Et le LR du jour s’appelle Julien Aubert

Julien Aubert : « Le gaullisme dépasse la droite, il cherche à s’émanciper du jeu des partis »

Ce qui est fascinant - et rigolo - chez LR, c'est l'élection permanente : plus ils perdent les élections – les vraies -, plus ils inventent des primaires, des élections internes, des consultations - crise de leadership oblige. Signe de vitalité ou de fin de vie ? Vous me direz, au RN, qui perd aussi pas mal d'élections, on vote moins, en tout cas pour désigner le chef. Pas de problème de leadership, ici.

Donc, après l'entrée en lice de Christian Jacob, il y a dix jours, celle de Guillaume Larrivé, voici le tour de Julien Aubert, que les lecteurs de Boulevard Voltaire connaissent bien et qui vient d'annoncer sa candidature dans le JDD. Tous trois sont députés, les heureux rescapés de la vague En Marche !, tout surpris de s'être retrouvés une bonne centaine, il y a deux ans, alors qu'on les disait promis à la marginalisation. Marginalisation qui est intervenue, à retardement, lors des dernières européennes et ce terrible 8 %.

Le fait que ces candidats à la présidence LR émanent tous du groupe parlementaire de l'Assemblée révèle le rétrécissement du parti, réduit à ce corps de cadres : plus de chef, donc, plus beaucoup d'électeurs, quelques poignées de militants désabusés mais, encore, un groupe parlementaire, vestige d'une gloire passée. Une base. Celui du Sénat, vu le mode de renouvellement, devrait aussi perdurer quelque temps après la disparition des électeurs. Lumières d'astres morts ?

Mais revenons à Julien Aubert, bien vivant, lui.

Son profil ? « David contre Goliath », le Goliath étant Christian Jacob.

Sa ligne ? « Gaulliste, patriote, républicaine, mais aussi populaire. »

Ses atouts ? C'est un élu de Vaucluse, terre RN et marioniste s'il en est. Et donc un LR qui sait que rien ne se fera là-bas, et ailleurs aussi, de plus en plus, sans ce RN. D'ailleurs, il a immédiatement pris position en refusant de « faire la police des dîners en ville », dans une sorte de nouveau ni...ni... : « Je ne fais pour ma part aucun procès en sorcellerie, mais pas non plus d’appel du pied à quiconque. »

Il y a quelques jours, dans Le Figaro, il invitait tout de même Marion Maréchal à rejoindre LR. « Si Marion Maréchal est de droite, qu’elle rejoigne Les Républicains. » Si ce n'était pas un appel du pied...

Pour ceux qui voudraient soutenir Julien Aubert et que l'élection à la présidence du parti LR intéresse, le dimanche 13 octobre prochain, il fallait être à jour de cotisation ce 30 juin.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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