Enfants trans : la CAF modifie discrètement un article de son site Web jugé trop partisan

Capture d'écran du site de la CAF
Capture d'écran du site de la CAF

Le 25 janvier dernier, l’offensive trans gravissait un nouvel échelon avec l’arrivée d’un soutien d’ampleur : la Caisse d’allocations familiales. Cette dernière publie, en effet, un texte largement en faveur de l’idéologie trans, ce qui lui vaut les critiques de nombreux spécialistes et celles de l’association Juristes pour l’enfance (JPE). Après une tribune critique parue dans Le Figaro et deux mises en demeure de l'association Juristes pour l’enfance, la CAF a finalement fait machine arrière et modifié son article, sans faire la moindre communication sur ce changement.

L’article publié sur le site de la CAF, intitulé « Mon enfant est transgenre, comment bien l’accompagner ? », visait à conseiller les parents confrontés à une « dysphorie de genre » chez leur enfant. Un problème d’ampleur, certes, mais que l’organisme a décidé de gérer de manière peu orthodoxe en ne faisant intervenir que des personnes engagées au sein d’associations militantes favorables à la transsexualité : Maryse Rizza et Elisa Bligny pour « Grandir Trans » et Anaïs Perrin-Prevelle pour l’association « OUtrans ». Au fil des lignes, des affirmations plus que contestables se suivaient, telles que « le genre n’a rien à voir avec la sexualité ». Quant aux solutions proposées, elles se bornaient à un accompagnement de l’enfant dans ce cheminement compliqué. En revanche, nulle mise en garde sur les effets délétères de la transition. Et pas plus de mention des « détransitionneurs », ces personnes, toujours plus nombreuses, qui regrettent d’avoir effectué une transition.

La partialité du texte a alerté de nombreux spécialistes, pédopsychiatres, philosophes, médecins, qui ont écrit sans tarder une lettre au ministre de la Santé, publiée le 16 février dernier par Le Figaro. Cette lettre l’interpellait sur « la subjectivité et la dangerosité » d’un tel article. « La CAF doit cesser de promouvoir l’idéologie trans ! », clamaient les 80 signataires. De son côté, Juristes pour l’enfance a fait parvenir deux courriers à la CAF, l’enjoignant de modifier au plus vite cette publication, sans quoi « l’association Juristes pour l’enfance envisage une suite judiciaire ». Jointe par BV, l'association à l'origine de l'ouvrage Questionnements de « genre » chez les enfants et les adolescents explique que « Juristes pour l’enfance reprochait à cette page du site de contrevenir au principe d’indépendance inhérent au service public puisque, au lieu d’apporter une information neutre et impartiale, la CAF s’est faite le porte-parole d’associations qui militent pour banaliser et encourager la transition de genre des enfants ». Juristes pour l’enfance mettait aussi en cause la méthode employée. « Deux associations seulement ont été interviewées, [OUtrans et Grandir Trans, NDLR], constate l'association. Elles ont expliqué qu’il fallait accepter sans condition la demande de transition d’un enfant. Le seul recours conseillé aux parents était de se tourner vers des associations LGBTQI+, sans mention d’autres groupes qui n’ont pas la même vision. »

La contestation a porté ses fruits : dans un communiqué publié ce 15 mars, Juristes pour l’enfance annonce que la CAF a fini par modifier son article dans le sens demandé. Une victoire pour l’association, qui regrette cependant que l’article n’ait pas été plus profondément remanié. « Il y a une légère amélioration car il est fait état du rapport de l’Académie de médecine, ce qui est positif, explique Juristes pour l’enfance. Il est dit que l’accompagnement doit d’abord être psychologique, qu’il y a des risques de surdiagnostics, que beaucoup de jeunes souhaitent détransitionner. Toutefois, la parole n’a pas été donnée à des associations comme l’Observatoire de la petite sirène, qui propose sur son site de nombreux documents et informations auxquels des parents pourraient se référer. L’ensemble reste très orienté et ne dit pas qu’il faut s’interroger sur les causes profondes du mal-être, on considère cette volonté de transition comme une vérité en soi au lieu de chercher le pourquoi. »

Le débat est cependant loin d’être terminé, l’association OUtrans a déposé plainte contre dix-neuf médecins signataires de la tribune parue dans Le Figaro. Ceux-ci ont été convoqués, début avril, par les conseils départementaux de l'Ordre des médecins pour « désinformation médicale » et « charlatanisme ». « Le débat va se prolonger, car beaucoup de personnes ont déjà apporté leur soutien à ces médecins. Le Conseil de l’Ordre va devoir prendre position », concluent nos juristes.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

15 commentaires

  1. Et si l’on traitait les enfants d’aujourd’hui comme par le passé, leur fournissant des distractions de leur âge, les laissant à leurs rêves de gosses, cela dure si peu de temps! Parions que méconnaissant les problèmes de la planète et les errements de la théorie du genre, ils n’en feraient jamais état…On marche sur la tête!!!

