ou quand la naïveté confine au crétinisme…

  7. Si cela va jusqu’au bout, c’est bien, mais cela empêchera-t-il les attaques de ces nervis terroristes? Il faudrait des condamnations fermes …

    • Hélas il y a de grandes chances qu’un tout puissant tribunal de la république s’y oppose ,vous avez raison.

  8. Puisse la Justice se montrer digne des attentes du pays, et que le procédure de dissolution soit couronnée de succès !!!

  9. J’admire ceux qui ci-dessous y croient encore ! Pour ma part je suis fatigué de ces annonces sans suite !

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