Fouilles à Saint-Denis : des affiches pour réprimer le sexisme des passants

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Travailler dans un espace public ouvert à tous vents, se sentir l’objet de regards insistants, observé par des dizaines d’yeux libidineux qui vous scrutent sous toutes les coutures, vous dépouillent, c’est insupportable, mais ce n'est rien à côté des grossièretés, des obscénités et des insultes qui fusent.

À Saint-Denis, la place Jean-Jaurès offre une vaste étendue aride de sable et de cailloux aux ardeurs du soleil, théâtre de fouilles préventives menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et l’unité archéologique de la ville depuis janvier 2023. Ces 6.000 mètre carrés du centre-ville seront passés au peigne fin des archéologues jusqu’en octobre pour permettre, ensuite, des travaux d’aménagement.

Des femmes archéologues importunées

La fouille est un travail minutieux. Le front penché sur la terre, les chercheurs grattent, patiemment. Pour permettre ce labeur de longue haleine et de précision, le chantier a été entièrement clôturé. Ce qui n’empêche pas les regards des badauds de balayer la zone, à travers les grillages, et de se rincer l’œil : des femmes qui travaillent sur ce chantier, comme tous les archéologues, c’est-à-dire accroupies, à quatre pattes, ou étendues sur le sol. Certains passants se trouvent dès lors animés des instincts les plus bestiaux. Des instincts dont la brûlure se fait plus vive à mesure que le temps se fait plus chaud, puisque les tenues des archéologues se réduisent quand la température augmente. Quelles actions ont-elles donc été menées pour mettre fin à ces remarques déplacées ?

Eh bien, la mairie et l’INRAP ont courageusement décidé de mener une sévère campagne… d’affichage. On peut donc voir, depuis quelques semaines, sur les grilles clôturant l’espace, des affiches s’adressant au public : « Adoptez le bon comportement. »

Une réponse timide

C’est ainsi que l’on répond, avec une efficacité dont il est permis de douter, à des faits d’outrage et de harcèlement sexistes et sexuels. Oriane Filhol, adjointe au maire chargée de la lutte contre les discriminations à la mairie de Saint-Denis, dénonce devant le micro de BFM TV le « harcèlement de rue » qui trouble les femmes sur leur lieu de travail. Elle enjoint les victimes de ces faits à porter plainte. Aucune n’a pourtant été déposée. Contactés par BV, l’INRAP et l’unité archéologique de Saint-Denis confirment « des cas de harcèlement à caractère sexiste ». Une réponse quelque peu vague. Le collectif « Paye ta truelle », fondé par une archéologue féministe en 2017, dit apporter son « soutien aux femmes archéologues de l’équipe » et espérer « que les mesures prises leur permettront désormais de travailler dans les meilleures conditions possibles ».

Attention au racisme !

Les rôdeurs sévissant derrière les grilles de la place Jean-Jaurès seront-ils intimidés par quelques affiches ? Les riverains interrogés par BFM TV en doutent. Chacun peut imaginer de son côté quel stratagème serait le plus efficace pour repousser les fâcheux, mais attention, il est un panneau dans lequel il ne faut pas tomber ! Heureusement, « Paye ta truelle » signale le danger : l’amalgame. « Cette énième situation de sexisme ordinaire sur chantier servant de prétexte en commentaire à un déferlement de haine et de propos racistes et islamophobes », elle ne partagera pas le reportage de la chaîne d’info en continu. Il en est de même pour Oriane Filhol qui tient, sur Twitter, à faire une « mise au point nécessaire » et dénoncer « des propos racistes, islamophobes, dégradants et discriminants qui n’ont rien à voir ».

Gare à celui qui, d’aventure, voudrait identifier le harceleur de Saint-Denis ! Pour le collectif féministe, le vrai problème, de toute façon, est interne. Il provient « en général de collègues et de responsables hiérarchiques masculins ». Heureusement, l’espoir luit. « Paye ta truelle » propose une nouvelle arme de dissuasion massive, beaucoup plus efficace que le panneau : le tee-shirt « Fouille le passé, enterre le patriarcat ».

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Jean de Lacoste
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en master d'histoire du droit.

Vos commentaires

37 commentaires

  1. ST Denis c’est l’Arabie , le lieu où les islamistes hypocrites sont heureux de se rincer l’œil avec des Françaises libres et évoluées !
    Vive la France évoluée et civilisée.

  2. Cela démontre qu’il y a un état dans l’état et qu’il faille une pancarte pour justifier la présence d’archéologues féminins démontre l’intolérance qui règne dans ces zones de non droit

    • Je connais un peu ce milieu, je vous assure que l’intolérance et le machisme règne au sein même du milieu archéologique à l’encontre des femmes. Il est bien évident qu’il existe aussi des archéologues qui respectes les femmes

  3. Quelle tristesse de voir notre pays devenu l’ombre de lui-même ! Quand les français vont-ils cesser d’être des abrutis ? car si on en est là aujourd’hui c’est avant tout leur faute ! mais qui le leur dira ???

  4. « Paie Ta Truelle » se paie d’illusions si elle croit que le patriarcat sera enterré par les individus sexistes qu’elle protège et dont l’objectif est de voiler les femmes. Avec ce type de féminisme, les fouilleuses de Saint Denis ont peu d’espoir d’être respectées, du moins à Saint Denis.

  5. Comportement schizophrénique que celui de vouloir faire cesser des comportements inappropriés tout en veillant à disculper préventivement les individus dont le profil, à lui seul, doit les écarter de la liste des suspects. Entre délire féministe ou immigrationniste, certaines femmes prétendant défendre la « cause » féminine, préfèrent les bourreaux aux victimes.

  6. Et le visa pour entrer dans ces territoires perdus de la République, c’est pour quand? et pendant ce temps la on fait une garden partie à l’Elysée payée par le contribuable qui n’en peut plus.

  7. Il faut savoir que les hommes, appelons les comme ça, ne sont pas les seuls à invectiver les archéologues. Certaines femmes trouvent également les vêtements de ces chercheuses bien peu compatibles avec leur croyance.

    • Leurs croyances on s’en moque, elles sont en France elles doivent respecter les us et coutumes françaises sinon elles peuvent retourner dans leur pays, personne ne les retient…au contraire on les encourage à partir.

  8. Si ces harceleurs avaient été de bons français, il y a longtemps qu’ils auraient été repérés et arrêtés , mais là ?….

  9. Kevin ? Matteo ? Un supporter de Liverpool ? Ce ne sont là que quelques pistes susceptibles d’orienter l’enquête, mais dont nous espérons vivement qu’elles la feront progresser !

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