C’était mercredi dernier, le 28 septembre. Dans « Le Grand Entretien » de France Inter, Léa Salamé recevait Élisabeth Badinter, une figure essentielle des combats féministes des dernières décennies du siècle dernier. Au menu, la révolte des femmes en Iran et ce que la philosophe a qualifié de soutien plus que modéré des néo-féministes ; également les « affaires » qui secouent La France insoumise sur fond de « violences faites aux femmes ».

À Léa Salamé qui lui demandait quel regard elle portait sur « ces MeToo politiques », Élisabeth Badinter a répondu avoir été particulièrement choquée par l’intervention de Sandrine Rousseau, dans « C à vous », appelant à la démission de Julien Bayou. « On ne peut pas à ce point mépriser les principes démocratiques, dit-elle, on livre des hommes à la vindicte publique sans passer par un minimum de justice. » Le motif de tout cela, de ces tribunaux parallèles, estime Badinter, c’est le problème de la prescription que les néo-féministes voudraient voir disparaître. Or, ajoute-t-elle, « si on en finissait avec la prescription, ça voudrait dire tout simplement qu’on assimile les violences sexistes au crime contre l’humanité. Les violences faites aux femmes sont punies mais ce ne sont pas des crimes contre l’humanité. Le dire est indécent. » Et d’appeler les femmes à « prendre leurs responsabilités » et porter plainte avant que ne tombe le délai de prescription (aujourd’hui de vingt ans).

La parole est alors aux auditeurs, et à une jeune femme qui lui demande si elle « n'a pas honte de rejeter encore la faute sur les femmes », Élisabeth Badinter répond qu’il faut en finir avec l’expression « les hommes qui sont des salauds et les femmes qui sont des victimes […] Oui, il y a des hommes qui se comportent mal, et oserai-je dire, Madame, qu’il y a aussi des femmes qui se comportent mal. »

Ce constat de simple bon sens a déclenché aussitôt une vague de propos hystériques qui, cinq jours plus tard, n’est pas encore retombée. Mathilde Panot (présidente du groupe LFI-NUPES à l’Assemblée nationale), d’abord, commente ainsi les propos d’Élisabeth Badinter :

Sans égard aucun pour le passé et les 78 ans d’Élisabeth Badinter, les égéries du nouveau féminisme ont rivalisé de propos méprisants et injurieux, allant jusqu’à évoquer, comme Sandrine Rousseau sur Twitter, un « combo de positions réactionnaires », suggérant, comme Caroline De Haas en 2016, « de ne plus prendre très au sérieux les propos d’Élisabeth Badinter », d'autres internautes la qualifiant de « réac », « à côté de la plaque », « ignorante », voire évoquant « un naufrage eu égard à son âge ».

Alain Finkielkraut était invité par Sonia Mabrouk (Europe 1), ce lundi matin. « Ce que révèlent ces attaques et leur violence, c’est la radicalisation et la brutalisation de la vie publique aujourd’hui, en France, sous l’égide du nouveau féminisme, du nouvel antiracisme et plus généralement du wokisme », disait-il, ce qui est « d’autant plus effrayant que les propos d’Élisabeth Badinter étaient marqués au coin du bon sens. »

Cette « sorte de totalitarisme » n’est en fait qu’une « lutte pour le pouvoir », dit-il. La vérité est que ces féministes woke militent pour « le dégagisme ». Partant de ce présupposé que « la domination n’a qu’une seule origine : c’est le monde occidental, c’est le mâle blanc », leur objectif se résume à dire aux hommes : « Barrez-vous, on veut la place ! » C’est parfaitement évident avec Sandrine Rousseau, qui n’en fait d’ailleurs pas mystère.

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03 octobre 2022 à 21:05

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32 commentaires

  1. Ces néo feministes n’ont de respect pour personne à part elles mêmes. C’est très simple si on ne partage pas leurs idées on est réac, voire sénile. Pas besoin de debat !

