« Contre-tribune » Depardieu : le rappeur Médine donne des leçons de féminisme

médine

Le feuilleton n’en finit plus. Après la tribune de soutien à Gérard Depardieu dans Le Figaro, voici la « contre-tribune », dénonçant la « loi du silence », publiée le 29 décembre sur un blog hébergé par Mediapart et signée par « plus de 600 artistes ».

Tous ne sont pas de grandes stars, loin s’en faut. Comme dirait notre ami Nicolas Gauthier, s’ils sont connus, c’est essentiellement de leur maman et de leur voisin de palier. On y trouve cependant certaines célébrités médiatiques dont la présence ne laisse pas d’étonner. Citons, pêle-mêle, Clara Morgane - qui a commencé sa carrière dans le porno -, Pomme et Rockhaya Diallo - ferventes militantes de la cause Adama Traoré, accusé de viol par son codétenu qui a été pour cela indemnisé par la CIVI - et surtout… le rappeur Médine. En avril dernier, lors d’un concert à Agen, celui-ci avait exhorté son public à frapper de toutes ses forces, jusqu’à ce qu’elles éclatent et se répandent, des piñadas à l’effigie de deux femmes, deux élues du RN, Edwige Diaz et Julie Lechanteux. Celles-ci avaient d’ailleurs déposé plainte. Et celui-ci, aujourd’hui, se mue donc en parangon de vertu féministe, vient jeter sa petite pierre indignée contre Gérard Depardieu. Et cela n’embarrasse personne, de signer à côté de lui ? Au fait, a-t-on sollicité Dominique Strauss-Kahn ?

Je l’ai déjà dit pour Serge Gainsbourg, je le répète pour Gérard Depardieu : loin de moi l’idée de voler à leur secours. Ils ne sont que les traductions artistiques de l’hyperconsumérisme sexuel post-soixante-huitard ne souffrant aucune barrière ni aucune interdit décrit dans le livre Familia grande de Camille Kouchner. Qu’une certaine droite - que l’on croyait thuriféraire de la galanterie française et pourfendeuse du tsunami libertaire - s’échine à les défendre est assez mystérieux.

Mais ceux qui s’acharnent contre Gérard Depardieu sont d’une hypocrisie indicible. Au-delà de cette contre-tribune qui sonne comme une immense farce, la prise de conscience est bien tardive. Sur quelle planète vivaient tous ces gens ? Non, Gérard Depardieu n’est pas un enfant de Marie. Mais tout était déjà dans Les Valseuses, ce film « transgressif » qui a été salué comme un chef-d’œuvre par l’ensemble du monde intellectuel de gauche - pléonasme - de l’époque. Un rôle de composition pour Depardieu ? Pas du tout. Puisque l’acteur avait déclaré alors être emballé par son rôle : « Jean-Claude, c’est moi ! ». Une jeune fille de 16 ans, campée par Isabelle Huppert, y est déflorée à la hussarde, et le viol présenté peu ou prou comme un préambule du consentement. Où étaient les féministes d’alors pour le dénoncer ? Ont-elles rompu cette fameuse « loi du silence » fustigée aujourd’hui ? Pas du tout. Au contraire, elles couraient devant, avec la pilule et l’IVG en étendard. Avant d’aller battre la coulpe des autres, le mouvement MeToo ferait bien de procéder à son examen de conscience, déboulonner ses propres statues ; bref, s’« auto-canceliser ».

Aujourd’hui, chaque camp semble en somme combattre à front renversé. La droite conservatrice paraît défendre Gérard Depardieu, et la gauche libertaire le conspuer. Une analyse par Le Monde des Valseuses donne peut-être une clé de compréhension : le film culte y est décrit comme « une sorte roman picaresque post-soixante-huitard où s’entrechoquent l’esprit libertaire de la nouvelle jeunesse et cette France profonde qui ne sait pas encore qu’elle va disparaître ». En toile de fond de l’affaire Gérard Depardieu, l’objet est moins le viol ou la pédophilie qu'un mâle blanc - graveleux - de plus de 70 ans appartenant à cette France profonde, dont l’effondrement général en cascade a pris toutes les formes, y compris et surtout celle du délitement moral.