    • tout à fait d’accord ! la dysphorie de genre était auparavant  » un cas » isolé – et était à juste titre considéré comme une
       » anomalie » de la nature – Aujourd’hui on veut nous faire croire que c’est NORMALE au prétexte que des groupes minauritaires seraient prioritaires sur l’évidente majoritée –
      Encore une fois, si l’on greffe des cornes à un cheval il ne donnera jamais de lait – et si l’on greffe une crinière à une vache elle ne deviendra jamais un cheval de course – Au prétexte qu’il existe du nanisme dans nos société nous n’abaissons pas non plus la taille des portes etc….. faut arrêter ce grand n’importe quoi !

  2. « 19 médecins ont été convoqués, début avril, par les conseils départementaux de l’Ordre des médecins pour « désinformation médicale » et « charlatanisme », car signataires de la tribune parue dans Le Figaro interpellant sur « la subjectivité et la dangerosité » de l’article de la CAF « La CAF doit cesser de promouvoir l’idéologie trans ! »,.
    J’ai comme l’impression de revivre ce que nous avons vécu pendant la covidémence, lorsque les médecins interpellaient sur la dangerosité de l’injection génique et soignaient véritablement leurs malades avec des médicaments efficaces qui sont devenus interdits.

  3. La convocation par les conseils départementaux de l’ordre des médecins de signataires du courrier publié dans le figaro, prouve si besoin était que ces idéologies wokistes ont une emprise quais irréversible sur la société Française. Quelle tristesse. Ne sommes nous pas en pleine décadence ?

    • Petite précision : en cas de plainte formelle, les conseils départementaux ont OBLIGATION de convoquer, mais ça ne préjuge en rien des suites donnée à l’affaire. Si la conciliation avec le plaignant échoue, la plainte est OBLIGATOIREMENT transmise à la juridiction de première instance, qui peut soit le rejeter, soit la juger. Et si le jugement est une relaxe (ce qui est à espérer) le médecin peut alors se retourner contre son « calomniateur », et lui demander des dommages et intérêts.

  4. Ce « petit » désir de bouleversement sociétal, cultivé par toutes les associations LGBTQI++ qui sont dans leur rôle après tout, encouragées qu’elles sont par le silence assourdissant de tous ceux qui pourraient mais ne veulent pas, reviendra en boomerang dans moins d’une génération, avec une force 1000 fois supérieure à ce que furent les affaires de l’amiante ou du sang contaminé. Et ce sera bien ! Et j’espère que tous les promoteurs d’aujourd’hui en paieront les conséquences au prix fort !

  5. A quel moment la Caisse d’Allocation Familiale a t-elle été mandatée pour faire de la propagande ? Son rôle se borne en principe à venir financièrement en aide aux familles nombreuses et ses compétences ne sont pas de l’ordre psychiatrique ou médical.

  6. On aimerait voir un peu plus sur les plateaux télé ces psychiatres , ces juristes de bon sens ..Où sont ils ????

  7. Cette idéologie est un danger pour nos jeunes si influençables et je ne comprends pas qu’elle puisse se diffuser aussi facilement ni qu’on lui ouvre les portes des écoles.

  8. Il serait intéressant pour la cause féministe ou masculine de savoir la proportion de candidats pour un sexe choisi. Si les filles demandent toutes ou presque à être des garçons ou l’inverse…ainsi nous aurions une petite idée de la réelle prédominance de chacun.
    Quel et le sexe le plus favorisé?
    Nous allons de toutes façons vers une époque où les psychiatres ont un bel avenir et pour n’importe quel sexe.

  9. Qu’est-ce que vient faire la CAF dans cette histoire ?Les allocations changeraient-elles en fonction du sexe des enfants ?

  10. On a jamais autant parler de transgenres que sous les quinquennats de Jupiter.. cela m interroge sur la place prépondérante de cette idéologie dans notre société et surtout ses cibles privilégiées que sont nos enfants c est effrayant

  11. Et que fait le gouvernement devant ces décisions prises par la CAF , organisme qui dépend de l’état et qui est financé par les contribuables ne l’oublions pas . Ceux qui ont pris la liberté de publier cela mérite une mise à pied voir un licenciement pour fautes graves .

  12. Il y a une cinquantaine d’années personne ne parlait TRANS, les jeunes pensaient à leurs études et pour les garçons au service militaire obligatoire. La société actuelle façonne des jeunes mal dans leur corps qui se laissent vivre en faisant le moins d’efforts possibles tout en étant plongés sur leurs téléphones ou leurs console de jeux. Triste jeunesse !!!

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