  2. Il y a quelques années Elisabeth Badinter avait écrit « Fausse route  » pour alerter sur les dérives des nouvelles féministes.
    Je lui avais écrit pour la féliciter de sa lucidité et de son courage . Elle avait eu la gentillesse de me répondre .
    Depuis elle a maintenu ce cap contre vents et marées .
    Les autres aveuglées par leur bêtise et leur idéologie tordue ne supportent pas cette vérité .
    Quelle honte et bravo à Madame Badinter .
    Vieux proverbe « La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe « 

  3. Mme Badinter et son époux, en mitterrandiste proches du pouvoir, faisaient parti des « socialos » des années 80. Je regrette ce temps où, même les adversaires les plus détestables de l’époque, savaient finalement quand même se tenir et s’exprimer correctement, au regard de la bande de sauvages débraillés , incultes et vulgaires de la NUPES.

  4. Bonjour,
    J’ai toujours admiré et j’admire toujours Mme Badinter. Ses propos me parlent et m’inspirent. Tout ce que je lis et/ou entend chez lzs autres me semble relever de la frustration. Hors j’ai horreur d’être une victime, ou de me définir comme telle. Tête haute, et si on tombe on se relève et on recommence à avancer. Se battre oui mais dignement.

  5. Mais pourquoi ce souci-t-on de ce que peut dire une Mathilde Panot ? C’est le drame des réseaux sociaux : donner de l’écho à ce que peuvent dire des personnes aussi insignifiantes qu’elle.

  6. Ne partageant pas les opinions politiques de madame Badinter, je respecte totalement cette dame, agrégée de philosophie tout de même pour répondre à la cheffe de la Nupes, ses remarques sont toujours faites de bon sens, de plus elle est polie contrairement aux furies du féminisme à la mode woke, je pense que ces dames devraient écouter ses paroles.

    1. Il y a des femmes qui se comportent de façon erronée et mal polie sous le feu du ressenti immédiat, ou par idéologie bloquante , oui . E t il y a des hommes qui se comportent mal, par manque d’éducation et/ou de réflexion aussi, quelle que soit leur  » situation sociale ». Il n’y pas que les femmes, cher maître, qui ont parfois des accès de furies sous l’emprise de leurs hormones, Les hommes , c’est plutôt :  » ça passe ou ça casse », même ceux qui ont (mal et vite) digéré leurs  » humanités classiques ». Madame Badinter, outre l’éducation classique, a la sagesse apaisée de celles qui ont eu le temps après la soixantaine de méditer sur la nature humaine et les errements d’autrui ou de soi-même ( le f

  7. Le Wokisme, un mouvement de déconstruction de notre société, pour faire place à une société islamisée.. Bien écouter Sardine Ruisseeau,elle ne dit pas autre chose, réfutant le fait que les femmes musulmanes subissent la pression religieuse.. Il est largement choquant de voir ces femmes tout de noir vêtu derrière un homme, arborant tous les signes vestimentaires du « mâle blanc »….

  8. Madame Badinter à qui j’avais écrit pour la féliciter de son livre « Fausse route » où elle parlait déjà des dérives possibles du mouvement féministe , m’avait alors répondu avec sa grande bienveillance en faisant part de ses craintes. Des exagérations toujours possibles n’ont fait que s’amplifier depuis et le bon sens et l’intelligence ont bien du mal à faire la part des choses. Qu’elle trouve ici toute mon admiration et ma sympathie pour son courage et sa clarté de vues , elle est avec son mari une source de fierté.

  9. Ma pauvre Dame et grassement aidé par les fonds publics. C’est cela la nouvelle République.

  10. Dites moi où n’en quel pays est Flora la belle romaine
    Archipiade ne Thaïs qui fut sa cousine germaine.

    Mille ans de civilisation pour en arriver à Obono et Rousseau.

    Misère et putréfaction.

  11. Maintenant on en est sûre, ces furies sont folle …. Et sont députées !
    La France est bien malade.

  12. Ces femmes sont vraiment terribles, elles me foutent la trouille. Comment a t’on pu en arriver là ? En plus de dire des bêtises , elles sont d’une rare méchanceté. Je ne veux en rien leur ressembler. Courage, fuyons !!!

  13. Je dirais que c’est « l’arroseuse arrosée » ou « l’apprentie sorcière qui ne maîtrise plus sa cration », on ne va quand même pas la plaindre maintenant

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