Conor McGregor, champion de MMA et… futur président irlandais ?

L’Irlandais Conor McGregor, immense champion de MMA (arts martiaux mixtes), n’est pas exactement cet Homme tranquille immortalisé par John Wayne dans le film éponyme, tourné par John Ford en 1952. Connu pour ses frasques et ses propos pas toujours très politiquement corrects, voilà qu’il se lance, après avoir entretenu le suspense depuis décembre dernier, ce 5 septembre, à 36 ans, dans la course à la présidentielle.

Ireland, your President. ☘️❤️ pic.twitter.com/MdLQZzUwiI

— Conor McGregor (@TheNotoriousMMA) December 4, 2023

Une déclaration d’intention à peu près aussi musclée que lui : « En tant que président, j’aurai le pouvoir de convoquer le Dáil Éireann [chambre basse de l'Irlande, NDLR] et de le dissoudre. Comme je l’ai dit auparavant, j’aurai toutes les réponses que le peuple d’Irlande réclame face à ceux qui volent les travailleurs, les perturbateurs de la cellule familiale, les destructeurs de petites entreprises ! Ces charlatans, en position de pouvoir, seront convoqués pour rendre des comptes au peuple irlandais. Ce dernier mérite les réponses qu’il recherche. Point final. Tel serait mon pouvoir en tant que président. Je le sais très bien. L’Irlande a besoin d’un président actif, employé entièrement par le peuple irlandais. C’est moi. Je suis le seul choix logique. 2025 approche… »

Notons, toutefois, que la Constitution irlandaise ne concède au président qu’un rôle strictement honorifique, le gouvernement n’étant même pas obligé de le tenir au courant des dossiers de politique, intérieure comme extérieure. Néanmoins, Conor McGregor a le pouvoir, tel qu’il l’affirme, de dissoudre le Parlement local, le Dáil Éireann. Comme quoi il est possible d’être à la fois un sportif accompli et de connaître la Constitution de la mère patrie.

Politiquement incorrect

Quant à ses messages postés sur X, il est vrai qu’ils ne sont effectivement pas toujours très politiquement corrects. Revenons deux années en arrière, au 12 janvier 2022, quand la jeune Ashling Murphy, 23 ans, est assassinée alors qu’elle faisait son footing le long du canal de Tullamore, en Irlande. Son meurtrier, un certain Jozef Puska, est condamné à la prison à perpétuité alors même qu’il plaidait non coupable devant le juge. À l’époque, Conor McGregor affirme sur X, sur un message désormais effacé, mais dont on peut encore trouver la trace : « Je vais dire les choses ! À quel point c’est ridicule de laisser des gens comme lui rentrer dans notre pays ! L’Irlande n’est pas une porte ouverte ! [...] Un nouveau système doit être mis en place pour la sécurité de notre pays et de ses habitants ! Il faut évacuer le danger et recevoir de l’aide. Éradiquer et durcir. L’Irlande est le pays de Dieu, nous serons toujours protégés. »

Le 8 avril 2024, c’est la politique française en la matière qu’il pointe du doigt – ou du poing –, réagissant à une vidéo qui montre un jeune Français dépouillé par des voyous sur le quai d’une gare : « Il est vraiment important d’apprendre les arts martiaux dans une certaine mesure. La possibilité d’enfoncer le visage de ce voleur dans cette plate-forme en béton et de l’y maintenir avec une facilité absolue est là. » Et d’ajouter : « Une formation de trois à six mois vous donnera la capacité de faire face à une situation comme celle-ci avec facilité et confort, contre la majorité des racailles comme celle-ci. Rejoignez une salle d’arts martiaux dès aujourd’hui ! »

Chez cette légende vivante des MMA, salle de sport et église font donc bon ménage : « Les gens ne le savent pas, mais je suis un homme pieux, très pieux même, assure-t-il. Je suis un catholique d’Irlande. Ma mère nous a transmis cette croyance comme on la lui a transmise par le passé. Je porte toujours sur moi une chaîne avec l’archange Michel. Il te protège, il représente le fait de se concentrer sur le bien plutôt que sur le mal. »

Ce qui n’empêche pas non plus les frasques, cet Irlandais étant de l’espèce turbulente. Entre bagarres de pub et tromperies conjugales, ce père de famille reconnaît ne pas toujours incarner l’homme idéal. De là à convaincre de potentiels électeurs, il y a donc peut-être loin de la pinte de bière aux lèvres. Mais au pays des elfes, des fées et des ogres, l’esprit cartésien ne règne pas toujours en maître.

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