Il vole un vélo et est condamné pour… délit contre la planète !

vélo

La Justice belge ne plaisante pas avec les voleurs de pommes ou, dans le même genre, avec les voleurs de bicyclette. C’est ainsi qu’un quadragénaire, interpellé l’automne dernier en flagrant délit de vol de vélo dans l’agglomération bruxelloise, vient de se voir condamner à trois ans de prison ferme ! Une affaire rapportée par La Voix du Nord. « Gottferdom, ça est kamême un peu salé, une fois ! » entend-on dans les estaminets devant les gueuses à faux col.

Cette sévérité s’expliquerait-elle par le fait que l’individu a depuis longtemps son rond de serviette à la prison de Saint-Gilles, puisqu’il en est, là, à sa 18e condamnation, faisant suite à 44 interpellations, et que depuis 1995, il a déjà passé plus de 12 ans en prison ?

Que nenni, puisque le juge a estimé dans ses attendus qu’il convenait « de sanctionner sévèrement le prévenu qui commet des délits dont la gravité est importante pour la planète, dès lors que la victime dépossédée de son vélo n’a pas d’autres options que d’utiliser des moyens de transport beaucoup plus polluants et contribuant dès lors au réchauffement climatique et tout cela pour permettre au prévenu de s’acheter des stupéfiants ».

Produits certes prohibés, mais peut-être moins stupéfiants que cette décision de justice. La planète s’est donc portée partie civile ? Elle a allégué un dommage en lien direct et certain avec le vol ? Elle n’a pas demandé des dommages et intérêts, par hasard ? Peut-être, aussi, une cellule de soutien psychologique ?

Ne nous moquons pas trop vite des Belges et de leurs magistrats. Les nôtres ne sont pas exempts de décisions aux effets imprévisibles à long terme, comme le « principe de fraternité », désormais admis par notre Conseil constitutionnel, et qui permet d’absoudre les actes des militants immigrationnistes lorsqu’ils « sont réalisés dans un but humanitaire ». Mais bien, en réalité, idéologique.

Quant à l’étude par notre Conseil constitutionnel des atteintes au principe de liberté en France - à commencer par celle d’expression, voire d’opinion -, elle semble remise à une date ultérieure.

Des deux côtés du Quiévrain, il suffit aux juges d’un peu de courage pour être indépendants du pouvoir ; il leur en faut beaucoup plus pour s’affranchir des modes du temps, au premier rang desquelles,aujourd’hui, le réchauffisme.

L’affaire pourrait toutefois inspirer tous ceux qui, chez nous, ont dû « emprunter des moyens de transport plus polluants » pendant les grèves de la SNCF et de la RATP.

Imaginez la scène en correctionnelle : « Affaire suivante, la Planète c/CGT, UNSA, SUD Rail et consorts, la parole est à l’accusation »… On s’amuserait bien !

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

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