Le grand bal des hypocrites ne fait que commencer

Les « Occidentaux », cette petite caste de plus en plus étriquée et recroquevillée sur elle-même, qui se définit en quelques mots : politico-médiatique, libérale-libertaire - les « Orientaux », eux, n’ont pas nos états d’âme de libéraux pervertis : l’Extrême-Orient nous a dévorés économiquement, le Moyen-Orient pourrait nous dévorer spirituellement -, les « Occidentaux », donc, viennent de prendre en quelques jours deux tartes à la crème en pleine figure. Difficile, quand on est entarté, de garder sa bonne figure bien-pensante et moralisante.

Le libéralisme libertaire, pour une fois, se prend les pieds dans le tapis car ces deux tartes nous plongent dans d’infinies contradictions.

Avec l’affaire Weinstein, d’abord. Le beau monde des médias et du spectacle (pourquoi ne trouve-t-on pratiquement que Gala ou Elle dans les salles d’attente des médecins ou des dentistes ?) pousse des cris d’orfraie et une forme d’hystérie collective s’empare des réseaux dits « sociaux » (curieuse dénomination, car on peut vérifier au quotidien que ces outils à l’efficacité diabolique ont de plus en plus la capacité à disloquer les sociétés). Dans cette affaire, de qui se moque-t-on ?

On nous dit que les hommes ne respectent pas les femmes. Bon. Rien de nouveau. Mais est-ce que les femmes respectent les hommes ? Et est-ce que les unes et les autres se respectent ? Et est-ce que l’humanité est respectable dans ce monde « occidental » où la violence et le sexe saturent nos écrans ad nauseam et où, de plus en plus tôt, on apprend à nos enfants que le véritable épanouissement est sexuel ?

Avec la Catalogne, ensuite. Ici, ce sont mes racines catalanes qui se révoltent.

Les « Occidentaux » se trouvent bien embarrassés pour refuser aux Catalans ce qu’ils ont donné naguère aux Kosovars après avoir bombardé la Serbie.

Qu’est devenu le Kosovo indépendant ? Une petite dictature mafieuse.

Le gouvernement espagnol et le roi d’Espagne pourraient se partager la palme de l’hypocrisie car après avoir vendu leur âme aux intérêts de Bruxelles et de la finance internationale, ils ont vidé la nation espagnole de sa substance. Encore une fois, de qui se moque-t-on ?

Que dire des Catalans ? Que défendent-ils ? Leur culture ? Laissez-moi rire. Dans les écoles de Barcelone, l’espagnol est une langue étrangère comme l’anglais.

Non. Comme disait Céline dans Mea Culpa, ils comptent le sucre, toujours plus avares, plus avides.

Et quand on veut se recueillir dans la Sagrada Família, on paye dix euros (réduction pour familles nombreuses et groupes à partir de 15 personnes). Et la messe en semaine ? Dans la crypte, comme au temps des catacombes.

Quand on est à ce stade de décadence morale et spirituelle, on ne s’étonne plus de voir la religion remplacée par le Barça ou confondre Messi et Messie.

L’Union européenne des marchands et des banques - ce très chic club des "Occidentaux" - a dévitalisé les nations européennes et joue les pucelles effarouchées. Toute cette comédie tourne au ridicule mais, n’en doutons pas, le grand bal des hypocrites ne fait que commencer et les tartes à la crème vont pleuvoir.

Mais gare ! "Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir", disait Rivarol.

Frédéric Marc
Frédéric Marc
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