Élisabeth Borne : il est urgent de dégenrer les maths !

Les toilettes publiques sont dégenrées, les cours d’écoles aussi mais, rude évidence, mais pas les cours de maths.
femme maths ingénieur
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À l’heure où nous écrivons ces lignes, MMes Élisabeth Borne, Aurore Bergé et Clara Chappaz – respectivement ministre de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ministre chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, et ministre délégué chargé de l'Intelligence artificielle et du Numérique – sont en route pour le lycée Paul-Laupie, à Courbevoie (92). Elles s’en vont y exposer le nouveau plan Borne : « Filles et maths ».

Sur-représentées dans le monde médical, l’enseignement ou la magistrature, les filles ne sont pas assez nombreuses dans les cursus scientifiques, encore odieusement genrés, affirment les ministres. Il faut d’urgence remédier à ce mal. La solution : au moins 20 % de femmes dans chaque classe préparatoire (post-bac) scientifique en 2026 et 30 % en 2030.

Et les trans, on les compte comment ?

Si c’était drôle, on en rirait. C’est vrai, cette société qui veut faire du passé et du genre table rase ne cesse de nous seriner qu’un homme est une femme comme les autres et vice-versa. Les toilettes publiques sont dégenrées, les cours d’écoles aussi mais, rude évidence, pas les cours de maths. Alors, « pour que les jeunes filles prennent toute leur place dans les métiers des sciences de l’ingénieur et du numérique », Mme Borne lance l’expérimentation « Filles et maths ». Concrètement, il s’agit d’ouvrir des classes à horaires aménagés en 4e et 3e, avec un quota de 50 % de filles. « Ces dispositifs existent aujourd'hui pour la musique ou le théâtre », a souligné le ministre, ce matin, sur France Inter. Dans le même ordre d'idée, il s’agit, cette fois, « de développer la culture scientifique et technique, donc d'avoir des activités supplémentaires pour découvrir les sciences, les maths autrement, avec des chercheurs, des partenaires et donc de sensibiliser des jeunes à la recherche, à l'expérimentation dans les sciences ».

Une dizaine de classes seront ouvertes dès la rentrée dans cinq académies – Amiens, Bordeaux, Martinique, Nancy-Metz et Normandie –, l’ambition étant de « généraliser, avec au moins une classe de ce type dans chaque département, à la rentrée suivante ». Avec ou sans uniforme ?

Le communiqué de presse du ministère dévoile les étapes prévues au plan « Filles et maths ».

Lutter contre les « biais sociologiques »

Interrogé par France Info, Hugo Duminil-Copin, médaille Fields 2022, déplore « des biais inconscients » : « Les parents, les médias, tout participe à renforcer cette idée que les jeunes filles seraient moins faites pour les sciences que les jeunes garçons, alors que tout le monde a les mêmes outils pour s'attaquer aux sciences », dit-il. Il en est persuadé, « la société dans son ensemble fait inconsciemment une sorte de lobbying contre la présence des filles en sciences ».

À l’appui de cette analyse, on lit dans le communiqué du ministère que « ce décrochage apparaît dès le CP. […] Un écart apparaît dès le 1er trimestre et se creuse tout au long de la scolarité. » Et puisqu’il ne faut surtout pas s’interroger sur un éventuel penchant « naturel » qui marquerait une différenciation genrée (les filles attirées vers les métiers du soin au sens large, les garçons vers l’abstraction), l’argument avancé est que « ces choix sont pénalisants pour les filles qui s’orientent vers des métiers moins rémunérateurs » ; surtout, ils sont aussi « pénalisants pour l’économie française : il manque plus de 20.000 ingénieurs (chiffres Syntec-Ingénierie, Fédération professionnelle de l’ingénierie) et 60.000 techniciens (chiffres DARES, 2023) formés chaque année en France ».

Donc, pour sortir de cette impasse, « dès la rentrée 2025, tous les professeurs de l’Éducation nationale bénéficieront d’une sensibilisation aux biais de genre » sous la tutelle d’un « référent égalité filles-garçons » dûment chapitré par le ministère. S’ensuivra « un plan de formation pluriannuel […] à la prévention des biais de genre et des stéréotypes dans l’apprentissage des mathématiques ». Enfin, une « charte de lutte contre les stéréotypes sera affichée en salle des maîtres et en salle des professeurs ». Entre les consignes sur le port du voile et les menus halal de la cantine ?

Pour que l’équilibre soit parfait, il s’agira aussi de féminiser l’enseignement des mathématiques. Ainsi, le ministère « fixe un objectif d’au moins 30 % de femmes parmi les nouvelles nominations en classes préparatoires ». En outre, « une vigilance particulière sera demandée aux proviseurs pour répartir le plus équitablement possible les professeurs en enseignement de spécialité de mathématiques et en enseignement optionnel de mathématiques expertes ».

