Et l’État français accorda 500 euros à Salah Abdeslam

salah_500

Pour avoir été vidéosurveillé 24 heures sur 24 à une époque où le dispositif n’était pas encore autorisé par la loi, le dénommé Salah Abdelslam, ci-devant unique survivant du commando qui avait exécuté froidement 130 personnes, s’est vu offrir 500 euros par l’État français, il y a tout juste un an. Ainsi en avait décidé le tribunal administratif de Versailles, tel que révélé par le livre-reportage de la journaliste de L’Obs Elsa Vigoureux consacré à Franck Berton, avocat en charge de la défense du prisonnier odieusement surveillé (Le Journal de Frank Berton, Flammarion).

Et l’administration pénitentiaire de demander à Maître Berton les coordonnées bancaires de son client afin de lui verser ce dédommagement bien mérité. Abdeslam avait peut-être un Plan épargne logement, un PEP ou un PAP… Oups ! Mille excuses pour cette offense à votre religion. Peut-être un compte à la Caisse d’épargne ? Des bons du Trésor ?

Plutôt mourir qu’accepter l’argent du mécréant. Le prisonnier refusa tout net ce don qui lui aurait peut-être permis de financer quelques amis dans leurs emplettes de fournitures en vue d’un prochain fait d’armes. Un tribunal français impliqué indirectement dans le financement d’un attentat. L’occasion était à saisir. L’avocat pouvait plaider l’innocence de son client injustement poursuivi alors qu’il n’avait fait que réaliser un placement. « Les petits actionnaires sont la proie de prédateurs de la Justice, Monsieur le Président. Des gens sans foi ni loi qui soumettent le pauvre prisonnier islamiste à la tentation. Que pouvait-il faire d’autre de ces 500 euros, à part venir en aide à une communauté qui souffre ? » Les jurés en larmes. L’acquittement était dans la poche.

Si le tribunal administratif a rendu un verdict conforme à ses attributions, la morale, le respect, la compassion et autres notions dignes des chartes humanistes les plus grandiloquentes auraient voulu que l’État soit condamné à verser son amende à une association d’aide aux victimes. Au regard de l’atrocité des faits, il est peu probable qu’il ait été reproché aux membres du tribunal administratif de Versailles d’avoir quelque peu contourné la législation en vigueur pour offrir de manière symbolique cette obole à ceux qui avaient été touchés par la tragédie. Il est vrai qu'en France, la loi, c'est la loi, sauf dans les zones où elle ne s'applique pas...

Les rescapés, traumatisés à vie, les handicapés, les parents de jeunes gens décédés sous les balles des complices de Salah Abdeslam apprennent donc, aujourd’hui, que celui-ci s'est vu proposer un dédommagement en raison d’un cafouillage administratif. Éric Zemmour trouvera là de quoi illustrer un éventuel tome II du Suicide français.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois