« Hello everybody », parlez-vous « gender » ?

On croyait que le politiquement correct au niveau du vocabulaire était réservé aux politiques, médias et autres circulaires de l’Éducation nationale. Voilà qu’il investit le champ du sociétal, comme en témoignent en Australie les instructions que la compagnie aérienne Qantas vient d’adresser à son personnel pour qu’il cesse d'employer un "langage inapproprié au genre" avec les passagers. Le but avoué est de ne pas heurter les mouvements féministes et lesbiens, gay, bi et autres genres. Le journal The Telegraph détaille la liste des expressions jugées "potentiellement offensantes" comme toute référence aux "maris" et à leur "femme". Ou encore au "papa" et à la "maman", qu’il conviendra de remplacer par les termes de "partenaire", "conjoint" et "parents". Le document indique encore qu’il vaut mieux éviter, au contact du public, des termes comme "love", "honey" ou "darling", ou encore celui de "chairman" en raison de sa connotation masculine….

Ces directives de la compagnie australienne rappellent celles mises en place par le métro de Londres qui n’ouvre plus ses annonces par un "Ladies and Gentlemen" – jugé trop peu inclusif - mais par un "Hello everybody!"

Idem aux Pays-Bas, où les passagers des chemins de fer néerlandais sont accueillis depuis le début de l’année par un "Chers voyageurs", neutre sexuellement, en remplacement de "Mesdames et Messieurs". Les textes des annonces ont été adaptés pour supprimer toute référence au genre.

Idem, encore, au Canada où les employés des services publics ont reçu comme directive de ne plus appeler leurs compatriotes "Madame" ni "Monsieur" mais de "demander sa préférence à l'interlocuteur avant de l'appeler “madame” ou “monsieur”". Ou, pour aller plus vite, de l'appeler par "son nom et prénom", révèlent nos confrères de Radio-Canada. Dans le même registre de "langage neutre", le mot "parent" se substituera à celui de "père" ou "mère".

La ville de Paris n’est pas en reste : dans les formulaires de l'état civil, il n'y aura bientôt plus de cases "père" ni "mère", remplacées par un "parent 1" et un "parent 2". À l’initiative d’une élue de La France insoumise, le Conseil de Paris a adopté à l'unanimité des conseillers présents cette modification sans que l’opposition ne s’en émeuve outre mesure. Question : qui du père ou de la mère aura le privilège d'être le parent numéro un ? À tour de rôle ou à pile ou face ?

José Meidinger
José Meidinger
Journaliste - Ancien grand reporter à France 3 Alsace, il passe son temps entre l’Alsace et la Grèce.

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