[ÉDITO] Comme un sentiment d’insécurité : sans doute « en raison du contexte actuel »

criminalité violences

On va dire que c’est la faute aux réseaux sociaux, que d’aucuns qualifient d’« égouts » de notre société. Cela dit, les égouts ne font pas que transporter et évacuer ce qu’on leur a déversé en amont. Des réseaux sociaux qui se concentrent sur les turpitudes de notre société en mettant de côté tout ce qui va bien. Parce qu’on est bien d’accord : tout ne va pas si mal. On va nous sortir les statistiques « qui vont bien » pour nous démontrer que, finalement, la violence n’augmente pas tant que ça, notamment depuis 2017 (année prise à tout hasard…) et que, si l’on prend le carré de l’hypoténuse divisé par le nombre d’habitants, rapporté au nombre de condamnations prononcées dans les juridictions pénales, on devrait même être rassuré. Qu’on trucidait - et pas de la plus jolie manière - à tous les coins de rue, au Moyen Âge, que des bandits de grand chemin, au coin d’un bois, faisaient la peau des colporteurs allant de ville en ville. Bref, faudrait relativiser. Et surtout, surtout, ne pas « faire le jeu de l’extrême droite ». Ça, c’est important. C’est même essentiel. Il n’empêche.

Il n’empêche qu’il n’y a pas besoin de plonger son nez dans ces « égouts sociaux ». La bonne vieille presse quotidienne régionale suffit. On est bien d’accord, une « PQR » qui n’a pas spécialement la réputation d’être vendue à l’extrême droite. Ou alors, on a raté un truc. En moins d’une semaine, la chose ne serait pas dramatique, on serait tenté de dire que c’est un véritable festival.

 

Crier « Allah akbar » dans une cathédrale

 

On va commencer gentiment. La petite touche « festive », si vous voulez. Dimanche dernier, concert de musique sacrée dans la cathédrale de Metz. Des jeunes d’origine turque interpellés après que l’un d’eux a crié « Allah akbar ». « Mauvaise blague et fin d’une polémique », titre Le Républicain lorrain. Le chanoine de la cathédrale relativise et ne porte pas plainte « en raison du contexte actuel ». C’est-à-dire ? Il nous semble que, justement, « en raison du contexte actuel », une plainte n’aurait pas été du luxe. Mais bon. De jeunes blondinets se seraient pointés, un vendredi matin, dans une mosquée en gardant leurs baskets et en criant « Sus aux Sarrazins », on imagine qu’on en aurait un peu plus entendu parler et qu’« en raison du contexte actuel », Gérald Darmanin aurait fait spécialement le déplacement. Mais relativisons encore. Jadis, les galopins jetaient des crapauds dans les bénitiers. Le coup du « Allah akbar » n’est que la version remasterisée « pour notre temps », comme dit la dame chargée de lire la prière universelle à la messe. Surtout ne rien voir d’autre. Dans ces colonnes, Marie-Camille Le Conte revient sur cette affaire.

 

Rodéo et refus d'obtempérer

 

Passons de la Lorraine à l’Alsace. Schiltigheim, ville de 35.000 habitants près de Strasbourg. Lundi, rapporte le quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace, un individu de 17 ans, à proximité d’un collège et d’une école, fait du rodéo avec sa moto. Un policier municipal tente de l’arrêter mais le motard fonce sur le fonctionnaire, qui s’en tirera avec une fracture et des entorses. La maire écolo de Schiltigheim déclarait, mardi soir, au micro de TF1, alors qu’elle annonçait qu’elle portait plainte contre le motard : « Il y a besoin d’un acte de réparation. » Un acte de punition serait peut-être plus approprié.

 

Coups de poing, claques, griffures

 

Autre fait, très différent mais, au fond, tout aussi révélateur de notre société qui se « dépolice », « s’ensauvageonne », se délite. Cette fois, c’est à Marseille que cela se passe. La Provence raconte. Une directrice d’école a été prise à partie par une mère qui n’était pas contente que son enfant n’ait pu participer à une sortie scolaire, faute d’autorisation parentale dûment signée. La grande sœur se mêle à la dispute : coups de poing, claques, griffures. Bilan : cinq jours d’incapacité totale de travail pour la directrice. Des enfants ont assisté à la scène. L’école est un sanctuaire, dit-on. Brochant sur le tout, le quotidien régional rapporte que la mère a porté plainte pour racisme. Sans commentaires.