Cette France des seventies mérite-t-elle qu’on déploie tant d’énergie pour la défendre ? On a le droit d’en douter. Le ver était déjà dans le fruit. Mais, de grâce, que Médine ne donne pas de leçon de féminisme !

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

68 commentaires

  1. Il faudrait quand même faire la différence entre les paroles et les actes et comprendre que ceux qui disent ne sont pas cieux qui font. L’âge et l’apparence physique du prédateur incriminé plaide pour une excuse..
    Quant à ce qui s’est passé autrefois quand les mœurs et coutumes étaient différentes on ne peut qu’essayer de comprendre la bienveillance envers les artistes la pornographie des salles de garde à l’Hopital l’humour grossier de certains comiques etc c’était ..une époque révolue où la femme était inférieure en droits. Certains ont du mal à réaliser le changement et ceux qui étaient les rois se retrouvent dans un monde inconnu qui les rejette.

  2. L’hôpital qui se moque de la charité!
    Non pas cet individu, issu d’une culture où la femme est un être inférieur.
    Si l’expression « faux cul » a une signification elle caractérise parfaitement le personnage.
    De plus ça ne dérange en rien les cosignataires de se commettre avec lui, il faut bien dire que dans le tas : l’éthique, la franchise, l’intégrité, la morale, la tolérance sont des vertus souvent ignorées par certains des signataires.

  3. Les babyboomers sont une variante occidentale de ce que furent les dix plaies pour l’Egypte Antique. Il faut s’interroger sur le fait de savoir comment une génération entière a pu être séduite par l’anarchisme, le trotskysme et le maoïsme alors que leur jeunesse se déroulait dans des pays libres et prospères. Leur héritage économique est à l’image de leur héritage intellectuel et moral : la faillite absolue.
    Aujourd’hui leurs petits enfants baignent dans le wokisme, qui n’est finalement pas autre chose que le même virus mental que celui qui avait intoxiqué leurs grand-parents.

  4. Que n’a-t-on dit de Coluche ! Il ne faisait pas non plus dans la dentelle, il savait provoquer les esprit bien pensant, mais il avait du talent tout comme Depardieu. Évidemment il est mort et surtout il restera à jamais « les restos du cœur »

  5. Les punaises de lit, Depardieu et ensuite ?
    Tout est bon pour distraire le bon peuple des vrais problèmes.
    Quand parlera-t-on des violeurs qui sévissent impunément et quotidiennement dans notre pays ?
    Quand parlera-t-on des quartiers « sensibles » où nous ne pouvons plus mettre les pieds ?

  6. La plupart de ces clampins qui encensaient « les valseuses » et donc G Depardieu sont des gauchos bobos décadents, si ils ne l’avaient pas porté aux nues, ils n’auraient pas besoin aujourd’hui de vouloir le redescendre de son piedestal !
    G Depardieu n’ a fait que profiter de cette époque post soixante huitarde avec intelligence, on ne va pas le blâmer pour cela ! Quand au soutien de Médine et de C Morgane à ses détracteurs, cela situe le niveau des célébrités qui veulent le mettre bas !!!

    • A la nuance près que Depardieu est un acteur hors pair !
      Sans doute n’ avez-vous pas vu jouer ce grand acteur dans « Danton « ou Cyrano de Bergerac!

  7. Née en 1970, j’ai toujours trouvé Gérard Depardieu répugnant.
    Ceci dit, je pense que la génération Me Too, qui a tout de même le mérite d’avoir libéré la parole et brisé le tabou libertaire, est justement la fille de la génération gaucho-soixante-huitarde qui l’avait imposé !

