Élections au Sénégal : des queues interminables devant les bureaux de vote en France

©https://www.flickr.com/people/67163702@N07
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Ce 24 mars ont eu lieu les élections présidentielles au Sénégal. Les résultats du premier tour sont tombés, c’est une victoire de Bassirou Diomaye Faye, candidat de l’opposition au président en place, Macky Sall. Plus de 4.000 kilomètres séparent Dakar de Paris, et pourtant, ce scrutin connaît en France un grand retentissement. En effet, la diaspora sénégalaise la plus importante des pays de l’OCDE se trouve en France.

Selon les données révélées par le consul général du Sénégal à Paris, 200.000 Sénégalais avec un titre de séjour sont installés en France. Mais ce chiffre atteint... 1,1 million si l'on prend en compte les binationaux et les sans-papiers. En France, près de 81.000 personnes sont inscrites sur les listes électorales pour ces élections.

À Nantes comme à Bordeaux, à Mantes-la-Jolie ou à Asnières-sur-Seine où se trouvaient les isoloirs pour la région parisienne, des fils d’attente interminables se sont constituées.

Logiquement, la campagne présidentielle sénégalaise a été bon train, en France : tractages, porte-à-porte, meetings…

Les élections : une solution à la crise politique profonde au Sénégal

Ces élections prennent une importance inédite. En effet, au début du mois de février, Macky Sall a annoncé un report de dix mois du scrutin. Selon lui, une tension sévissait entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale au sujet des candidats à même de se présenter à l’élection présidentielle. En réalité, le président, n’ayant pas trouvé de moyen pour se présenter pour un troisième mandat, a présenté son Premier ministre, Amadou Ba, comme candidat de son camp. Sentant le vent tourner, puisque la jeunesse du pays exprimait nettement son soutien pour le parti de l’opposition Bassirou Diomaye Faye, Macky Sall a tenté de gagner du temps.

Ce tour de passe-passe n’a trompé personne, les Sénégalais y ont vu un réel coup d’État constitutionnel. S’en sont suivies de grandes et violentes manifestations. La mobilisation pour les élections a pris dans ce cadre une dimension de survie. Selon Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique interrogé par L'Express, Macky Sall incarne la classe politique traditionnelle, c’est-à-dire assez corrompue. Face à lui, la figure de l’opposition Diomaye Faye représente le panafricanisme de gauche, il est le candidat de la rupture, de la souveraineté, un candidat anti-système aux élans populistes.

Une élection qui signe le déclin de l’influence française au Sahel

La diaspora sénégalaise ancrée en France s’est mobilisée pour opérer ce changement profond. Le paradoxe est de taille : les élans tyranniques de Macky Sall ont alimenté chez les Sénégalais la haine de la France, accusée de le soutenir. Il avait, en 2020, exprimé sa solidarité avec la France pour la lutte antiterroriste. Cette élection du cinquième président de la République du Sénégal, largement plébiscitée par les Sénégalais en France, signe la fin de l’ère française au Sahel. Le vainqueur du premier tour entend opérer un profond changement de paradigme : pour lui, la souveraineté sénégalaise est une priorité et les richesses de ses terres ont trop longtemps été dilapidées à l’étranger.

Au Sénégal comme en France, la population soutient et désire cette révolution politique :  « Ce que souhaite la diaspora, c’est qu’on aille à l’élection et qu’on passe à autre chose », a confié le consul général du Sénégal en France au Monde. En attendant, en France, les Sénégalais ont voté pour un dirigeant qui veut chasser la France de son territoire….

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

34 commentaires

  1. Ces Sénégalais n’ont rien à faire dans notre pays qu’ils dégagent notre fric il est pour les Français .

  2. Quand va-t-on se rendre compte que l’Afrique n’a que mépris pour l’homosexualité et que le fait que la LGB…. soit majoritaire dans nos élites coupe la France de toute influence en Afrique?

  3. Nous savons ce qui nous reste a faire ,dans quelques jours ils auront un Président dans leurs idées avec ce qu’ils ont appris en France il est nécessaire qu’ils remigrent dans leur pays pour en faire un grand pays . Donnons leurs toutes les opportunités pour dégager.

  4. Des queues interminables … peut-être plus de sénégalais sur le sol français qu’au Sénégal . Et pendant ce temps tous ces pays de l’Afrique sub-saharienne nous « invitent » à leur foutre la paix et à prendre nos cliques et nos claques pour rentrer au pays , laissant place aux cohortes russes et chinoises, qui eux ne feront pas profil bas .

  5. Beh si leur président est élu … pas de souci de les renvoyer tous au bled le fêter voyons et hop… mais renvoyer sans alloc ni rsa pas comme au maghreb.

  6. Bof… Le Mali a viré la France de son pays comme une malpropre mais c’est une malienne que notre président a choisi pour représenter la France aux jeux olympiques, c’est cohérent non ?

  7. Ne sont-ce pas ces sénégalais qui sont porteur du grand projet du « crack pour tous » ?
    N’est-ce pas un sénégalais panafricain hostile à la France, qui vit chez nous, dont BV nous a parlé ?
    Allez, que dard malin est le vrai courage de renvoyer tous ces gens la chez eux puisqu’ils ne risquent plus d’y être maltraités !

  8. Encore un pays d’Afrique qui annonce son désamour pour notre pays, lequel accueille pourtant chaque année des centaines de milliers d’africains, cherchez l’erreur. Mais au juste qu’en pensent les français? Ce qu’ils pensent, l’État n’en a cure, l’Europe itou. Avouez qu’avec des mots du vieux français on exprime bien plus clairement les choses.

  9. A mettre en paralléle, avec d’autres communautés actuellement, Pieds noirs compris (en leurs temps). Résumons, se privé pour faire le bien au truie, c’est se privé pour donner du foie gras à 1 cochon …

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