 

Tabassé à mort

 

On monte d’un cran dans la violence et la sauvagerie en prenant la direction du Nord. À Grande-Synthe, plus exactement, petite ville de 20.000 habitants. France Bleu raconte : « Un homme de 22 ans décède après un passage à tabac près de Dunkerque, un mineur en garde à vue. » La victime travaillait dans un centre socio-éducatif. Le maire socialiste Martial Beyaert débite le discours habituel lorsqu’on est de gauche : « Dans ces moments difficiles pour notre ville, je vous demande de garder votre sang-froid et de ne pas céder aux injonctions, aux dérapages, sur les réseaux sociaux et dans la vie de tous les jours. » Il ne manque que le mot « amalgame ».

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

27 commentaires

  1. « Qu’on trucidait – et pas de la plus jolie manière – à tous les coins de rue, au Moyen Âge, » certes, mais au Moyen-Age les motos tueuses et les kalachnikofs n’existaient pas, et on avait le droit de se défendre avec sa dague et son épée !

  2. En ce qui concerne le « sentiment d’insécurité » si cher à notre vaillant garde des sceaux, je dirais que la violence n’a pas augmenté de l’épaisseur d’une feuille de cigarette depuis la Guerre de Cent Ans. Ou plus exactement, l’homme n’a pas changé depuis les temps bibliques, vols, crimes, viols, rapines, massacres, il suffit d’allumer un poste de télévision, une radio, d’ouvrir un journal pour constater qu’à l’autre bout du monde ou au coin de votre rue, les choses n’ont guère changé, la violence est inséparable du genre humain. C’est le monde orange mécanique. La violence est toujours présente et elle est bienvenue, car la société la contient, la sublime, la transcende, la magnifie, elle devient alors une formidable source d’énergie, une motivation inépuisable qui fait de l’espèce humaine ce qu’elle est dans la magnificence. Si par contre la société choisit de ne plus la contenir, c’est l’horreur absolue, notre longue histoire est là pour nous le rappeler. Il suffit de relire « sa majesté des mouches » de William Holding, publié en 1958, pour se rappeler que des enfants pourtant éduqués livrés à eux-mêmes, cela conduit à la barbarie. Là où la société s’efface, la violence reprend ses droits.

  3. Comment nos politicards de pacotille ne peuvent-ils pas voir l’envahissement de l’islam qui veut supplanter, détruire, saccager, barbariser, notre culture judéo chrétienne. Depuis 40 ans les frères musulmans, subventionnés par l’état et par l’europe, y travaillent insidieusement avec des moyens que personne ne peut plus ignorer.

  4. Les excuses de l’exécutif, quelles qu’elles soient, font pschitt.
    À force de nier la réalité, celle-ci leur revient en pleine poi–, sur un air revanchard.
    La pire de ces excuses, à savoir le « sentiment » à la sauce Dupond-Moretti, est certainement la sortie la plus désagréable, la plus odieuse, et surtout la plus irritante qui soit aux oreilles des français, qui eux vivent l’ensauvagement au quotidien.
    Dupond-Moretti, qui vise une nomination au Conseil d’État afin de finir sa carrière de trublion jusqu’au dernier souffle, n’en finit pas de nier la réalité.
    Tout l’exécutif LREM-Renaissance et ses associés collaborateurs sont dépassés par les événements qui horrifient les français quotidiennement. Aucun d’entre eux n’est capable d’apporter une réponse forte de peur de déplaire.
    Inutile d’aller faire la guerre à la Russie, Macron a rencontré sa Bérézina en France.

  5. « Si des jeunes avaient crié « Sus aux Sarrazins »… Votre comparaison semble se plaindre d’une différence possible de traitement, alors qu’elle montre la force de l’église catholique, apostolique et romaine! Elle évacue ce vain bruit comme la vétille qu’elle est et qui ne peut l’ébranler, cependant qu’une religion fragile, se vexe, hurle au blasphème et prononce des fatwas. Le chanoine de Metz a bien réagi.

  6. Combien de prisons sont en construction? Rien à attendre de ce gouvernement actuel qui rend tous les jours la situation de plus en plus grave pour le gouvernement futur. Toujours excellent Mr Michel.

  7. La PQR n’est qu’une composante de cette propagandastaffel à l’usage de ces «  gouvernements « 
    Rappelons-nous quand qu’il y a peu de temps , macron invita tous les patrons de Presse nationale et les actionnaires des Presses régionales à un grand banquet à l’Élysée afin qu’il puisse leur donner la voie à suivre et suivre ses ordres … » j’ai besoins de vous «  leur déclama t’il. La Voix du nord par exemple n’est qu’un outil de désinformation que seuls les personnes âgées consultent encore et souvent pour la necrologie , les chiens et chats écrasés , le programme Tv et le fouteballe…la VDN est en grande difficulté financière et malgré tout ils accélèrent le cirage de pompes et plus si affinité

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