Claude Askolovitch : journaliste et contorsionniste

Revendiquer sa judéité et refuser de condamner l’antisémitisme islamique, voici la curieuse position exprimée par Claude Askolovitch dans Slate.fr. Tout au long des contorsions d’un interminable texte, le journaliste se contredit d’une ligne à l’autre et, finalement, condamne le Manifeste contre le nouvel antisémitisme signé par 250 personnes, au rang desquelles quelques politiques, des journalistes, des intellectuels et une cohorte d’inconnus.

Le Manifeste n’échappe ni à l’amalgame, en plaçant sur le même plan les versets du Coran et l’antisémitisme catholique aboli par Vatican II (sic), ni à l’angélisme bêta ("Les Français, dont on a mesuré la maturité démocratique après chaque attentat islamiste"). C’est la loi du genre. Au moins a-t-il un mérite : pour la première fois, des personnalités publiques, et quelques musulmans, nomment clairement les antisémites contemporains. Ce nom, c’est l’islamisme. Et osent demander "que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques". Du Zemmour dans le texte.

Ces propos sont insupportables à un journaliste habité par la contradiction. Askolovitch, fervent défenseur d’Israël, combattant inlassable de l’antisémitisme réel ou supposé, est un homme de gauche. Il en éprouve une mauvaise conscience permanente au point de soutenir, à l’encontre des faits les plus têtus, islam et musulmans en les dédouanant de cette haine du juif qu’exprime pourtant le Coran à longueur de versets. Dénoncer la haine musulmane du juif, c’est faire le jeu de l’extrême droite. C’est intolérable et odieux.

Certes, l’homme se trémousse maladroitement. Comment dénoncer les violences faites aux fils d’Abraham sans pointer du doigt ceux qui les commettent ? Par malheur pour lui, les juifs ne sont pas persécutés par des nervis au crâne rasé qui cherchent leur or – parce que, c’est connu, les juifs sont riches ! Ils le sont par des caïds de banlieue. Qui a torturé à mort Ilan Halimi, Lucie Attal-Halimi ou Mireille Knoll, sinon des musulmans, au nom d’un nauséabond mélange de violence, de goût du fric et de Coran ? Qui sont ceux qui, année après année, font fuir les israélites des quartiers où ils vivent ? Qui sont ceux qui profèrent insultes et menaces sur la voie publique à l’encontre des porteurs de kippas ? Au nom de quelle idéologie ? Le nazisme ? Il est mort. Le vieil antisémitisme de l’affaire Dreyfus ? Il appartient à l’Histoire. Les propos de Zemmour ? Leur auteur est juif. Non, dans la France de 2018, les attentats contre les juifs sont le fait de musulmans.

L’islamo-gauchisme, que le journaliste dénonce au détour d’une phrase, refuse le réel. Il préfère assimiler les juifs de France à la contestable politique intérieure israélienne pour mieux exonérer de leurs responsabilités les véritables auteurs de ces actes. Il persiste à dénoncer un danger fantasmatique (le « détail » de Jean-Marie Le Pen) et se conforter dans ses certitudes d’un autre âge. Mais il a beau le dénoncer (mollement), il en est le complice objectif.

"On pourrait soutenir que l’antisémitisme actuel n’est religieux qu’en partie, et en rien “nouveau”», dans ses intentions ou ses pratiques. […] Ce n’est ni nouveau, ni singulièrement, ni essentiellement musulman. C’est, profondément islamiste, circonstanciellement musulman ? Mais cela ne dit pas tout, et ne résume pas l’islamisme, ni l’antisémitisme et certainement pas l’islam de France, sait-on que ce mot est beau ?"

Que faut-il ajouter à ces ahurissants propos ?

Décidément, la collaboration est de toutes les époques.

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