Dans le Paris bobo d’Hidalgo, les crimes et délits explosent

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Alors que la classe politique s’entredéchire à mesure qu’approchent les élections municipales, la situation de la capitale offre une image fort révélatrice de l’état de notre société. Au-delà des camps de migrants qui prospèrent, des poubelles qui débordent, des rats qui cavalent le long des trottoirs et des trottinettes qui font régner l’anarchie, « Paris s’enfonce dangereusement dans la spirale des vols et des violences », comme le titrait Le Figaro de ce début de semaine.

Forces de police exténuées par le maintien de l’ordre, mobilisation chaque samedi face aux gilets jaunes et aux casseurs, effectifs en baisse en raison des heures récupérées parce que jamais payées… on ne sait ce qu’il faut pointer en premier dans les causes de ce fiasco mais les chiffres sont là : Paris va bientôt ressembler à ces capitales où l’on n’ose plus s’arrêter aux feux ni circuler à pied par peur de se faire cogner et détrousser.

Les chiffres sont ceux du préfet de police de Paris, Didier Lallement. Tous les mois, nous dit le quotidien, il transmet aux maires des arrondissements parisiens le bilan chiffré des crimes et délits, ainsi que les enseignements tirés de la main courante informatisée des commissariats. Vingt fiches pour vingt arrondissements, que Le Figaro a pu compulser. Elles témoignent d’une situation plus qu’inquiétante.

Toutes violences confondues, qu’elles soient « non crapuleuses, c’est-à-dire « gratuites » (sur la voie publique, à l’école, intrafamiliales…) ou « crapuleuses », c’est-à-dire exercées dans le but de voler, « les atteintes volontaires à l’intégrité physique ont augmenté de 9 % à Paris intra-muros, avec plus de 35.000 agressions depuis le début de l’année ». Les atteintes aux biens ont, elles, augmenté de 13 % et les cambriolages de résidences principales de 7 %.

Ces décomptes révèlent, bien sûr, de grandes disparités selon les arrondissements, les plus « en pointe » étant les plus centraux, exception faite du nord de Paris ravagé par le trafic de drogue et la délinquance qui prospère autour des camps de migrants.

À ce palmarès des arrondissements où il ne fait pas bon se promener, ni résider d’ailleurs, arrive en tête le très branché 4e : c’est le Marais. Là, les violences crapuleuses ont augmenté, en neuf mois, de 71 %, et plus précisément « les vols avec violence sans arme à feu » de 73 % ! Mais pour l’ordinaire des « atteintes volontaires à l’intégrité physique », dont les « coups et blessures volontaires », ce sont les 1er et 2e arrondissements qui remportent la palme. Les quartiers touristiques de Beaubourg et du Louvre sont d’épouvantables pièges à touristes où ce type de délits s’est envolé de plus de 40 %.

Reste que le pire est au nord de la capitale, là où sévissent dealers et enfants des rues au milieu des campements clandestins. On découvre ainsi que les violences sexuelles, par exemple, ont certes augmenté de 31 % dans le très chic 7e et le 14e cossu, mais cela ne représente que 47 faits dans l’un et 108 dans l’autre, quand les vols avec violence vont, eux, de 177 pour le 6e, à 1.695 pour le 10e et… 2.189 pour le 18e ! On s’étonnera, après cela, que les riverains du quartier de la Chapelle n’osent plus sortir de chez eux…

Enfin, si les cambriolages de résidences principales ont augmenté, globalement, de 7,2 % dans la ville, il est bien sûr des arrondissements plus touchés que d’autres : 21 % de hausse dans le 16e, 35,3 % dans le 8e, 42,5 % dans le 12e qui se « gentrifie », comme on dit là-bas, et même 47,1 % dans le 18e.

Responsables, dit un maire, « ces réseaux des ex-pays de l’Est et des Balkans qui écument des quartiers entiers de nos villes, en se jouant de nos lois trop faibles ».

Et que fait-on contre tout cela ? Des pistes cyclables…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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