« Nos avocats vont entamer une procédure en diffamation contre Europe 1 »

De nombreux médias répètent en boucle que Logan Nisin, animé d'un "projet terroriste" dont on ignore la nature (plusieurs hypothèses ont été avancées), avait des liens avec l'Action française. Europe 1 a même présenté l'Action française comme un "groupuscule d'extrême droite qui fomentait un attentat".

Qu'en est-il exactement de ces "liens" ? François Bel-Ker, secrétaire général de l'Action française, répond au micro de Boulevard Voltaire.

Le principal suspect dans le projet d'attentat, Logan Nisin, avait des liens avec l'Action française. Jusqu'à quel point ces liens existeraient-ils ?

Tout d'abord, M. Logan Nisin serait effectivement impliqué avec neuf autres personnes. Ces personnes ne sont pas connues de l'Action française et n'appartiennent pas à l'Action française, ni de près ni de loin.
Ensuite, il y a une question de chronologie.
Logan Nisin est effectivement passé par l'Action française entre décembre 2015 et juin 2016.
C'est la seule période de sa vie, finalement, où il a commencé à se structurer, à s'inscrire à la faculté par exemple.
Il se radicalise et s'arme en décembre 2016, soit six mois après son départ de l'Action française.
Le Monde révèle qu'il est, à ce moment-là, au Front national.
Sa dernière action politique s'inscrira dans le cadre des législatives comme assesseur en Provence.
La chronologie des faits montre clairement que Logan Nisin n'a pas projeté cet attentat dans le cadre de son engagement à l'Action française.

Europe 1 a diffusé, hier, une émission intitulée : "Qu'est-ce que l'Action française, le groupuscule d'extrême droite qui fomentait un attentat contre Jean-Luc Mélenchon et Christophe Castaner ?" Comment réagissez-vous ?

C'est de la pure diffamation.
Nos avocats vont entamer une procédure dès la semaine prochaine contre plusieurs médias, et contre Europe 1 en particulier.
Nous nous étonnons de deux choses par rapport à l'attitude des médias.
Tout d'abord, il n'a pas été question du profil psychologique de M. Nisin. Pourtant, dans le cadre des attentats récents, on parle facilement de personnes déséquilibrées.
Ensuite, on s'étonne aussi de ne pas avoir été contactés par les journalistes d'Europe 1.
Notez que, dans le cas où nous avons été contactés, comme l'a fait Le Monde par exemple, le dossier est fourni, construit, avec des références. Les journalistes ont, dans ce cas, entendu les différentes parties en présence. Dans Le Monde, il n'y a pas la volonté d'avoir un article à charge.

Comment expliquez-vous cette attitude des médias envers l'Action française alors que l'association n'est plus aussi influente et ne fait plus aussi peur qu'il y a cinquante ans ?

L'Action française revient sur le devant de la scène depuis quatre ou cinq ans. Elle est particulièrement présente en Provence.
Jean-Luc Mélenchon est le premier à avoir demandé la fermeture administrative de l'Action française. Il connaît bien l'arrondissement où se situe le local de l'Action française pour y avoir d'évidents intérêts électoraux.
Ce local subit de nombreuses violences. Elles se sont intensifiées ces derniers mois. Je rappelle qu'une grenade a été déposée devant notre local de Marseille. Comme l'ont révélé les forces de l'ordre et BFM TV, nous avons eu aussi des balles de kalachnikov à l'intérieur de la boîte aux lettres. Une bombe artisanale a explosé sur la porte blindée du local de Marseille. Le blindage a été enfoncé de 4 ou 5 cm.
Il y a des attaques vraiment violentes contre l'Action française. Elles sont perpétrées par des gens qui se qualifient d'« antifascistes ». M. Mélenchon est au courant de ces agissements. Il fait simplement œuvre de victimisation et recherche des voix à moindres frais.

François Bel-Ker
François Bel-Ker
Secrétaire Général de l'AF

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