C’est tout le problème, avec ces gens qui vivent dans leurs palais et ne circulent qu’en carrosse de luxe, des gens qui ne descendent de voiture que pour fouler des tapis rouges : ils lévitent à hauteur des nuages parfumés quand les autres ont les pieds dans la m…

Madame Hidalgo, dont nul ne doute aujourd’hui qu’elle ait des démangeaisons présidentielles, est un maire plein d’ambition. Elle rêve d’une capitale toute verte où les monuments s’épanouiraient dans la forêt, le toit de l’opéra surgissant de la canopée comme les cheminées de Chambord… Déjà, la rue de Rivoli est hérissée de potelets jaunes, préfiguration sans doute des champs de boutons d’or qui, bientôt, remplaceront la chaussée…

Tout à ses rêves de petites maisons dans la prairie, Anne Hidalgo a donc lancé, le 9 mars, une grande consultation/débat auprès des Parisiens. Le thème : « Une nouvelle esthétique pour Paris ».

Question réponse, « la maire socialiste de la capitale est servie », écrit Le Monde, qui la soutient. Et si « moins de 1.550 habitants ont pour l’heure participé à la consultation officielle », la discussion fait rage sur Twitter depuis vendredi 2 avril : « Des milliers de messages ont été échangés en quelques jours, critiquant pour la plupart un supposé "saccage" de Paris par la municipalité. »

C’est fou comme les gens sont méchants…

Car cette fois, ils sont des milliers à poster photos et commentaires sur Twitter sous le hashtag #Saccageparis. Et quoi qu’en dise la mairie de Paris, qui crie à la « campagne de dénigrement », il suffit souvent de descendre en bas de chez soi pour photographier des tas d’ordures. Nous nous en sommes souvent fait l’écho ici : ces dernières années, bien des quartiers de Paris se sont transformés en décharges à ciel ouvert et la « végétalisation » y a grandement contribué. En effet, depuis qu’on ne désherbe plus au pied des arbres et qu’on a prétendu transformer les trottoirs en jardins collectifs, des tonnes de papiers, canettes et déjections de tous ordres sont venues s’empiler dans des herbes folles où courent maintenant tous les rats de la ville. À cela ont contribué aussi tous les campements sauvages des milliers de clandestins qui errent de tente en pas de porte, traînant avec eux la vermine.

« Avec plus de 20.000 tweets recensés samedi, il [le hashtag #saccageparis] est même devenu l’une des tendances du réseau social du week-end. Détritus dans les caniveaux ou dans le bassin de la Villette, chaussées défoncées, graffitis, mobiliers urbains dégradés ou encore quartiers dénaturés, ont ainsi été dénoncés, souvent photos à l’appui, par des milliers de Twittos », rapporte Ouest-France. Et, bien sûr, les politiques s’y sont eux aussi engouffrés. De Rachida Dati dénonçant – à juste titre – des « images accablantes » derrière lesquelles « il y a l'insécurité, la ghettoïsation, le déclin social et économique de Paris » jusqu’à Marine Le Pen déclarant que « la dégradation de notre si belle capitale par l'équipe Hidalgo est une souffrance nationale », l’opposition à la « gestion bobo-crado » donne de la voix.

Des élus réclamant maintenant « un grand plan de salubrité » et un « Conseil de Paris dédié à la propreté », l’équipe municipale se voit contrainte de réagir. Après avoir nié ce qui saute aux yeux de tous et dénoncé une campagne calomnieuse, les proches d’Anne Hidalgo ont finalement admis un léger problème… C’est la faute au Covid, dit la mairie : « Les effectifs des agents de la propreté sont actuellement réduits de 10 % en raison de la propagation du virus Covid-19 (cas contact ou agents porteurs). »

On rappellera à ces gens-là la polémique du printemps 2019 sur la prolifération des rats et la « brigade citoyenne de dératisation » créée par des habitants excédés, ce qui à l’époque « amusait » (sic) le nouvel adjoint Paul Simondon, en charge de la propreté…

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06 avril 2021 à 13:35

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