États-Unis : Ilhan Omar et l’implosion du parti démocrate
Le parti démocrate est le parti des très riches et des très pauvres, prenant en sandwich le parti républicain, celui des PME et leurs salariés. Cependant que l’establishment des deux partis représente le parti unique de la mondialisation. Ce système est maintenant bousculé.
Voici la nouvelle génération d’élus démocrates, qui ne respectent pas les vieux : Ilhan Omar, Alexandria Ocasio-Cortez, Rashida Tlaïb virevoltent ainsi d’une controverse à l’autre, avec le soutien de l’ardente féministe islamiste Linda Sarsour. À force de réprimander le "White privilege" et la "White male toxicity", le fantasme s’est implanté dans les têtes nouvelles selon lequel les États-Unis sont un pays illégitime fondé sur l’esclavage et sur le génocide amérindien, formules maintenant exportées par Washington sur la planète avec un complice : Israël. Vision assez parallèle à celle du « nouveau » Labour britannique.
L’accusation d’antisémitisme n’est d’aucun effet, ou presque, sur les têtes nouvelles. Et, pire encore, elle se retourne contre l’émetteur.
Ilhan Omar, élue du Minnesota, née à Mogadiscio (Somalie), réfugiée aux États-Unis, imperméable à la culpabilisation, vient de prouver, avec ses amies, qu’elles mènent Nancy Pelosi et les élus juifs démocrates du Congrès par le bout du nez. Ilhan Omar était connue pour son agit-prop, tweetant en 2012 qu’Israël avait "hypnotisé le monde" et invoquant Allah pour "réveiller le peuple et l’aider à voir clair dans les exactions d’Israël" (Politico Magazine, 8 mars). Depuis son élection de 2019, elle a lancé une bombe. Politico Magazine précise : "Argumentant que les élus américains soutiennent Israël à cause des donateurs juifs, la parlementaire tweetait : “C’est le Benjamin, Baby”, faisant allusion au billet de 100 dollars."
Protestations unanimes, et demi-excuses (Ilhan Omar y inclut une critique de l’influence du lobbying et de l’argent sur les élus en général). Impavide, elle relance ensuite le thème en présence de Tlaïb : "Je veux parler de l’influence politique dans ce pays qui considère qu’il est OK de pousser [les élus] à faire allégeance à une puissance étrangère."
La réaction immédiate des establishments a été de condamner ce propos pour antisémitisme (car reprise de la vieille insinuation selon laquelle les élus juifs ne sont pas patriotes). Puis silence radio. Puis assaut de contre-feu de Linda Sarsour désignant la réaction de la Speaker Nancy Pelosi comme "emblématique du féminisme blanc". Puis assaut d’Alexandria Ocasio-Cortez pour déplacer le sujet sur le racisme anti-latino. Puis réaction gênée de Pelosi (Ilhan Omar est jeune et ne comprend pas l’impact de ses mots). Puis vote d’une résolution du Congrès sur tous les « -ismes » et « -phobies », défendue par les élus juifs démocrates pris en sandwich, et attaquée par les républicains comme extrêmement dilutive. Trump déclare : "Le parti démocrate est devenu le parti de l’antisémitisme."
Mais Ilhan Omar et ses amies ont retourné la situation, replaçant l’islamophobie au premier plan. Et elle resserre d’un cran (source : Daily Mail) : "La séparation des familles et les cages des enfants aux frontières… c’est Obama… comme les drones autour du monde..." Elle poursuit : "Les politiques de Trump sont mauvaises. Mais bien de ses prédécesseurs avaient aussi de mauvaises politiques. Ils étaient seulement plus raffinés que lui […] nous voulons que personne ne soit exonéré de meurtre pour sa belle gueule." La « jeune » élue sait changer de sujet… Pauvre Obama !
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