Le ciel vu de la Terre : Ciel des chrétiens et ciel des astronomes

C’est un syndrome bien connu, mais qui reste sans nom, qui est que lorsque vous lisez un article sur un sujet dont vous êtes un spécialiste, vous détectez immédiatement des erreurs. Les conséquences en sont multiples. Premièrement, lorsque vous lisez un article sur un sujet dont vous ignorez tout, il y a de grandes chances qu’il y ait aussi des approximations, des erreurs, voire du n’importe quoi. Deuxièmement, il est toujours difficile de croire ce qui est écrit, en tout cas et surtout à notre époque d’abondance d’information. C’est tout un art de déchiffrer l’information, d’arriver à savoir ce qui est exact de ce qui ne l’est pas. Troisièmement, les journalistes, ne connaissant que le journalisme, devraient se contenter de n’écrire que sur le journalisme.

Donc, dans cet article, M. Valmenier souhaite remettre les pendules à l’heure en ce qui concerne l’Assomption.

Moi, ma spécialité, c’est l’astronomie, je travaille sur le ciel et je reprends la dernière phrase de son article : "Quand ceux qui prétendent nous informer ne sont plus que des ignares, il est un devoir, en leur présentant leur sottise, d’essayer de les faire taire." Voilà qui n’est pas trop dans l’esprit ni du Christ, s’il a existé, ni de Voltaire qui, lui, on en est sûr, a existé.

Ces fables datent de l’Antiquité. Nous sommes au XXI^e siècle. La perception du ciel à l’époque est très différente de ce que nous savons aujourd’hui. Dans le passé, les terriens voient que le ciel et la terre sont différents. Les étoiles ne « tombent » pas. Sur Terre, tout est soumis à la gravité. Elles tournent sans fin. Sur Terre, tout mouvement est condamné à s’arrêter. De même, les étoiles brillent éternellement alors que, sur Terre, lorsque nous faisons un feu, il s’éteint. Nous sommes dans un monde subalterne, celui du travail, de la maladie et, in fine, de la mort. En haut, tout est éternel. La Bible ne s’y trompe pas, Dieu ne crée pas l’univers, il crée le ciel et la terre, avec des règles différentes.

Examinons la réalité : plus on monte « vers le ciel », plus la température diminue. Prenez un avion : à 10 km d’altitude, la température est déjà de -60 °C… Imaginez une terre de 1,27 m de diamètre, éloignez-vous d'un millimètre… -60 °C. Au-dessus, ça empire : -200 °C, et si vous êtes exposés au soleil, +200 °C. L’univers est plus qu’hostile à la vie. Monter au ciel (sans scaphandre), c’est se condamner à mort.

Je n’aurai pas la prétention de faire taire les gens simples qui vivent encore aujourd’hui sur les bases fausses issues de nos antiques ignorances. Tant qu’ils respectent la réalité et ne s’érigent pas en inquisitions. Nous sommes une partie infinitésimale de l’univers, qui n’a pas été fait pour nous.

Cela étant, je préfère de loin vivre avec des personnes, même incultes, qui disent vouloir aimer leur prochain et, dans l’ensemble, ne le font pas, qu’avec d’autres à qui on enseigne qu’il faut tuer tous les non-croyants et qui, pour certains, le font.