Jean-Marie Le Pen : « Il y a là les prémices d’actions de guerre civile »

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Jean-Marie Le Pen donne à Boulevard Voltaire son analyse de l'actualité.

Le gouvernement réfléchirait à mettre en place un couvre-feu à Paris et dans certaines villes pour lutter contre l’épidémie. On n'avait plus entendu ce mot depuis très longtemps.

Ce mot me rappelle quelque chose. Quand j’étais adolescent, c’était un rite de guerre. Je ne crois pas beaucoup en son efficacité. Cela évitera aux clochards de se balader la nuit.

Avez-vous peur du Covid-19 ?

Je n’ai pas peur, mais je me méfie tout de même et je fais attention aussi bien pour moi que pour les autres.

Vous parliez du couvre-feu comme un terme qui renvoie à la guerre. Est-on en guerre ? À quoi assignez-vous cette incapacité à agir ?

Je crois qu’il ne faut pas laisser s’établir cette espèce de laxisme social qui consiste à permettre à des jeunes voyous de faire la loi dans la rue, à prendre des armes de policiers, à leur tirer dessus sans qu’il leur arrive rien. Je pense que les policiers ont ce qu’il faut pour riposter. S’ils sont l’objet d’attaque, et en particulier avec les armes à feu, qu’ils utilisent eux-mêmes leurs propres armes à feu pour se défendre et défendre l’ordre public.

Le commissariat a été attaqué à coups de mortier. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a déclaré qu’il ferait interdire à la vente de tels engins. Est-ce une solution ?

Il peut aussi obliger les policiers à manger du chewing-gum. Ce n’est pas à la mesure des événements. Il est bien évident qu’il y a là les prémices d’action de guerre civile. Au lieu d’avoir des fusées, ils tireront avec des kalachnikov. Il faudra s’y préparer pour l’empêcher.

Emmanuel Macron a proposé un projet de loi pour lutter contre le séparatisme. C’est un sujet que vous connaissez bien. Lorsque Gérard Collomb était ministre de l’Intérieur, il avait déclaré que nous vivions côte à côte et qu’un jour, nous vivrions face à face. Ce projet de la loi contre le séparatisme répond-il à l’urgence ?

Le mot est très mal choisi. Pour l’instant, à ma connaissance, il n’y a pas de menée séparatiste. Il n’y a aucun département et aucun canton qui s’est déclaré séparé de la République. Disons la vérité. Il y a là des actions de violences révolutionnaires et rebelles, mais pas du tout de séparatisme.

Pour autant, certains quartiers ne sont plus dans le giron de la République, et cela, depuis de nombreuses années.

Ils ne sont plus dans le giron de la République, mais ils ne sont pas séparés de la République. Elle n’a pas cessé ses responsabilités. On peut lui reprocher de ne pas être à la hauteur des responsabilités qui sont les siennes.

L’emploi du mot « séparatisme » acte quelque chose qui n’existe pas.

On n’en est pas là, mais on y va. Par conséquent, il faudrait réagir avant qu’il ne soit trop tard.

Vous avez réagi à la libération de la dernière otage française au Mali, Sophie Pétronin, qui a été libérée à 75 ans. Elle est revenue convertie à l’islam, voilée et se faisant appeler Mariam. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Je n’ai aucune estime pour cet épisode de cette histoire. Le gouvernement s’est conduit d’une manière infantile. Le prix payé est très au-dessus de ce que valait cette dame.

Aurait-il fallu la laisser aux mains de ses ravisseurs ?

C’est une musulmane et elle semblait s’accommoder de telle sorte que je me demande si le maintien de l’otage n’était pas un peu combiné…

L’épidémie de Covid-19 brouille un peu les cartes de l’avenir, notamment de l’avenir politique. On ne sait toujours pas si les élections régionales ou départementales auront lieu. Avez-vous quelques pronostics à nous donner sur la tenue de ces régionales ? Quels seraient vos souhaits en termes de gagnants et de perdants ?

Pour l’instant, je ne me pose pas de questions. On ne sait même pas si ces élections auront lieu. L’aggravation évidente de l’épidémie peut rendre l’épisode invraisemblable. Par conséquent, en temps utile, je donnerai mon point de vue sur la question.

De nombreuses voix s’élèvent. Certains se demandent même si Emmanuel Macron va finir son mandat. Aujourd’hui se pose la question de sa réélection. Pensez-vous qu’Emmanuel Macron peut se maintenir politiquement ? N’est-il pas encore mort ?

Il n’est pas mort. En politique, on meurt difficilement. Je crois que M. Macron est au premier rang de toutes les opérations. Il s’y plaît comme un pédagogue et un professeur, il ne semble pas avoir la poigne nécessaire pour réaliser les possibilités de défense qui sont nécessaires.

Le Général Pierre de Villiers sort un nouvel ouvrage. Il a été très, très amoché par Éric Zemmour, qui a ouvertement critiqué l’option qu’il représenterait en vue des prochaines présidentielles. Voyez-vous en lui un chef d’État ?

Pour l’instant, il n’a percé que dans les colonnes du Figaro. Je n’ai pas d’estime particulière. C’est un général cinq étoiles. Par conséquent, je me dis que pour arriver à ce niveau, il a tout de même dû faire quelques concessions à l’établissement.

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Jean-Marie Le Pen
Homme politique - Fondateur du Front National

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