Cette France des quatre tiers est devenue ingouvernable

raimu

Beaucoup d’entre nous, et particulièrement les amoureux de Pagnol, connaissent la célèbre scène des quatre tiers où l’on voit César expliquer à son fils Marius la composition du mandarin-citron : un tout petit tiers de curaçao, un tiers de citron, un bon tiers de Picon, un grand tiers d’eau, ce à quoi Marius réplique que ça fait quatre tiers, et que c’est de l’arithmétique !

Arithmétique de Marius que l’on peut appliquer à la France, laquelle se retrouve aujourd’hui, après le premier tour, dans la même configuration des quatre tiers. Et, de ce fait, devenue ingouvernable.

Un tout petit tiers de gauche LFI, celle de l’extrême gauche et des bobos, à laquelle est venu s’ajouter, pour le rendre plus explosif encore, l’essentiel du vote musulman, dont ce parti est devenu une sorte de cheval de Troie.

Un tiers de centristes mous, LREM, MoDem, une partie des LR. Un ensemble constitué de tous ces gens pour qui leur confort et leur position sociale sont au-dessus de tout, à commencer par l’intérêt et la sauvegarde de leur pays, ces esprits un peu collabos que vitupérait de Gaulle, et qui sont prêts à toutes les soumissions et les compromissions pour conserver ces deux piliers de leurs existences, prêts aujourd’hui à se coucher devant les directives européennes et le capitalisme mondialiste.

Un bon tiers de droite, DLF, RN et Reconquête, qui veut défendre l’identité française et son devenir, le groupe le plus nombreux en fait, mais affaibli par une certaine désunion et parce que considéré comme facho-raciste.

Et, ne l’oublions pas, un grand tiers de non-inscrits et d’abstentionnistes ! Ces gens silencieux ou désabusés peuvent à tout moment se réveiller et venir troubler un jeu déjà compliqué.

Ce qui fait bien quatre tiers, mais un quatre-tiers ingouvernable.

Le problème est en effet que, contrairement au mandarin-citron de César, dont le mélange est assez savoureux à déguster, ce quatre-tiers là risque de se révéler très indigeste, chaque tiers trouvant contre lui les deux autres. Celui de Macron s’il est élu - ce qui est le plus probable, étant donné le masochisme extrême et la moutonnerie des Français - va devoir affronter les colères différentes des deux autres, lorsque les sujets de mécontentement de son premier quinquennat vont aller en s’aggravant : réformes ultralibérales, inflation, perte du pouvoir d’achat, mépris, insécurité, terrorisme, immigration, vaccination à gogo, etc.

Si c’est Marine Le Pen qui est élue - ce qui est peu probable, mais sait-on jamais -, elle va avoir contre elle aussi les deux autres tiers, devenus résistants du front républicain et barreurs de route au fascisme et à l’extrême droite, gauche et centre réunis. Si elle veut faire les réformes annoncées, sa tâche sera rude et, personnellement, je ne suis pas persuadé qu’elle tienne tellement à l’assumer.

Enfin, la perspective d’un gouvernement LFI apparaît pour l’instant comme fortement improbable, mais une crise sociale pourrait bien le propulser au pouvoir, il y rencontrerait les mêmes difficultés, face aux deux autres tiers réunis alors contre lui, et avec un chaos plus que prévisible.

Et le quatrième tiers, celui des abstentionnistes et non-inscrits, s’il venait à se réveiller, pourrait ajouter à la confusion.

 

Jean-Pierre Pélaez
Jean-Pierre Pélaez
Auteur dramatique

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Si les Républicains avaient présenté Ciotti, très proche de Zemmour en ce qui concerne la racaille immigrée, il aurait eu de grandes chances de remporter cette élection…

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