De la spécificité des persécutions antichrétiennes

Martyre des minorités chrétiennes : le silence complice des politiciens français (1)

Si les fidèles de toutes les religions peuvent aussi être victimes de violences, les persécutions touchant les chrétiens revêtent une nature particulière.

Le dernier attentat perpétré contre les églises du Sri Lanka prouve, une nouvelle fois, que le christianisme est l'objet d'un acharnement meurtrier à nul autre pareil, comme le reconnaît le journal Le Monde dans un récent article consacré à cette tragédie, titrant : « Attentats au Sri Lanka : les attaques les plus meurtrières contre des chrétiens depuis 1970. »

S'appuyant sur une étude de l'université du Maryland, qui a recensé plus de 180 actes de terroristes dans le monde depuis 1970, l'auteur a extrait de cette base de données les 100 attentats les plus meurtriers visant exclusivement des édifices religieux, afin d'éviter toute incertitude quant à la dimension religieuse de la communauté visée.

Il en ressort que si les mosquées sont davantage ciblées par des attaques meurtrières et que les musulmans représentent, ainsi, plus de 70 % des victimes de ces attentats, ces victimes « payent le plus lourd tribut du terrorisme international dans le contexte des clivages géopolitiques et religieux entre sunnites et chiites ».

Cette analyse révèle, ainsi, que si les musulmans demeurent, comme on nous le répète à l'envi, les premières victimes du terrorisme, force est de reconnaître qu'il s'agit d'attaques provenant de fidèles de la même religion et non des persécutions perpétrées par des adeptes d'autres cultes.

À ma connaissance, aucune violence n'a été provoquée à l'encontre de mahométans, au cours de la période étudiée, par des chrétiens se réclamant de l'Évangile : les motivations de l'auteur de l'attentat contre deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, perpétré le 15 mars dernier, ne sont nullement de nature religieuse mais essentiellement politiques, le terroriste cherchant à dénoncer le « Grand Remplacement » des populations de race blanche et de culture occidentale et par d'autres, venues en particulier du monde islamique.

S'agissant des actes antisémites recensés dans le monde depuis de nombreuses décennies, ils ont soit été commis sur le fondement de théories racistes (Hitler), soit justifiés par des préoccupations d'ordre patriotique ou social, comme l'a révélé l'affaire Dreyfus ; sans oublier la célèbre formule du comte de Clermont-Tonnerre, prononcée en décembre 1789 : « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus. »

En revanche, comme le montrait le documentaire réalisé en 2017 par Raphaël Delpard, La persécution des chrétiens aujourd'hui dans le monde, plus de 215 millions de fidèles du Christ (chiffre à revoir, sans doute, à la hausse) sont victimes d'assassinats, de viols, de lapidations, de mise en esclavage et autres exactions en raison de leur foi, alors même que la minorité qu'ils constituent ne menace nullement le pouvoir des pays où ils vivent.

Alors que, sur notre propre sol, se multiplient les violences à l'encontre de prêtres et de religieux catholiques, qu'églises et cimetières sont régulièrement profanés ou vandalisés, prenons garde que la France, « fille aînée de l'Église » et « pays des droits de l'homme » ne vienne s'ajouter à la liste noire des États où la liberté de conscience n'est plus assurée.

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