Comment confiner les commerces de leurs clients ?

Castex

Si vous examinez attentivement le train de mesures annoncées par Jean Castex, pour les régions Île-de-France et Hauts-de-France, et que vous comparez en quoi nos vies seront modifiées dès ce week-end, tout est clair. Tout le monde pourra sortir de chez lui dans un rayon de 10 km. Les élèves iront à l'école. Les Français qui ont la chance d'avoir encore un emploi pourront travailler. Si l'on excepte la question des déplacements d'une région à l'autre, qui seront proscrits, pour la plupart d'entre nous, cela revient à dire que rien ne changera, et le couvre-feu est même repoussé d'une heure...

La seule chose qui change, c'est bel et bien la fermeture de tous les commerces non essentiels, comme disent des gens qui me semblent encore bien moins essentiels. Le troisième confinement sonnera à coup sûr le glas pour une partie des 110.000 commerces que l'on oblige à fermer une fois de plus.

Mais où donc se trouve la preuve que le virus s'attrape dans les commerces, et même dans les restaurants ? Les restaurants du Sénat, de l'Assemblée nationale, mais aussi du Marché international de Rungis sont restés ouverts : y a-t-on observé le moindre foyer d'épidémie ? Rien, strictement rien...

Alors que le Premier ministre s'évertue à nous démontrer que les transports sont absolument sûrs d'un point de vue épidémique, il nous explique en creux que c'est dans les boutiques que l'on attrape le virus. Mais qui donc est assez gogo pour y croire ? Combien faudra-t-il encore emprunter pour pallier les dizaines de milliards d'euros que ce nouveau confinement va coûter ? Les indépendants sont donc sacrifiés sur l'autel de la santé des Français sans que leur implication ne soit jamais prouvée : je doute de plus en plus que tout cela soit pleinement fortuit...

Jean Castex s'est permis, cette semaine, d'avertir l'opinion : une victoire de Marine Le Pen en 2022 serait « une catastrophe pour la France ». Comme si nous ne vivions pas déjà une catastrophe. Alors que des millions de gens s'inquiètent de ce qu'ils auront demain dans leur assiette, il semble s'inquiéter, lui, pour son « boulot de dans un an » : ce doit être terrible, de perdre ses privilège, de disparaître des écrans du jour au lendemain...

Alors qu'il tient aujourd'hui un pays tout entier au bout de ses lèvres, il sera probablement demain oublié, un oiseau de mauvais augure convoqué à Matignon pour faire le sale boulot et laisser son maître à l'abri des quolibets, si cela est encore possible...

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Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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