Tout cela est beau et bon, n’en doutons pas. Reste l’éternelle question du recrutement (-30 % de candidats au CAPES de maths, entre 2010 et 2020) et celle du financement. Il faut croire qu’on ne manque pas d'argent, puisque le Président Macron a décidé de débloquer 100 millions d’euros pour les chercheurs fuyant les États-Unis. Hélas, depuis qu’un certain Lionel Jospin a imposé 80 % d’une classe d’âge au bac, nos universités explosent. Délabrées, politisées à outrance, elles sont plus souvent une voie de garage en attente de chômage qu’un tremplin vers l’excellence…

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

48 commentaires

  1. J-ai connu Borne dans une vie antérieure. C’était déjà une catastrophe « stratégique ». Si on veut redresser le pays, seule solution : la suppression pure et simple de TOUTS les « discriminations positives » quelles qu’elles soient ! Seul compte le mérite et la compétence.

  2. La pauvre Madame Borne la mouche du wokisme l’a piqué. Pauvre France nous sommes bien montés avec des personnes comme elles.

  3.  » dégenrer les maths !  » pourquoi reprenez-vous le vocabulaire frelaté de cette gauche décadente ?

  4. Madame Borne est une scientifique polytechnicienne. Quand on voit le résultat, on tremble à l’idée d’avoir des milliers de Borne chaque année !

  5. Cette Élizabeth Borne est une catastrophe.
    Ce n’est même pas qu’elle a perdu la tête, c’est qu’elle ne l’a jamais eu sur les épaules. Déconcertante de bêtise.

  6. La mise en oeuvre de quotas, quels que soit ce à quoi ils s’appliquent, a toujours résulté en une égalisation par le bas et un abaissement du niveau. Seule, la vraie compétition, que ce soit dans les études ou dans le sport, a été génératrice de progrès que ce soit intellectuel, économique ou social. Mme Borne, énarque, le sait très bien, mais carrière oblige (justement!), elle pense à sa carrière en bonne démagogue. Pauvre France : qu’on nous garde de son ascension politique !

  7. Il me semble que Marie Curie est un bel exemple, que ces idéologies sont idiotes et qu’il’y a bien d’autres combats intéressants à mener dans l’enseignement.

  8. Cette borne est vraiment obsédée par la sexualité à défaut de l’être pour le niveau des élèves qui ne cesse de se dégrader.

    Personnellement j’ai récemment été choqué par la “poésie” que devait apprendre ma petite fille de 9 ans, dont le sujet était “l’arbre” :
    – les camions sont faits pour embouteiller
    – les mercredis pour s’amuser
    – les voitures pour polluer
    etc, du formatage pur et dur des cerveaux de nos petites têtes blondes…

  9. Il nous manque des ingénieurs ? Avec tous ceux (et toutes celles) qui nous arrivent de l’étranger chaque année ? Je ne peux pas y croire.

    • Je propose à Elisabeth Borne d’imposer aussi des cotats de femmes dans les métiers du bâtiment, particulièrement chez les manœuvres pour se taper la pelle et la pioche,poser des bordures de trottoir de 80kg, des blocs pour les fondations,puis autant de femmes dans le secteur des travaux publics routiers à étaler des enrobés à à chaud en plein soleil l’été ou à se geler l’hiver. C’est curieux, là pas où peu de candidatures féminines, et pas de proposition de la ministre,car lorsque veut une égalité à tout prix,il faut la faire partout,il faut tout degenrer. Je précise que j’ ai fait aussi ce genre de métiers.

  10. La dictature avance. Pour atteindre leurs quotas de femme dans les filières mathématiques ils vont tirer au sort celles qui ne voulaient pas y aller ?
    Et puisqu’il faut rééquilibrer la présence des femmes dans certaines filières, je propose de faire la même chose dans l’enseignement, la médecine ou la magistrature car comment se contenter de 13% d’hommes chez les instituteurs ? Et pas loin de 0% d’hommes chez les juges aux affaires familiales ? Et combien d’hommes sage-femme (on devrait les appeler sage-hommes ?) ?
    A force de mettre des quotas de ce genre partout on diminue le niveau des diplômés et des personnes qui se retrouvent sur le marché du travail. Et on s’étonne de disparaître des classements mondiaux et du déclassement de la France dans tous les domaines ?…

  11. C’est quoi encore cette discrimination débile ? Enseignement efficace dès maths dans tous nos établissements scolaires, un point c’est tout !

  12. Je me demande vraiment si cette bonne femme est saine d’esprit ..tous les sujets abordés sont nuls à ch…,

  13. Et si on commençait par mettre l’accent pour toutes et tous sur l’éducation civique ? Évidemment on l’aura compris, aucun rapport mais oh combien plus important en cette époque où plus rien n’est respecté.

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