[Chronique] L’Europe vous regarde : votez le 9 juin !

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Le taux d’abstention est traditionnellement élevé, aux élections européennes. Lors des premières élections au suffrage universel direct en 1979, le taux d’abstention avait été de 39,3 % et n’avait cessé de croître jusqu’en 2014, où il avait atteint 57,6 %. Il y a cinq ans, la participation s’était améliorée, en France comme dans toute l’Union européenne. L’abstention était retombée, en France, à 49,9 %. Ainsi, un Français sur deux s’était déplacé. Un mieux, certes, mais pas un franc succès, toutefois.

Les raisons de ce manque d’intérêt tiennent sans doute à l’éloignement des instances européennes et au caractère complexe du mécanisme de décision pour le commun des mortels. Entre la Commission, le Conseil de l’Union européenne, le Conseil européen et le Parlement, la question du « qui fait quoi » demeure difficile pour beaucoup. Le schéma classique de fonctionnement des démocraties européennes ne peut être calqué sur Bruxelles et Strasbourg, avec un Parlement qui partage le pouvoir législatif avec le Conseil de l’Union européenne et la Commission qui dispose du monopole de l’initiative législative.

L’UE semble donc, à juste titre, aussi lointaine que technocratique et le vote du traité de Lisbonne par voie parlementaire, après le rejet du projet de traité portant Constitution pour l’Europe, a ancré chez nos concitoyens l’idée que de toute façon la volonté des citoyens ne comptait pour rien face à celle de l’oligarchie européiste.

Pourtant, l’Union européenne nous regarde, au double sens du terme : elle nous concerne et elle nous surveille à la manière du Big Brother (grand frère) du roman de George Orwell 1984. L’éolienne au bout de votre chemin ou sur la ligne d’horizon maritime découle des obligations européennes en matière d’énergie renouvelable. Le système de calcul du prix de l’électricité, c’est encore l’UE. Elle qui a réussi le tour de force de faire payer cher aux Français l’électricité dont le coût de production était le plus bas d’Europe grâce à l’énergie nucléaire ! Le choix du type de voiture avec laquelle vous pourrez rouler dans dix ans, l’UE une fois encore. Tout comme les pesticides que vous pouvez utiliser ou non ou les dates de taille des haies…
L’Union vous enserre donc de ses normes innombrables et vous fait subir les conséquences de ses politiques commerciales ordonnées aux impératifs de la mondialisation. Les agriculteurs en savent quelque chose. Mais, peut-être pire encore, elle se permet de punir les peuples qui ont eu l’outrecuidance de ne pas voter « comme il faut ». Ainsi, la Hongrie et la Pologne ont été poursuivies et menacées d’être privée de droit de vote et de subsides européens pour de prétendues atteintes à l’État de droit. Tout cela parce que les gouvernements des pays concernés n’entraient pas dans la doxa européenne supranationale, mondialiste et wokiste.

L’Union européenne vous concerne donc très directement. Soyez certain que si vous ne vous occupez pas de l’Europe, elle s’occupera de vous. Si vous êtes attachés à votre liberté, c'est-à-dire à la souveraineté de la France, alors allez voter le 9 juin et incitez vos parents, amis, voisins et relations à aller voter. S’abstenir, c’est remettre votre destin entre les mains de ceux qui croient, justement, que la France n’a plus de destin. De ceux qui se grisent de mots qui ne correspondent à aucune réalité, comme la « souveraineté européenne », qui n’est qu’une dépendance géostratégique américaine, puisque ce sont les États-Unis qui assurent la défense de l’Union européenne, possèdent la puissance économique et monétaire, l’avancée technologique et l’impérialisme culturel. De ceux aussi qui, à la veille de l’élection, se posent en eurocritiques et qui, le lendemain, s’affilient au PPE, groupe qui œuvre depuis toujours pour une UE supranationale.

Certes, la politique européenne se fait aussi à Paris. Que les souverainistes arrivent en tête lors de cette élection est certes un espoir ; c’est aussi une nécessité; mais c’est surtout une étape pour la reine des batailles qui, dans notre Constitution, est l’élection présidentielle. Soyons prêts pour aujourd’hui et pour demain. C’est la survie de la France qui est en jeu.

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Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

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