En France, le catholicisme est en déclin, l’islam en progrès
3 minutes de lecture
Les anticalotins de tous poils doivent se réjouir : selon la dernière enquête internationale European Values Study, la France se déchristianise : le nombre de catholiques pratiquants ne cesse de diminuer. En 2018, 32 % des Français se déclarent catholiques, dont 17 % non pratiquants. Chez les 18-29 ans, moins de 3 % reconnaissent être pratiquants. Parmi les autres communautés religieuses, la plus forte minorité est l'islam.
Les raisons de ce déclin sont multiples. Tout d'abord, le laïcisme, cette forme militante de la laïcité, s'est propagé dans la société, contre le catholicisme en priorité. Il n'est que de voir les polémiques suscitées par les crèches dans les lieux publics, les monuments chrétiens contestés, jusqu'aux sonneries de cloches... Le moindre acte islamophobe est dénoncé à grands cris, quand les profanations d'églises sont banalisées. Parallèlement, les racines chrétiennes de la France tombent dans l'oubli. Quelques candidats aux élections européennes, par conviction ou opportunisme, les ont rappelées pendant la campagne.
Mais l'État laïque est loin d'être le seul responsable. Si l'on observe la désertion d'un grand nombre d'églises, c'est aussi parce qu'une part du clergé et des évêques ont subi la contagion du modernisme et de la bien-pensance. Ils n'osent plus défendre les principes du christianisme ou les accommodent à une sauce douceâtre. Quant à la liturgie, à force de vouloir la mettre à la portée de l'homme, on en a effacé la plupart des marques du sacré, au point de la rendre ennuyeuse. Ce n'est pas pour rien que certaines paroisses, qui ne s'y résignent pas, connaissent encore une affluence de jeunes et de familles.
Quand, à l'occasion des élections européennes, la Conférence des évêques de France déclare, le 14 mai 2019 « Pouvons-nous prendre le risque de détruire un projet si patiemment construit ? Alors que nous devons affronter de nombreux défis (dérèglement climatique, migrations, fracture sociale), n’est-il pas préférable d’être uni que seul ? [...] Pour cela, l’Europe se doit de mieux répondre aux interrogations de ses populations, quitte à se réformer, plutôt que de disparaître sous la pression des populismes », on se demande en quoi ce propos diffère de celui des politiciens.
Politiciens qui exploitent sans vergogne ce type de déclarations. Ainsi, Jean-Claude Juncker déclare, devant des évêques de l'Union européenne : « Je suis un fervent défenseur de la doctrine sociale de l’Église. » On ne savait pas que l'ancien Premier ministre du Luxembourg, soupçonné de favoriser l'évasion fiscale, était un modèle à suivre. Quand les évêques l'accompagnent pour exhorter « tous les citoyens à s’engager dans le débat politique européen et à voter de manière responsable afin de protéger et de promouvoir le bien commun », on peut comprendre que des catholiques se posent des questions.
Médias et politiciens se font souvent l'écho du pape, quand il prend position sur l'accueil des migrants. Ils restent plus discrets quand, à propos de l'affaire Vincent Lambert, il déclare dans un message : « Prions pour ceux qui vivent dans un état de grave handicap. Protégeons toujours la vie, don de Dieu, du début à la fin naturelle. Ne cédons pas à la culture du déchet. » Paradoxalement, ils lui accordent moins de crédit lorsqu'il s'exprime ex cathedra en matière de foi et de morale.
On peut se demander si l'une des causes du déclin du catholicisme ne vient pas de la tiédeur d'une partie du clergé, qui a oublié que sa mission était de propager l'Évangile. Pas étonnant, dans ces conditions, que l'islam, qui est une religion conquérante, progresse dans notre pays, favorisé par les flux migratoires. On en vient à regretter le temps où nos parents et grands-parents chantaient avec ferveur : « Catholique et Français toujours ! »
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :