Drame à Crépol : « Plus personne n’est à l’abri, ça peut être n’importe qui ! »

Thomas Crépol

Crépol, village de 500 âmes dans la Drôme, reste sous le choc. Ce samedi 18 novembre, alors que le comité d’animation de la commune organisait un bal d’hiver dans la salle des fêtes pour le plus grand bonheur des jeunes des alentours, la soirée vire au drame. Vers 1 h 30, une dizaine de « jeunes des cités », décrits en « survêtement et TN [baskets, NDLR] », tente de s’infiltrer. Après avoir blessé le vigile, ils sèment la panique parmi les participants. Blessé à l’arme blanche, Thomas, un adolescent de 16 ans « sans histoire », décède. Huit autres jeunes sont blessés et transportés vers les hôpitaux les plus proches, dont deux en urgence absolue. Les autres participants sont traumatisés. « La commune et le comité des fêtes auront du mal à se remettre d’une chose pareille. […] On envoie ses enfants pour s’amuser et on vient récupérer un cercueil », réagit Marine Legut, maire de la commune, auprès de la presse locale.

Le fléau des attaques au couteau

Ce lundi matin, vingt-quatre heures après le drame, les hommages se multiplient. Le club de rugby de Romans-Péage (RCRP), dans lequel Thomas évoluait, a organisé une minute de silence avant l’un de ses matchs et a publié un nouveau logo à l’effigie du garçon. Son lycée, Le Dauphiné, à Romans-sur-Isère, a organisé une minute de silence en sa mémoire. Et sur les réseaux sociaux, ses amis partagent leur émotion et pleurent « un ange parti trop tôt ». Côté politique, la droit s'indigne. Gérald Darmanin n'a, pour le moment, pas réagi. Une enquête a été ouverte pour « homicide volontaire » et « tentative d’homicide ». D’après les premiers éléments, « les faits s’apparenteraient à un règlement de comptes », note le procureur en charge du dossier. Et il ajoute : « Les jeunes pourraient être venus de Romans, peut-être du quartier de la Monnaie [quartier au cœur des émeutes en juin 2023 et où des policiers ont été caillassés en octobre dernier, NDLR], sans que nous n’ayons aucune certitude. »

Lisette Pollet, députée RN de la Drôme, jointe par BV, est encore « atterrée ». « Je pense aux familles. En tant que maman et grand-mère, je comprends la douleur des familles. Ça aurait pu être les nôtres… », ajoute l’élue. « Aujourd’hui, on va faire la fête et on meurt. On peut mourir pour une clope, pour un mauvais regard. Plus personne n’est à l’abri, ça peut être n’importe qui ! », s’alarme le député, qui refuse cependant de baisser les bras. Comme le rappelle Pierre-Marie Sève, directeur de l’Institut pour la justice (IPJ), ce sont 120 attaques à l’arme blanche qui se déroulent chaque jour en France. Un fléau qui a entrainé la mort de nombreux Français. En juillet, Enzo, 15 ans, était tué au couteau pour « un mauvais regard ». Un mois plus tard, Anthony Monet, jeune père de famille, était poignardé à mort lors d’un anniversaire. Au printemps dernier, un jeune homme de 24 ans a été frappé de plusieurs coups de couteau lors d’une fête à Aurillac.

L’étalement de la violence en zone rurale

Face à la multiplication de ces drames, Lisette Pollet attend une réponse ferme de la Justice. « Pour un policier traîné, on s’en sort avec des heures de travaux d’intérêt général, ce n’est pas normal. Il faut de la fermeté : on n’ôte pas la vie des gens sans en porter les conséquences », conclut-elle. Un sentiment partagé par Pierre-Marie Sève. Selon lui, « encore une fois, malheureusement, il n’y a rien d’étonnant. Les mêmes causes appellent les mêmes effets. » Et il précise : « Cela fait des années que beaucoup alertent sur le combo immigration et laxisme judiciaire. Comme rien ne change, des drames en série se produisent. » Sur la question des armes blanches, Pierre-Marie Sève ajoute : « Si la Justice faisait son travail et condamnait les personnes qui portent une arme blanche comme le prévoit la loi, alors il y aurait un aspect dissuasif. »

Pour Pierre-Marie Sève, le drame de Crépol illustre par ailleurs l’étalement de la violence en zone rurale. L’augmentation rapide de la délinquance à la campagne est la conséquence, selon lui, de la politique d’aménagement du territoire, et notamment de la loi SRU qui impose aux communes de plus de 3.500 habitants entre 20 et 25 % de logements sociaux. « Je n’ai rien contre les HLM. Mais aujourd’hui, les HLM sont devenues des foyers de délinquance. En imposant des HLM sur tout le territoire, on étale la délinquance. » Crépol, village sans histoire, est ainsi entouré de communes concernées par la loi SRU (Romans-sur-Isère, Valence, Tournon-sur-Rhône…). De quoi rompre la tranquillité de la campagne drômoise.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

63 commentaires

  1. Bien qu’il fût 1h30 du matin, on ne va pas me dire que personne n’a vu les visages des agresseurs! Or depuis 3 jours aucun journaliste n’a interrogé quelques-uns des dizaines de témoins présents sur les lieux!
    Il ne faut pas stigmatiser! Tous les journalistes pètent de trouille, y compris sur Cnews. Gabrielle Cluzel qui a parlé de « Jeunes des cités » s’est fait voler dans les plumes par un gauchiste sous le regard terrifié de l’animateur ».
    Personne n’osera dire qu’il s’agit d’Arabes ou de Noirs!

