Église catholique : encore un mauvais chiffre
La date de Pâques est traditionnellement, dans l’Église catholique, celle des baptêmes d’adultes. En 2021, d’après un article de La Croix du 30 mars, ils auront été 3.639 à avoir été baptisés, contre 4.468 en 2020, soit une baisse de 18 % en un an. Bien sûr, la crise sanitaire et les contraintes liées à la pandémie du Covid-19 sont les grands responsables de cette baisse sensible du nombre de baptisés. Comme ils l’avaient été de la baisse de 30 % de la pratique religieuse observée par Mgr Chauvet, recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 15 août dernier, entre le début du confinement et cette date. C’est une Église exsangue et affaiblie qui émergera d’un confinement sans cesse prolongé sous des modalités diverses. Portant ainsi atteinte, dans l’indifférence générale, à la pleine liberté de l’exercice du culte.
Tous les observateurs, même les plus bienveillants, auront été frappés par la différence de tonalité des discours épiscopaux selon leurs destinataires. Dialogue, courtoisie et soumission finale avec les autorités civiles. Mépris et violences verbales à l’encontre des réfractaires, ou réputés tels, aux ukases gouvernementaux. Accusés soit de mener « leur petit business dans leur coin » (Mgr Aupetit) soit « de mettre en danger la vie d’autrui », selon l’enquête en cours suite à l’éventuel non-respect des marques de distanciation sociale lors de l’office de la vigile pascale dans l’église Saint-Eugène-Sainte Cécile à Paris, le 3 avril. À noter que le diocèse de Paris, toujours solidaire des exclus, des migrants, etc., a tenu à, immédiatement, se désolidariser du curé de la paroisse incriminée. Circonstance aggravante, Le Parisien a bien noté que le célébrant « donne l’hostie de la main directement dans la bouche des communiants ». Est-il incongru d’observer que le curé de Saint-Eugène a procédé, la nuit de Pâques, à dix baptêmes, dont, manifestement, plusieurs musulmans ? Ce sont des félicitations et non des remontrances que Mgr Aupetit devrait adresser à l’abbé Guelfucci s’il avait la foi et croyait aux grâces de salut d’un seul baptême ! Le porte-parole de la Conférence des évêques de France venant de rappeler à Apolline de Malherbe qu’il y a 50.000 églises en France, si chacune avait un curé comme celui de Saint-Eugène, cela ferait… 500.000 baptêmes.
Un jour que Dieu seul connaît, nous pourrons, de nouveau, rendre à Dieu le culte qui lui est dû sans contraintes ni restrictions. L’Église d’après ne sera pas, cependant, en France, selon la formule consacrée, l’Église d’avant en pire. Ce sera une Église nouvelle, encore réduite numériquement par la non-reprise de l’assistance physique aux offices d’une population, en particulier la plus âgée, qui aura compris que le virtuel était aussi réel que le physique. Dans ce monde nouveau, le poids de ce que Yann Raizon du Cleuziou a appelé les « catholiques observants » aura encore augmenté, certaines personnes peu observantes n’ayant pas repris le chemin des églises et d’autres ayant rejoint les plus observants après avoir constaté que seuls ces milieux - prêtres et laïcs - maintenaient des offices réguliers et dignes.
Concernant les baptêmes de cette année, on notera que quasiment la moitié des baptisés (55 %) sont issus de familles chrétiennes. En d’autres temps, ils auraient été baptisés dès la naissance. Ce chiffre éclaire d’une lumière crue le satisfecit que se décerne Mgr Jordy, archevêque de Tours et président de la Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat : « Malgré la situation de pandémie, les confinements et déconfinements, ils sont plus de 3.500 encore cette année à être baptisés. » Bien franchement, il n’y a pas de quoi se vanter alors que le nombre de baptêmes est passé de 334.664, en 2008, à 231.165, en 2017. Est-il prévu de changer, un jour, une équipe et une méthode qui perdent ?
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