  8. Je ne me résous pas à considérer Depardieu comme un sale type! Une personne qui aime la france au point de dire que c’est le plus beau royaume après celui du ciel , qui adore Barbara , qui à l’âge de 18 ans pensait que Ruy Blas était le nom d’un chien pour ensuite travailler d’arrache pied pour s’approprier avec un talent fou les répertoires des plus grands dramaturges et auteurs de pièces et qui a eu l’occasion de convoler avec nombre de partenaires plus jolie les unes que les autres ne peut être un mauvais bougre . On peut considérer que ce n’est pas un « bon chrétien » et qu’il appartiendrait à une tradition rabelésienne de la scène française tel un Frédéric Dard , ou pourquoi pas un Brassens considéré comme très mysogine. Mais la cabale contre notre Depardieu par des demi-sels de la variétoche française ou belge ne m’impressionne guère et ne changera pas mon point de vue sur le personnage dont ces dignes rerprésentants du Wokisme n’ariveront jamais à la cheville ! Des victimes qui portent plainte opportunément plus de vingt ans après les faits pour certaines, cela me laisse dubitatif dans le contexte actuel ,surtout que les bonnes âmes de me too qui les soutiennent ne s’offusqueront jamais des tournantes qui se passent dans les caves de cités! Mais, là, l’occasion était trop bonne de s’en prendre à un tel représentant de la caste des males de plus de 50 ans, bien français, aimant la bonne chère et les bons crus , si bien que la meute des suivistes s’est depuis agrandie . On sait jamais cela pourra toujours servir auprès de la directrice de France tV madame Ernotte flanquée de sa ministre madame Abdul- Malak !

  9. @GolfRomeo : Très bonne réflexion. On pourrait ajouter que parmi les 600 il y a trop d’inscrits aux Intermittents du Spectacle. Et là on comprend le mot Intermittent.

  10. Vous faites bien de nous rappeler que Cl.Morgane aurait pu devenir Ministre . Ces gens sont mal placés pour voler au secours du féminisme. Si G.Depardieu est un excellent artiste il n’empêche que sa moralité personnelle est douteuse. On pourrait lui pardonner une gauloiserie d’après boire, même une grivèlerie ou sa tendance à butiner pour d’autres ruches mais s’en faire un étendard est malséant . Est-ce que ça ne vous rappelle pas J.J.Rousseau moralisant avec une belle plume mais vivant une vie personnelle parfaitement immorale et toujours adulé par toutes les gauches ?

    • Grivèlerie : Petit délit consistant à consommer sans payer dans un café, un restaurant, etc. je ne pense pas que ce soit le cas de Depardieu.

  11. Toutes ces belle âmes de Gôôôche, plus hypocrites et opportunistes que jamais qui s’acharnent àne pas comprendre la vieille provoc Depardieu, plus rigolarde que méchante…. Loin de moi de supporter ce qu’est devenu notre Cyrano tant encensé jadis pour avoir démontré par ce rôle sa féminité latente et cachée, et le vieil anar qu’il s’efforce d’être encore aujourd’hui. Notre Drame National : un féminisme ultra, plus facho que l’extrême droite elle-m^me, une totale absence de finesse psychologique, une désespérante et hideuse lâcheté morale et un opportunisme des plus convenus qui nous vient du fond des âges quand les Peuplades devaient se souder pour leur survie. Cette gauche bornée, étriquée et mesquine a fait du bon travail en 25ans; mais honte également à la Droite, soumise alors faute de n’avoir pas su lui résister

  12. ça me fait rigoler une contre tribune de stars inconnues (dont les fans sont souvent des racailles) qui veulent rivaliser avec la tribune des plus grandes srtars du cinéma français …allez hop encore un plus de wokisme (Gégé a le defaut impardonable d etre blanc , chrétin , français de souche et riche : tant pis pour toi Gégé c est bien fait !)

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