    • Oui, personne n’est dupe, vous avez raison. C’est la même chose avec les actes antisémites, on nous ressort l’extrême droite à chaque fois. Le problème, c’est que reconnaître la vérité revient à poser un diagnostic. Une fois le diagnostic posé il parait étrange de ne pas traiter le problème comme il le faudrait. Pas de diagnostic, donc pas de traitement, et le tour est joué !

  2. Le gouvernement, les députés, les sénateurs, bref toute cette belle caste qui se foutpas mal des Francais, pourrait faire un petit geste, un petit bouquet de fleurs aux parents par exemple, en se cotisant ça ne leur reviendra pas trop cher.
    En attendant la prochaine attaque…

    • Mais je crois que ce silence médiatique en dit long justement . Des français de souche auraient tout de suite été nommés . On aurait déjà les prénoms , on parlerait d extrême droite etc… Cette expédition préméditée d’une bande venue avec des couteaux longs de 25 cm en est signée .

  3. Voilà encore une preuve que la France est en pleine décadence et je suis curieux de savoir qu’elles sont les
    origines de ces salopards qui ont fait ça

  4. Messieurs les juges : Soyons sévères, les auteurs des coups de couteaux mortels devront être condamnés à au moins
    2 mois de travaux d’intérêts collectifs. . . . avec sursis

  5. Toujours ce fameux « sentiment d’insécurité » qui imprègne l’esprit des gens trop simples pour comprendre le génie et l’efficacité de nos brillants ministres de l’intérieur et de la justice. « Calmez-vous Madame, ça va bien se passer » comme le disait le méprisant Darmanin à Apolline de Malherbe.

  6. « Lisette Pollet attend une réponse ferme de la Justice ». Elle peut attendre. Si jamais on identifie ces racailles, ce qui est loin d’être sur, vu l’omerta qui règne dans les cités, ils risquent d’être condamnés à une poignée de main de Macrion: peine sévère mais juste.

  7. « Lisette Pollet, député RN, attend une réponse ferme de la Justice ». Vous risquez d’attendre longtemps, chère madame …

  8. quelle tristesse pour les famille, ce qu’il y a de sûr, au gouvernement on ne se bouscule pas pour dénoncer cette violence , mais pour une racaille il y avait protestation dans l’heure ! Ecoeurant !

  9. Juridiquement il s’agissait d’une  » bande armée » ayant préparé des  »assassinats ». Sociologiquement c’est une démonstration de plus que l’assimilation ne se fait plus et que des communautés de plus en plus hostiles se constituent. Une sorte de Bosnie. Judiciairement et juridiquement qu’il faudra serrer la vis. à fond. Politiquement que Macron est dangereux mais ça on le savait déjà.

    • L’assimilation de se fait plus … depuis très longtemps. L’assimilation est rejetée de toutes part. Par ceux qui devraient s’assimiler, par les pays d’origine, par la gauche, et l’Etat (ceux qui le dirigent) ne fait rien pour elle et laisse s’installer toutes les dérives Les communautés se font une guerre … à couteaux tirés (120/jour) à coup de kalach’, à coups de pillages et d’émeutes, à coup de viols, d’agressions, de cambriolages. Serrer la vis ? Vous voulez parler de celle de la magistrature ? Il faut condamner, emprisionner, expulser, déchoir systématiquement de la nationalité français tout double national condamné. La racaille doit être mis hors d’état de nuire.

  10. C’est du terrorisme à dimension ethnique; pas de la criminalité. L’horreur, il est temps de réagir sérieusement.

  11. L’Est de Lyon, dont l’Isère, est devenu une immense banlieue de zones industrielles ou post-industrielles parsemées de cités HLM, qui s’étend de l’Est de Villeurbanne jusqu’aux premiers contreforts des Alpes, par opposition à la banlieue Ouest friquée BCBG et pleine de belles propriétés bourgeoises. Le métissage social est en panne avec la raréfaction de la classe moyenne … et le vivre-ensemble, c’est chacun de son côté de Lyon, et mieux vaut le côté Ouest, croyez-moi …

  12. Maintenant dans toutes les fêtes les rassemblements il faudra venir armé , c’est la leçon de tous ces drames ! Et aussi se faire justice nous – même .

  13. Encore une jeune vie brisée, une famille dans le chagrin. Pendant ce temps, en haut lieu on nous mijote de nouvelles arrivées d’étrangers qui vont soulager les métiers en tension. Ah la jolie formule ! La tension, elle est surtout dans la vie quotidienne où sortir de chez soi devient très risqué. Darmanin se vante d’avoir expulsé 17 migrants délinquants par-ci, 15 par-là. La belle affaire puisque, « en même temps », des centaines d’autres s’installent sur notre sol.
    Je viens de renouveler mon adhésion à RECONQUÊTE, seul parti capable de nous sortir du bourbier où nous sommes empêtrés.

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